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  • Photo du rédacteurYanik Comeau

14 septembre

Dernière mise à jour : 14 sept. 2023

Théâtralités souligne les naissances, les décès et les créations qui ont marqué le 14 septembre au fil des années. Que s'ouvre le rideau!


1930: Naissance de Jacques Godin

Natif de Montréal, Jacques Godin a été un des plus grands comédiens de sa génération. D'abord formé à l'École du TNM et par l'atelier de Georges Groulx, il jouera à la radio, à la télé, au cinéma et au théâtre, bien sûr. Plus de 240 productions en plus de 60 ans de carrière. Au théâtre, il a joué les plus grands auteurs chez Duceppe, au TNM, au Quat'Sous. au Rideau Vert, au Théâtre Denise-Pelletier (Le Sea Horse d'Edward J. Moore, L'Éducation de Rita de Willy Russell, Le Prix d'Arthur Miller, En attendant Godot de Beckett, La Cerisaie de Tchekhov, Des frites, des frites, des frites de Wesker, Jeanne Dark de Brecht, Le Pain dur de Claudel, Vol au-dessus d'un nid de coucou de Dale Wasserman, La Nuit des rois et Hamlet de Shakespeare, ...) tout en hésitant jamais à sauter à pieds joints dans la création de nouvelles pièces, tant sur scène qu'en téléthéâtre (Johnny Mangano and His Astonishing Dogs et Impératif présent de Michel Tremblay, La Passion ou le manteau de Galilée de Paul Buissonneau, Votre fille Peuplesse par inadvertance de Victor-Lévy Beaulieu, Le Cerf-volant de Pan Bouyoucas, Un Bateau que Dieu-sait-qui avait monté et qui flottait comme il pouvait, c'est-à-dire mal d'Alain Pontaut, Klondyke de Jacques Languirand, Le Jugement dernier de Jean Daigle, Les Gymnastes de l'émotion de Louis Champagne et Gabriel Sabourin, Je suis une mouette (non, ce n'est pas ça) de Serge Denoncourt d'après Tchekhov) en plus de recréer Mycroft Mixeudeim dans La Charge de l'orignal épormyable de Claude Gauvreau au Quat'Sous en 1989. À la télé, il sera toujours l'inoubliable Lennie dans l'adaptation en téléthéâtre par Guy Dufresne et le réalisateur Paul Blouin de Des Souris et des Hommes de Steinbeck, en plus de jouer Victor-Lévy Beaulieu (Montréal P.Q.), Guy Dufresne (Cap-aux-Sorciers, Septième Nord), Françoise Loranger (Sous le signe du Lion) et Annie Piérard et Bernard Dansereau (Toute la vérité) sans oublier une multitude d'autres téléséries (Radisson, Scoop, Miséricorde, Grande Ourse, Lobby, Innocence, Jasmine, Mensonges...), téléromans (Ent'Cadieux, Mémoires vives) et téléthéâtres (La Mouette, Antigone, Noces de sang, Yerma, Mort d'un commis-voyageur, Le Gardien, Histoire de zoo, Tuez le veau gras, Syncope...). Au cinéma, mentionnons O.K. ... Laliberté, À nous deux de Lelouch, La Quarantaine, Salut, Victor!, Mario, Pouvoir intime, Being at Home with Claude, La Donation et La Dernière Fugue. En 2017, il a été récipiendaire de l'Ordre national du Québec (Chevalier) pour sa contribution à la scène culturelle québécoise et, en 2020, à titre posthume, il s'est vu décerner le titre de Compagnon des arts et des lettres du Québec décerné par l'Ordre des arts et des lettres du Québec. Jacques Godin s'éteignait à 90 ans le 26 octobre 2020. Il n'a pas pu jouer Coronavarius que Michel Tremblay avait écrit sur mesure pour lui et Denise Filiatrault pour souligner les 50 ans de la création de Johnny Mangano and His Astonishing Dogs qu'ils avaient créée ensemble.


