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  • Photo du rédacteurYanik Comeau

18 mai

Dernière mise à jour : 18 mai 2023

Que s'est-il passé un 18 mai au fil des années dans les éphémérides du théâtre québécois? Levons le rideau!


1923: Naissance de Jean-Louis Roux

Comédien, metteur en scène, auteur, traducteur, cofondateur et directeur artistique du Théâtre du Nouveau Monde, Jean-Louis Roux a joué plus de 200 rôles au théâtre, à la télé et au cinéma... mais surtout au théâtre... parfois télévisé! Après trois ans d'études en médecine (il était destiné à suivre les traces de son père et de son grand-père), il accepte la piqûre que le théâtre lui a donnée au collège et travaille avec Ludmilla Pitoëff chez Les Compagnons de saint Laurent. La comédienne française d'origine russe le fera ensuite jouer dans L'Échange de Claudel, puis avec Jean Gascon dans Le Pain Dur du même auteur et dans Phèdre de Racine. Il ira ensuite parfaire son art en France avec l'ami Gascon pendant trois ans. Sur le chemin du retour avec Janine Sutto, qui revient aussi d'un séjour de formation à Paris, les premiers balbutiements du TNM prennent forme. Mais avant le TNM, c'est le Théâtre d'Essai que Jean-Louis Roux fonde avec Éloi de Grandmont, une sorte de préambule, une petite compagnie qui montera entre autres son Rose Latulipe. Avec la fondation du Théâtre du Nouveau Monde et sa première production, L'Avare de Molière, en 1951, c'est un regain d'énergie que reçoit le théâtre montréalais. Il y joue avec Janine Sutto et Jean Gascon qui signe aussi la mise en scène. Jean-Louis Roux assumera le titre de Secrétaire général de la jeune compagnie de 1953 à 1963 et la direction artistique au départ de Gascon en 1966 jusqu'en 1982. Il traduit Shakespeare et d'autres auteurs anglais et américains, adapte d'autres oeuvres, monte plus de cinquante pièces. Comme directeur artistique, il ouvre la porte au théâtre québécois, aux voix audacieuses (Dario Fo, Claude Gauvreau, Roch Carrier, Jean Barbeau, Jean Daigle, Marc F. Gélinas, Réjean Ducharme, la troupe de La Nef des Sorcières, Denise Boucher avec ses Fées ont soif, spectacle qu'il défendra avec véhémence malgré les menaces de coupures de subventions et les hésitations du conseil d'administration). Au fil des années, il jouera beaucoup Molière, Shakespeare, Claudel... mais participera aussi à nombre de créations: L'Oeil du peuple d'André Langevin dont il signe aussi la mise en scène, Anaïs dans la queue de la comète de Jovette Marchessault, Fragments d'une lettre d'adieu lus par des géologues de Normand Chaurette, Aurore, l'enfant martyre montée par René-Richard Cyr au Quat'Sous, Saganash de Jean-François Caron, Le Temps des Lilas de Marcel Dubé qu'il jouera aussi en anglais, William S d'Antonine Maillet. Son idée de monter L'Ouvre-boîte de Victor Lanoux et de jouer avec Yvon Deschamps s'avérera un coup de génie: ils donneront plus de 100 représentations au Théâtre du Nouveau Monde, au Théâtre du Trident et en tournée. Au fil des années, il accumule les honneurs: Prix Victor-Morin en 1969, prix Molson, World Theatre Award, prix Denise-Pelletier, il est nommé membre de l'Ordre du Canada et membre de l'Ordre national du Québec. En 1994, il est nommé au Sénat puis lieutenant-gouverneur du Québec par le Premier Ministre Chrétien l'année suivante, ce qui cause tout un émoi. Il démissionne rapidement de ce poste mais est nommé président du Conseil des Arts du Canada, fonction qui lui sied beaucoup mieux et qui est beaucoup moins controversée. Il y sera pendant 6 ans. En 1997, il publie Nous sommes tous des acteurs, un essai autobiographique bourré de souvenirs fascinants. En 2004, il reçoit non seulement le Prix du Gouverneur Général, mais l'École Nationale de Théâtre du Canada lui remet le Prix Gascon-Thomas en même temps qu'à Christopher Plummer (comme c'est la tradition, ce prix est remis simultanément à un artiste francophone et à un artiste anglophone). En fin de carrière, il sera dirigé par François Girard dans Le Procès de Kafka, il jouera dans Antigone de Sophocle et incarnera Don Louis dans Don Juan de Molière, deux mises en scène de Lorraine Pintal au TNM, sera dirigé par Denise Filiatrault au Rideau Vert dans La Visite de la Vieille Dame de Dürrenmatt avec Andrée Lachapelle et Ghyslain Tremblay, entre autres, et sera de la coproduction d'UBU et du TNM de L'Histoire du roi Lear de Shakespeare, mise en scène de Denis Marleau en mars 2012. Il s'éteint à l'âge de 90 ans en 2013.


