top of page
  • Photo du rédacteur

28 août

Dernière mise à jour : 28 août 2023

Dans le monde du théâtre québécois, le 28 août sera à jamais la date de création de la pièce Les Belles-Soeurs. Mais nous avons aussi plusieurs autres anniversaires à souligner.


1948: Naissance de Ginette Morin

Née à Rimouski, la comédienne Ginette Morin a fait ses études au Conservatoire d'art dramatique de Montréal avant de se retrouver sur toutes nos scènes à jouer des pièces de tous les répertoires (Lorca, Molière, O'Neill) en plus de jouer les auteurs de chez nous, notamment Normand Chaurette (Le Petit Köchel, Les Reines), Gaétan Soucy (Catoblépas), Roch Carrier (Floralie), Michel Tremblay (À toi, pour toujours, ta Marie-Lou) et Jean-Pierre Ronfard (Vie et mort du roi boiteux). Friande d'expérimentation, de création, elle participe à plusieurs spectacles marquants de Carbone 14 (Marat-Sade, Le Rail, Le Dortoir, Hamlet-Machine), du Nouveau Théâtre Expérimental (Peurs de Robert Gravel, Marée basse de Robert Claing) et à quelques créations collectives dont La Californie (NTE) et Coeur léger, coeur lourd (La Manufacture). Elle joue au TNM (Les Paravents de Genet, Les Sorcières de Salem de Miller, Jeux de massacre d'Ionesco...), chez Duceppe (L'Oratorio de Noël de Michel Tremblay, Je veux voir Mioussov de Valentin Kataiev), avec UBU compagnie de création (Dors mon petit enfant) et à Espace Go (Émilie ne sera jamais cueillie par l'anémone de Michel Garneau), entre autres. On la voit bien sûr aussi à la télé (Sous un ciel variable, Le Sorcier, La Promesse, Toute la vérité) et au cinéma (Ti-Mine, Bernie pis la gang... de Marcel Carriàre, La Turbulence des fluides de Manon Briand, Lost Song de Rodrigue Jean). Une de nos grandes comédiennes! Bonne fête, Ginette!


1951: Naissance de Jack Robitaille

Natif de Saint-Raymond-de-Portneuf, Jacques Robitaille faisait des études en philosophie quand il s'est présenté au Conservatoire d'art dramatique de Québec pour donner la réplique à une amie. Le comédien Paul Hébert, qui jugeait des auditions, a été si impressionné par la fougue de celui qui n'était là que pour donner un coup de main, qu'il l'a invité à entrer. En 1974, diplôme en main, Jacques - qui devient Jack - fonde le Théâtre Parminou avec Hélène Desperrier, Rémy Girard, André Poulin, Jean-Pierre Cyr et Jean-Léon Rondeau. Quatre ans plus tard, il prend le pari de redevenir pigiste. Non seulement joue-t-il dans une moyenne de quatre pièces par année, surtout au Trident et à La Bordée, mais il poursuit sa formation en improvisation, en écriture, en commedia dell'arte et autres tout en enseignant lui-même à l'Université du Québec à Chicoutimi (1978-1997), à l'Université Laval (1986-2000) et au Conservatoire de Québec (1989). Ce sont plus de cinquante metteurs en scène qui le dirigent au fil des années, de Jean-Pierre Ronfard et Albert Millaire à Edith Patenaude et Olivier Lépine, d'Alice Ronfard et Brigitte Haentjens à Jean-Philippe Joubert et Jean-Sébastien Ouellette. Il est aussi à l'aise dans Molière (George Dandin, Les Femmes savantes) et Sophocle (Antigone) que dans René-Daniel Dubois (Being at Home with Claude) et Alexis Martin (Matroni et moi). Avec le Théâtre Niveau Parking, il est de la création du mémorable Lentement la beauté. En plus de s'impliquer dans plusieurs conseils d'administration dans le milieu théâtral de Québec (il est aussi le membre "Québec" du C.A. de l'UDA pendant quelques années), il assume la direction du Théâtre de La Bordée pendant une période charnière de son existence (1997-2004), sauvant la compagnie in extremis à son arrivée et l'établissant dans la résidence permanente qu'on lui connaît aujourd'hui dans la Basse-Ville de Québec. Jack Robitaille fait partie d'une poignée d'acteurs dont on associe tout de suite le visage à l'histoire du théâtre à Québec. Bonne fête, Jack!


