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  • Photo du rédacteurYanik Comeau

19 mai

Dernière mise à jour : 18 mai 2023

C'est le 19 mai et on vous parle de ce qui a marqué cette journée dans les éphémérides du théâtre québécois. Rideau!


1880: Naissance d'Idola Saint-Jean

Si vous avez entendu le nom Idola Saint-Jean à l'extérieur du milieu du théâtre, ce n'est pas étonnant. Cette fille d'avocat née à Montréal en 1880 a certes eu une carrière artistique, mais surtout une carrière de pédagogue, de journaliste, et a été reconnue pour son engagement social. Militante et féministe, elle a mis ses talents de comédienne et de pédagogue à se battre pour l'égalité des sexes, le droit de vote des femmes (elle fonde l'Association artistique des dames canadiennes en 1909 et l'Association canadienne pour le vote des femmes en 1927) et a même tenté de se faire élire aux élections provinciales avant même que les femmes puissent voter. Pour ce qui est de sa carrière artistique, Idola Saint-Jean se fait remarquer quand elle est encore aux études chez les Dames de la Congrégation. Pendant des «séances» en 1900 et 1901, le critique Jules Jéhin-Prume des Débats et du Monde illustré dit d'elle qu'elle est une «sympathique diseuse» et qu'elle est «douée de dispositions sérieuses pour l'élocution». Aujourd'hui, on trouverait cette critique un peu... froide... mais Jéhin-Prume encourage Idola à entreprendre une carrière artistique. Elle choisit plutôt de se tourner vers l'enseignement de la diction. Elle se rendra à Paris pour étudier auprès de Coquelin aîné et de Renée Dumesnil pendant la Première Guerre mondiale. À son retour, elle dirigera les cours de diction donnés au Monument-National avant de se retrouver au département de français de l'Université McGill. Elle donnera toujours des cours particuliers et publiera des recueils de textes qui ont pour objectif d'aider à parfaire la diction et l'élocution: Récitations enfantines et Morceaux à dire. Elle nous quittera en 1945 mais aura fait beaucoup pour la cause des femmes et pour l'enseignement de la diction.


1925: Naissance de Guy Provost

Né à Hull, Guy Provost était le fils du fondateur de l'École d'art dramatique de Hull, René Provost. C'est pourtant grâce à la radio et à l'auteure Jean Despréz - il joue dans deux de ses radioromans, Yvan l'intrépide et Jeunesse dorée - qu'il se retrouve dans la troupe des Compagnons de saint Laurent du père Émile Legault. Grâce à une bourse du gouvernement provincial, il entre au Conservatoire de Paris et fera même ses débuts en sol français dans Le Vrai Procès de Jeanne d'Arc au Théâtre Sarah-Bernhardt. Il ne revient pas tout de suite au Québec, habitant et travaillant en France pendant sept ans avec sa femme, la comédienne Denise Vachon. Au Théâtre National, il donnera la réplique à Maria Casares, Gérard Philippe, Philippe Noiret... et de retour au Québec, il deviendra le Alexis Labranche du film Un Homme et son péché en 1949. Ce sera la consécration. Il jouera sans cesse à la télévision et au théâtre, multipliant les rôles chez Duceppe, au Rideau Vert, au TNM, dans des classiques (Molière, Shakespeare, Tchekhov) tout autant que des pièces contemporaines traduites (entre autres, Ils étaient tous mes fils d'Arthur Miller, Caviar ou lentilles de Giulio Scarnicci et Renzo Tarabusi, La Chatte sur un toît brûlant de Tennessee Williams, toutes chez Duceppe, celles-là) et des pièces québécoises et acadiennes (Bonjour, là, bonjour de Michel Tremblay, Evangéline Deusse d'Antonine Maillet...). À la télé, il a été de plusieurs grands téléromans, de La Famille Plouffe à Sous un ciel variable en passant par Les Belles Histoires des pays d'en haut et Terre humaine. Ses performances ont été récompensées tant par des Gémeaux que des Masques. Il nous a quittés en 2004 à l'âge de 79 ans.