1935: Naissance de Luc Durand

Né à Montréal, Luc Durand devient un des comédiens chouchous des jeunes Québécois pour son rôle de Gobelet dans Sol et Gobelet dont il signe les textes avec son complice Marc Favreau. Luc Durand est aussi connu pour sa voix (il a fait beaucoup de narrations de publicité, il est la voix de l'Inspecteur Gadget dans la série animée, la voix de Garfield dans les films et la série animée, la voix du Captaine Némo dans 20 000 lieues sous les mers...). Au théâtre, il commence à l'âge de 8 ans montant sur scène avec son père Donat Durand, ce qu'il répétera plus tard avec son fils Antoine. Souvent comparé à Louis de Funès, Luc Durand triomphe dans les grands rôles de Molière, incarnant Scapin au Gesù en 1954, le Sganarelle de Don Juan et celui du Médecin malgré lui, Sosie dans Amphitryon, Chrysale dans Les Femmes savantes, Orgon dans Le Tartuffe et, bien sûr, Harpagon dans L'Avare qu'il jouera d'abord au TNM dirigé par Olivier Reichenbach pendant qu'il fera partie de l'aventure de la troupe permanente et plus tard quand il se dirigera lui-même dans le rôle au Théâtre Denise-Pelletier et pendant l'été au Théâtre du Vieux-Terrebonne avec les Productions Jean-Bernard Hébert. En plus de suivre Paul Buissonneau à La Roulotte et de jouer au Quat'Sous - Pirandello, Schisgal, Ruzzante, Beckett -, il triomphe dans l'absurde d'Ionesco avec Amédée ou Comment s'en débarrasser au Centre National des Arts, Délire à deux et Les Chaises dans des mises en scène de Ronfard au TNM pour qui il joue aussi le rôle principal de Nicia dans La Mandragore. Pendant les deux années de la troupe permanente, en plus du Tartuffe et de L'Avare, il jouera dans Amadeus de Peter Shaffer, La Passion de Juliette de Michelle Allen, Cul-de-sac au 7e ciel de Caryl Churchill et Arlequin, serviteur de deux maîtres de Goldoni. Il sera de la création de Je vous écris du Caire de Normand Chaurette au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui et de celle d'Une Tache sur la lune de Marie-Line Laplante au Quat'Sous. Ses mises en scène seront empreintes de finesse et très fidèles au texte, pleines d'énergie et d'enthousiasme. À la télé, il joue aussi le Ministre Melançon dans Jeux de société d'Anne Boyer et Michel D'Astous et le Frère Hermasse dans Virginie de Fabienne Larouche après avoir été Luc dans Du Tac au tac. Quand il nous a quittés le 3 juillet 2000, il n'avait que 64 ans. Le Parc Luc-Durand dans le quartier Rosemont-Petite Patrie de Montréal a été nommé en sa mémoire. Ses enfants Antoine Durand et Pascale Durand sont aussi comédiens. Luc Durand était le frère de l'auteure et poétesse Louky Bersianik.


1944: Naissance de Robert Gravel

Natif de Montréal, Robert Gravel fait ses études au Conservatoire d'art dramatique de Montréal duquel il gradue en 1969. Il se joint à la troupe des Jeunes Comédiens du TNM que dirige Jean-Pierre Ronfard et devient rapidement un complice du maître. Ronfard le dirige au sein de la vénérable institution, particulièrement dans des oeuvres de Claude Gauvreau et de Réjean Ducharme. Déjà gourmand de la parole d'ici, de la création, de l'exploration et du refus des conventions, Gravel sera là avec Ronfard et Pol Pelletier lors de la fondation du Théâtre Expérimental de Montréal en 1975. Deux ans plus tard, avec Yvon Leduc, il crée le concept de la LNI qui connaîtra un énorme succès et fera le tour du monde. En 1979, le TEM se divisera en Nouveau Théâtre Expérimental et Théâtre Expérimental des Femmes. Avec Ronfard, il sera Richard 1er dans le mythique Vie et Mort du Roi Boiteux et développera des projets collectifs qui défoncent les conventions et explorent toutes sortes de nouvelles avenues. Il écrira aussi La Trilogie de l'homme, Durocher le milliardaire, L'Homme qui n'avait plus d'amis et Il n'y a plus rien qui seront créées dans le nouvel espace du NTE, Espace Libre. En 1996, peu de temps avant sa mort, on aura droit à une version partielle de son oeuvre Thérèse, Tom et Simon, «pièce de toutes les démesures» selon Marie-Andrée Brault dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois. Elle ne sera présentée dans son intégralité qu'en 1997 après sa mort. «Les quatre spectacles développent une esthétique hyperréaliste et mettent à l'épreuve son idée du non-jeu. Cette façon d'être en scène qui paraît extrêmement détendue, voire relâchée, et qui refuse les effets - dont la projection vocale - est évoquée dans Tête à tête (1994), pièce où Ronfard et Gravel livrent une réflexion sur leur pratique expérimentale,» poursuit-elle. À la télé, il sera le Don Quichotte des 36 épisodes de la série de Raymond Plante L'Ingénieux Don Quichotte aux émissions jeunesse de Radio-Canada. Avec son rôle de Miville Galarneau dans L'Héritage de Victor-Lévy Beaulieu et son fameux patois «Gonebitch!», Robert Gravel deviendra connu du grand public. Il sera également de la quotidienne Marilyn de Lise Payette, jouera le Ron Langlois du Jamais deux sans toi de Guy Fournier, deviendra le directeur Gilles Bazinet de l'école secondaire Sainte-Jeanne-d'Arc dans Virginie de Fabienne Larouche... et nous quittera pendant les tournages de cette quotidienne. Il sera remplacé par Pierre Curzi. Au cinéma, il tourne avec Jacques Godbout, Jean-Claude Labrecque, Gilles Carle, Paul Tana, André Forcier, Yves Simoneau, Jean-Marc Vallée (Liste Noire et le court-métrage Les Mots magiques) et Paul Thinel (Remue-ménage qui sera son dernier long-métrage). Il a publié deux ouvrages sur l'improvisation chez Leméac et ses pièces sont encore lues, étudiées, montées. D'ailleurs, Durocher le milliardaire a été présentée au TNM avec Jacques L'Heureux dans le rôle titre. Le Québec en entier et la communauté artistique montréalaise tout particulièrement sont secoués en apprenant le décès subit du comédien à Saint-Gabriel-de-Brandon à l'âge de 51 ans. L'École secondaire Robert-Gravel, au coeur de Montréal, est spécialisée en art dramatique. Une murale de faïence, dans l'arrondissement Ville-Marie, non loin d'Espace Libre, conçue et réalisée par Laurent Gascon de la Société de promotion des arts gigantesques, honore aussi sa mémoire.