1952: Naissance de Guy Nadon

Photo: Francis-William Rhéaume


Né à Montréal, Guy Nadon a reçu sa formation de l’École Nationale de Théâtre et pratique son métier depuis 1974. Jusqu'à maintenant, il a joué plus d'une cinquantaine de personnages au théâtre seulement. Parmi les pièces les plus marquantes, soulignons L'Illusion comique de Corneille (1990) et La Mégère apprivoisée de Shakespeare (1988) au Théâtre Denise-Pelletier, Richard III de Shakespeare (1989) et La Chèvre d'Edward Albee (2004) au Théâtre du Rideau Vert, Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand (1995-1997) et Le Dieu du Carnage de Yasmina Reza (2010) au TNM, Equus de Peter Shaffer (2007) et Le Déni d'Arnold Wesker (2009) chez Duceppe. Il a aussi beaucoup joué les auteurs de chez nous, de Jean-Claude Germain (A Canadian Play / Une Plaie canadienne, Beau, bon, pas cher ou La Transe du bon boulé) à François Archambault (Tu te souviendras de moi), de Michel Garneau (Strauss et Pesant, Nasopodes et autres bêtes merveilleuses) à Jovette Marchessault (La Terre est trop courte, Violette Leduc, Anaïs dans la queue de la comète), de Marcel Dubé (Les Beaux Dimanches) à René-Daniel Dubois (Being at Home with Claude, Le Printemps, monsieur Deslauriers). À la télévision, c'est lui qui a relevé le défi de remplacer Jean-Louis Millette dans le rôle de Manu dans Bouscotte de Victor-Lévy Beaulieu quand le comédien tant aimé du public est mort. Nous avons pu le voir dans de nombreux téléromans et téléséries au fil des années. Parmi les plus récents, mentionnons Vice caché, François en série, Aveux, Musée Éden, O', Ruptures, Faits divers, Victor Lessard et La Maison bleue. Au cinéma, il a tourné avec Alain Desrochers (Cabotins), Jean-Sébastien Lord (L'Ange gardien), Charles Binamé (Le Coeur au poing, Elephant Song), Éric Tessier (Les Pee-Wee 3D: L'Hiver qui a changé ma vie) et Louise Archambault (Merci pour tout, Le Temps d'un été). Il a prêté sa voix à un nombre incalculable de publicités, de documentaires, de doublages et de jeux vidéo dont Assassin's Creed et Kona. En 1993, il commençait à enseigner à l’École Nationale de Théâtre après avoir assumé la direction artistique de la Nouvelle Compagnie Théatrale / Théâtre Denise-Pelletier de 1989 à 1991. Bonne fête, monsieur Nadon!


1968: Création de Les Belles-Soeurs de Michel Tremblay dans une mise en scène d’André Brassard au Théâtre du Rideau Vert (Montréal)