2004: Décès de Serge Turgeon


Quelques mois après avoir été nommé directeur général du Théâtre du Rideau Vert, le comédien Serge Turgeon mourait subitement à l'âge de 58 ans provoquant une onde de choc dans toute la communauté artistique. Né à Montréal en 1946, celui qui allait être Président de l'Union des Artistes de 1985 à 1997 et devenir un des maîtres d'oeuvre de l'obtention d'une Loi sur le Statut de l'artiste au Québec reçoit sa formation d'acteur auprès de la célèbre Mme Audet puis joint les Apprentis-Sorciers en 1964. Il interprète aussi des seconds rôles chez Duceppe, entre autres dans les pièces à grande distribution comme Charbonneau et le Chef de McDonaugh et Médium saignant de Françoise Loranger, et au Théâtre du Rideau Vert où il est dirigé par Guy Hoffmann, Yvette Brind'Amour, Jean Faucher, Roland Laroche, André Pagé et André Montmorency en plus de jouer dans des pièces pour enfants mises en scène par André Cailloux. À la télé, on le verra dans une multitude de téléromans dont Les Belles Histoires des pays d'en haut, Entre chien et loup, Terre humaine, Rue des Pignons et Robert et compagnie (ce dernier écrit par Michel Dumont et Marc Grégoire). De 1977 à 1981, il est adjoint à la direction de la Compagnie Jean Duceppe. Au fil des années, il recevra de nombreux honneurs dont le prix BBM, le MétroStar (devenu ensuite trophée Artis), le prix Hommage de CINARS, l'honneur de Patriote de l'année 1990-1991 de la Société Saint-Jean-Baptiste, un prix Gémeaux spécial «pour sa contribution exceptionnelle à la vie culturelle et artistique», l'Ordre national du Québec en 2001 et le titre de Chevalier de l'Ordre de la Pléiade en 2003. Quand il sera nommé directeur général du Théâtre du Rideau Vert, il tentera de sauver l'institution d'une situation financière catastrophique, mais mourra trop vite. Ce sont Denise Filiatrault et Céline Marcotte qui poursuivront le travail et réussiront à remettre le navire à flots.


2004: Décès de Solange Legendre


Née à Montréal en 1929, la conceptrice de costumes Solange Legendre s'est éteinte à l'âge de 74 ans à Saint-Jérôme. Elle a d'abord fait des études à l'École des Beaux-Arts de Montréal (diplômée de l'atelier de Stanley Cosgrove en 1952) avant d'aller se perfectionner aux Beaux-Arts de Paris. Prolongeant son séjour dans la Ville Lumière, elle complétera son parcours académique à l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs où elle se spécialise en décors et costumes sans savoir que c'est cette voie qu'elle entreprendra. De retour au Québec, elle crée les costumes de deux des productions de la saison 1955-1956 du TNM, La Mouette de Tchekhov, mise en scène de Jean Gascon (qui y joue aussi aux côtés de Dyne Mousso en Nina et Jean-Louis Roux en Treplev) et L'Échange de Paul Claudel dans lequel Gascon se dirige encore aux côtés de Jean-Louis Roux, Françoise Faucher et Denise Pelletier. C'est cette même année qu'elle commence une carrière faste comme conceptrice de costumes de nombreux téléthéâtres de Radio-Canada à l'époque où la Société d'État présente au moins une pièce par semaine, tant des classiques que des pièces modernes de tous les répertoires. Elle ne néglige pas pour autant la scène, concevant des costumes pour la Comédie-Canadienne, l'Egrégore, la Nouvelle Compagnie Théâtrale, la Compagnie Jean Duceppe, le Théâtre Populaire du Québec, le Théâtre du Rideau Vert et le Centre National des Arts à Ottawa. C'est aussi elle qui concevra les premiers costumes du traditionnel Casse-Noisette des Grands Ballets Canadiens. Parmi les nombreuses pièces qu'elle a «habillées», mentionnons Les Troyennes d'Euripide adaptée par Jean-Paul Sartre, Rhinocéros d'Ionesco, Mistero Buffo de Dario Fo, Macbeth de Shakespeare, Aux hirondelles de William Ormond Mitchell et Anastasia de Marcelle Maurette pour montrer la gamme des répertoires.


2020: Décès de Michelle Rossignol

Michelle Rossignol s'inscrit à l'École du TNM à l'âge de 15 ans avant de suivre des cours de diction avec Lucie De Vienne et de compléter sa formation auprès de Tania Balachova pendant cinq ans à Paris grâce à une bourse du Conseil des Arts du Canada. Elle jouera beaucoup de grands rôles du répertoire, Racine, Claudel, Tchekhov, Shakespeare, Genet, mais la création québécoise lui tient visiblement à coeur. Elle s'impose comme une incontournable dans l'oeuvre de Tremblay-Brassard (Françoise Durocher, waitress, en plus d'être l'inoubliable Pierrette Guérin dans Il était une fois dans l'Est et dans la reprise de la pièce Les Belles-Soeurs en 1971), sera de la création de Les Oranges sont vertes de Gauvreau au TNM, et de pièces de François Beaulieu, Antonine Maillet, André Ricard, Michel Garneau, Carole Fréchette, Normand Chaurette. C'était tout naturel qu'elle accède à la direction générale et artistique du Théâtre d'Aujourd'hui. C'est d'ailleurs sous sa direction que le petit théâtre de la rue Papineau devient grand rue Saint-Denis. À ce titre, elle programme des saisons qui compte des textes d'auteurs déjà connus comme Denise Boucher, Chaurette et Gauvreau, mais fait découvrir Fréchette, Anne Legault, Michèle Magny, Pan Bouyoucas, et participe à l'éclosion de Wajdi Mouawad. Elle sera aussi professeure et directrice des sections Interprétation et Écriture dramatique de l'École Nationale de Théâtre du Canada et cheffe du service théâtre au Conseil des Arts du Canada. À la télé, sa Véronique dans Des Dames de coeur puis dans Un Signe de feu de Lise Payette sera marquante. Elle succombe à un cancer au lendemain du décès de celle qui jouait sa soeur Rose Ouimet dans Les Belles-Soeurs de Michel Tremblay en 1971, Monique Mercure.

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