1983 : Création de Visite libre de Michel Faure, dans une mise en scène de Richard Martin, au Théâtre de Quat’Sous (Montréal)


Le réalisateur de télé (Lance et Compte) et de cinéma (l'adaptation cinématographique de Les Beaux Dimanches de Marcel Dubé) Richard Martin dirigeait son amoureuse Élisabeth Chouvalidzé, Ian Stuart Ireland, Carole Chatel et Jacques Zouvi dans cette création de Michel Faure qui disait de sa pièce «J'ai toujours aimé les comédies policières. Finalement, j'ai décidé d'en écrire une qui se passe ici plutôt que de toujours regarder celles qui se passent ailleurs.»


1989 : Création de Le Déclic du destin de Larry Tremblay dans une mise en scène de l’auteur, une production Laboratoire gestuel (LAG) à la Salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier (Montréal)


Au moment de sa création, Le Déclic du destin était un one-man show dans lequel l'auteur jouait et se dirigeait lui-même. Presque 20 ans plus tard, en novembre 2007, Francine Alepin montait une version à deux personnages, dirigeant Larry Tremblay et Carl Béchard dans Le Déclin du destin, mais aussi dans Le problème avec moi créant ainsi un programme double pour Omnibus à Espace Libre. Le spectacle était également présentée au Périscope à Québec en avril 2009.


1996: Décès de Rose Ouellette


Née à Montréal le 25 août 1903, la comédienne Rose Ouellette, qui allait devenir mieux connue sous le surnom de La Pouce, meurt à l'âge de 93 ans. Elle s'impose rapidement comme la reine du burlesque au Québec dans les années 20. Elle connaît une carrière remarquable sur scène, dans les cabarets, à la télévision et au cinéma. C'est avec le comédien et chanteur Paul Hébert qu'elle fait ses débuts au King Edward en 1919. Peu de temps après, elle fera la connaissance d'Olivier Guimond père (Tizoune) avec qui elle formera un duo comique formidable. On accorde d'ailleurs à Guimond la paternité du surnom La Poune. Entre 1928 et 1936, elle fait ses classes comme directrice de théâtre en tenant la barre du Théâtre Cartier dans Saint-Henri. Quand elle assume la direction du Théâtre National en 1936, elle en fait le haut lieu du burlesque québécois. On devinera bien qu'elle est la première femme à assumer de telles responsabilités, comme nous le rappelle l'historien du théâtre, Jean-Marc Larrue, dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois. Elle chante, elle danse, elle est irrévérencieuse dans son jeu et dans tout ce qu'elle fait. Le public l'adore et elle lui rend bien avec sa fameuse phrase: «J'aime mon public et mon public m'aime». Après avoir dirigé Le National pendant 10 ans, elle voit que le burlesque périclite et, en 1948, elle quitte ce théâtre pour joindre la Troupe Grimaldi établie au Théâtre Canadien. Elle fait aussi beaucoup de tournée. En 1958, elle forme un autre duo à succès avec son amie Juliette Petrie avec qui elle fait du cabaret. Elle jouera aussi à la télé, surtout des rôles comiques dans des séries comme Rue des Pignons, Chère Isabelle, Les Brillant et Les Moineau et les Pinson. Au théâtre d'été, elle travaillera régulièrement au Théâtre d'été Le Saint-Laurent dont Réjean Lefrançois est le directeur et propriétaire. Elle jouera là et au Théâtre des Variétés de Gilles Latulippe des pièces de vaudeville, françaises et québécoises. En 1974, elle sera de la création d'Un jour, ce sera notre tour de Serge Sirois au TNM. Au cinéma. elle sera de l'adaptation de Coeur de maman, la pièce d'Henry Deyglun, et elle tournera dans Les Aventures d'une jeune veuve de Roger Fournier.