Après une lecture publique au Théâtre d'Aujourd'hui de la rue Papineau au printemps, avec plusieurs des mêmes comédiennes qui allaient créer la pièce à la fin de l'été, Les Belles-Soeurs faisaient leur grande entrée au Théâtre du Rideau Vert. La pièce aura bouleversé le théâtre québécois et aura suscité tellement d'intérêt qu'elle aura fait des vedettes de son auteur, Michel Tremblay, et de son metteur en scène, André Brassard, deux jeunes inconnus de 26 et 22 ans respectivement. Tremblay avait gagné le concours des Jeunes Auteurs de Radio-Canada à 17 ans avec Le Train, une courte pièce, mais c'est évidemment avec Les Belles-Soeurs que tout explose. Brassard, lui, commence déjà à se faire un nom dans le milieu avec quelques mises en scène audacieuses alors c'est ce qui lui permet d'intéresser les Denise Filiatrault, Denise Proulx, Germaine Giroux, Hélène Loiselle qui donnent de la crédibilité au projet des deux jeunes artistes. Tremblay et Brassard seront invités sur tous les plateaux pour «défendre» la langue de la pièce, débattre de la pertinence du joual sur scène... Tout le monde en parlait, c'est bien le cas de le dire! Lors de cette création historique, Germaine Lauzon est jouée par Denise Proulx, sa fille Linda par Odette Gagnon. Denise Filiatrault, Lucille Bélair et Luce Guilbeault interprètent les soeurs de Germaine, Rose Ouimet, Gabrielle Jodoin et Pierrette Guérin. Germaine Giroux incarne sa belle-soeur Thérèse Dubuc alors que c'est une jeune Nicole LeBlanc en fauteuil roulant qui incarne la vieille belle-mère de Thérèse, Olivine Dubuc, 93 ans. Les voisines jalouses sont jouées par Marthe Choquette (Marie-Ange Brouillette), Sylvie Heppel (Yvette Longpré), Denise de Jaguère (Des-Neiges Verrette) et Hélène Loiselle (Lisette de Courval). Lorsqu'Angéline Sauvé et Rhéauna Bibeau reviennent du salon funéraire, c'est sous les traits d'Anne-Marie Ducharme et Germaine Lemyre. Les deux jeunes amies de Linda, la fille-mère Lise Paquette et la naïve Ginette Ménard, sont incarnées par Rita Lafontaine et Josée Beauregard. Lors des reprises de cette première production, plusieurs autres grandes comédiennes viendront remplacer certaines des interprètes originales: On verra Monique Mercure, Janine Sutto, Ève Gagnier, Denise Morelle, Amulette Garneau, Michelle Rossignol, Carmen Tremblay, Frédérique Collin, ... et même une toute jeune Danièle Lorrain ! La pièce sera traduite dans de nombreuses langues et connaîtra une carrière internationale incroyable. Brassard remontera périodiquement Les Belles-Soeurs, mais d'autres metteurs en scène de chez nous si mesureront aussi, notamment Denise Filiatrault et Serge Denoncourt. Les Belles-Soeurs est aussi la première pièce que j'ai montée lorsque j'étais toujours étudiant de l'École secondaire La Magdeleine à La Prairie. En 2010, René Richard Cyr et Daniel Bélanger en feront une adaptation musicale, créant un autre classique indépendant du premier. Les Belles-Soeurs a marqué un point tournant dans le théâtre québécois et figure parmi les pièces les plus importantes du répertoire mondial contemporain.



1983: Décès d’Émile Legault

Le fondateur des Compagnons de saint Laurent, le Père Émile Legault, meurt à Montréal à l'âge de 77 ans. Non seulement est-il né à Ville Saint-Laurent le 29 mars 1906, mais il a étudié au Collège Saint-Laurent. Comme il y a par la suite enseigné lorsqu'il a été ordonné en 1930, plusieurs pensent que la compagnie de théâtre s'est appelée ainsi à cause du futur Cégep, mais en réalité, c'est en hommage au saint lui-même que le Père Legault a ainsi baptisé la troupe. Les Compagnons seront néanmoins une troupe scolaire et religieuse à leur début, mais auront cette particularité de rejeter le travestisme répandu dans les collèges qui n'étaient pas encore mixtes. Lors d'un séjour en Europe qu'il peut faire grâce à une bourse du gouvernement québécois, le Père Legault a beaucoup appris et précisé ce qu'il souhaitait faire de la compagnie. Il la déménage à Montréal (d'abord à L'Ermitage en 1942, puis au Gesù en 1945 et au Théâtre des Compagnons en 1948) et en fait un «acteur majeur du théâtre de l'époque», raconte Sylvain Schryburt dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois. La troupe s'éloigne du répertoire religieux de Barjon, Ghéon, Brochet et monte davantage d'oeuvres «profanes» mais de qualité sur le plan littéraire. Le Père Legault monte Shakespeare, Molière, Racine, Musset, Claudel, Lorca, Anouilh et amène la troupe en tournée en province. Quand les Compagnons prennent le virage vers la professionnalisation, la troupe faisant l'acquisition de sa propre salle, «ses meilleurs éléments la quittent pour fonder leur propre compagnie ou pour poursuivre leur formation à Paris,» raconte Sylvain Schryburt. Les Compagnons tenteront un retour vers le répertoire chrétien, mais les théâtres émergeants des années 50 - le TNM, le Rideau Vert... - sont trop forts et éclipsent la troupe du Père Legault. Même si les Compagnons n'ont pas survécu à toutes les compagnies professionnelles qu'ils ont contribué à créer, on doit beaucoup au Père Legault qui a initié bon nombre de jeunes «comédiens et décorateurs [au théâtre]: Thérèse Cadorette, Jean et Gabriel Gascon, Georges Groulx, Guy Hoffmann, Huguette Oligny, Robert Prévost, Guy Provost, Jean-Louis Roux, parmi plusieurs autres.»