2010 : Création de Vertiges de Jocelyn Pelletier, Édith Patenaude, Jean-Michel Girouard, Steve Gagnon, Alexandrine Warren, Jonathan Gagnon, Marie-Renée Bourget Harvey, Olivier Lépine et Maryse Lapierre, dans une mise en scène d’Olivier Lépine au Théâtre Périscope (Québec), une production Tectonik_



En 2010, en route vers le Salon du Livre de Rimouski, je m'arrête à Québec pour voir cette pièce collective présentée au Périscope, invité par mon ancienne élève, Chantal Dupuis, qui a été de la création de ma pièce Carpe diem en 1999. Chantal avait depuis gradué du Conservatoire d'art dramatique de Québec et se trouvait sur scène avec tous les jeunes (et quelques moins jeunes!) comédiens-auteurs de la scène théâtrale québécoise: Guillaume Boisbriand, Frédérique Bradet, Jocelyn Pelletier, Édith Patenaude, Israël Gamache, Marie-Hélène Gendreau, Jean-Michel Girouard, Laurie-Ève Gagnon, Steve Gagnon, Alexandrine Warren, Jonathan Gagnon, Olivier Lépine, Maxime Perron, Claudiane Ruelland et Maryse Lapierre. Une pièce éclatée, parfois violente, résolument dure mais absolument fascinante.


2019: Décès de Renée Noiseux-Gurik

Née à Montréal le 19 novembre 1934, Renée Noiseux-Gurik était scénographe, conceptrice de costumes et professeure. Elle a reçu sa formation à l'Institut des Arts appliqués (Médaille du Gouverneur Général en 1960, nous apprend le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois) puis à l'École Nationale de Théâtre entre 1962 et 1965. Plusieurs de ses décors et costumes remporteront des prix au Festival d'art dramatique en 1966 et 1967 et sa création visuelle de la pièce Le Pendu de Robert Gurik lui méritera le Grand Prix de la province de Québec. De 1965 à 1975, elle signe des scénographies «fortes et inoubliables» au Théâtre du Nouveau Monde, à la Nouvelle Compagnie Théâtrale, au Théâtre Populaire du Québec et à l'Opéra de Québec. Elle assume aussi la direction artistique de quelques films pendant cette période. Claire Dé écrit: «À l'opposé du vérisme, elle opte plutôt pour une transposition qui s'appuie sur l'évocation symbolique. Rappelons, entre autres, son décor brechtien pour Le Procès de Jean-Baptiste M. de Robert Gurik (TNM, 1972) où, pour la première fois à Montréal, cette artiste multimédia avant la lettre braque un telebeam sur le visage de Jean-Louis Millette pour le projeter, immense, sur le véritable mur de briques de la bâtisse. Dans sa conception pour L'Idiot de Dostoïevski (NCT, 1970), les différents lieux surgissent des pages géantes du roman en cyrillique. Enfin, pour Cyrano de Bergerac de Rostand (NCT, 1974), dont elle assume la globalité de la création visuelle (décors, costumes, accessoires), elle ressuscite les grandes toiles scéniques peintes d'autrefois et assigne à chaque acte un monochromatisme d'une grande élégance.» À partir de 1970, elle enseigne la scénographie, l'histoire de l'art, l'histoire du décor et des costumes à l'Option-Théâtre du Cégep Lionel-Groulx et en assume même la direction artistique de 1974 à 1977, succédant pour un temps au fondateur, Jean-Robert Rémillard. Elle reprendra la direction pour une courte période en 1987 après le départ de Sébastien Dhavernas. En plus de signer de nombreux articles dans des revues théâtrales et de siéger au Conseil des arts de Montréal de 1999 à 2006, elle a été présidente de la Société québécoise d'études théâtrales et a participé à la rédaction d'articles dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois en plus de s'y retrouver! Elle a aussi été membre et jurée pour l'Association Québécoise du Théâtre. Elle avait 85 ans au moment de son décès.


2021: Création de Seeker de Marie-Claude Verdier, dans une mise en scène de Justin Laramée, une production du Collectif Point Bleu en codiffusion avec le Centre du Théâtre d'Aujourd'hui à la Salle Jean-Claude-Germain (Montréal)


Rare incursion dans la science-fiction au théâtre, cette pièce mettait en vedette Madeleine Péloquin et David Boutin, excellents dans leurs rôles. Lisez ma critique ici.



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