2011: Décès de Marthe Turgeon

Photo: Céline Lalonde


La comédienne Marthe Turgeon n'a que 66 ans lorsqu'elle meurt des suites d'un cancer du poumon. Native d'Armagh, dans le comté de Bellechasse, elle est considérée comme une de nos plus grandes tragédiennes. Formée en théâtre à Québec, elle aura rapidement la chance d'exploiter sa voix grave, riche et chaude, jouant autant des reines et des princesses (Marie Tudor de Victor Hugo, Marie Stuart de Friedrich von Schiller, Le Roi Lear de Shakespeare, Vie et Mort du roi boiteux de Ronfard, Autour de Phèdre au Nouveau Théâtre Expérimental, Électre, Electra d'Alice Ronfard, Caligula de Camus, Les Reines de Normand Chaurette) que des bourgeoises parvenues (Les Beaux Dimanches de Marcel Dubé, Bonjour, là, bonjour de Michel Tremblay) et des «filles de mauvaise vie» (Pierrette Guérin dans Les Belles-Soeurs en 1984). Elle fera beaucoup de théâtre expérimental, n'échappant jamais à sa complicité avec Jean-Pierre Ronfard que ce soit pour Le Titanic avec Carbone 14 ou Mao Tsé Toung et Violoncelle et voix avec le NTE. Avec André Brassard, en plus des Tremblay et d'un Chaurette (elle fera aussi Fêtes d'automne avec Jean-Luc Bastien et Stabat Mater II avec Lorraine Pintal), elle sera la Clytemnestre d'Iphigénie de Racine à la NCT et la Éloïse des Mains d'Edwige au moment de la naissance de Wajdi Mouawad au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui. À la télé, on a pu la voir dans Omertà, Si la tendence se maintient et Vice caché. Elle a aussi tourné au cinéma dans Le Confessionnal de Robert Lepage, Black Robe de Bruce Beresford et jouait Thérèse Casgrain dans le téléfilm Trudeau II: Maverick in the Making.


2019: Décès de Jean Barbeau

C'est à 74 ans que l'auteur de théâtre et scénariste Jean Barbeau mourait à Montréal. Natif de Saint-Romuald, né le 10 février 1945, il a été un de nos plus prolifiques auteurs de comédies, de satires, de pastiches. Il était l'auteur à l'origine de la Troupe des Treize de l'Université Laval et du Théâtre Quotidien de Québec dont faisaient partie Rémy Girard, Normand Chouinard, Dorothée Berryman, Jean Guy... Joualez-moi d'amour, Goglu, Le Chemin de Lacroix, Manon Lastcall, Le Théâtre de la Maintenance... certaines de ses pièces ont eu des carrières de plusieurs années dans le réseau des théâtres d'été, mais c'est à La Relève à Michaud de Claude Michaud et au Théâtre des Variétés de Gilles Latulippe qu'on a vu le plus grand nombre de ses pièces: La Vénus d'Émilio, Une Brosse, Le Temps d'une poire, Coeur de Papa, Les Gars (qui connaîtra aussi un grand succès chez Duceppe)... en plus du fait que quelques-unes de ses pièces seront créées au Théâtre du Nouveau Monde ou même au Quat'Sous. Citrouille, Ben-Ur, Le Chant du Sink, La Coupe Stainless, Dites-le avec des fleurs ... plusieurs de ses pièces seront jouées aussi par un bon nombre de troupes amateures et scolaires. Il a aussi écrit pour le cinéma (Le Secret de Jérôme de Phil Comeau) et pour la télé (les séries Les Enfants de la rue à Télé-Québec, Coeur de nylon et la sitcom L'Arche de Zoé pour Radio-Canada).

Posts récents

Voir tout

26 août

27 août

29 août

bottom of page