1932: Naissance de Claude Blanchard

Né à Joliette, Claude Blanchard a fait ses débuts comme artiste de la scène avec la troupe de Jean Grimaldi en 1946. Il n'a pas l'âge d'entrer dans les clubs... mais il suit dans les traces de sa soeur Claudette qui fait également partie de la troupe. Rapidement, il deviendra un chou-chou du music-hall, chantant, jouant, faisant du stand-up. Il apprendra à la dure, fréquentera «toutes sortes de monde» mais fera le tour du Québec en tournée et fera les belles heures du Radio-Cité, du Canadien et du National, les salles dont Grimaldi est propriétaire. Les spectacles burlesques et vaudevilles auxquels il participe avec Paul Desmarteaux, Paul Thériault, Léo Rivest et combien d'autres feront fureur. De 1970 à 1974, il aura sa propre émission de variétés où le personnage de Nestor, la terreur qui fait des chansons irrévérencieuses, deviendra une méga vedette. Rapidement, on le verra au cinéma dans Gina de Denys Arcand, Mustang de Marcel Lefebvre et on découvrira ce que l'on savait déjà: voilà un acteur qui n'a jamais l'air de jouer. Dans Fantastica de Gilles Carle, Jésus de Montréal de Denys Arcand, Montréal P.Q. de Victor-Lévy Beaulieu, Omertà de Luc Dionne et Virginie de Fabienne Larouche, il trouvera son public. En 1999, il reviendra au music-hall au sommet de sa gloire. Il se verra remettre un Gémeaux pour son rôle dans Blue la magnifique de Pierre Mignot aux côtés de Denise Filiatrault et un MétroStar hommage (renommé plus tard trophée Artis) en 1997. Il avait 74 ans au moment de son décès en 2006.


1998: Création d'Ecce homo de Michel Nadeau, mise en scène de l'auteur, une production du Théâtre Niveau Parking, au Théâtre Périscope (Québec) en coproduction avec Carrefour international de Théâtre de Québec

Présentée dans le cadre du Carrefour international de Théâtre de Québec, cette création de Michel Nadeau mettait en vedette Yves Amyot, John Applin, Matieu Gaumond, Marie-Josée Bastien, Édith Paquet, Denis Lamontagne, Normand Poirier, Jack Robitaille, Richard Thériault et Camille et Charline Pelletier en alternance. Après la série de représentations au Carrefour, la pièce était présentée à nouveau, toujours au Périscope, en novembre 1998.

2020: Première remise du Prix Jovette-Marchessault

La comédienne et metteure en scène Catherine Vidal a été la première récipiendaire du Prix Jovette-Marchessault du Conseil des arts de Montréal, créé pour souligner et promouvoir le travail des femmes artistes du milieu du théâtre montréalais. La première édition du prix était destinée à reconnaître le travail d’une artiste en mise en scène. Pol Pelletier, Catherine Bourgeois et Catherine Vidal étaient les trois artistes en lice. Le prix est assujetti d'une bourse de 20 000 $. Parmi les réalisations de Catherine Vidal, soulignons ses mises en scène de Robin et Marion d’Étienne Lepage au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, Je disparais d'Arne Lygre et Le Grand Cahier d’Agota Kristof au Prospero, L’Idiot de Dostoïevski au TNM, Chapitres de la chute de Stefano Massini avec Marc Beaupré au Quat’Sous et Les Amoureux de Goldoni au Théâtre Denise-Pelletier. Le Prix Jovette-Marchessault rend hommage à l'auteure de La Saga des poules mouillées, Anaïs dans la queue de la comète et Le Voyage magnifique d'Emily Carr décédée en 2012. Le prix a été créé au printemps 2019 lors du Chantier féministe qui s’est tenu au Théâtre Espace Go. En 2023, Catherine Vidal met en scène Abraham Lincoln va au théâtre de Larry Tremblay au TNM et est nommée à la codirection générale et artistique du Théâtre de Quat'Sous avec Xavier Inchauspé, succédant à Olivier Kemeid et France Villeneuve.


2021: Décès de Gilbert Comtois


Natif de Ville LeMoyne (maintenant Longueuil), le comédien Gilbert Comtois meurt des suites d'un cancer à l'âge de 83 ans à Granby. Il obtient son diplôme de l'École Nationale de Théâtre du Canada en 1963 et fait ses débuts dans Beau temps, mauvais temps à la télé. Il multiplie ensuite les rôles au petit écran: Chez Denise, De 9 à 5, Rue des Pignons, Quelle famille!, Duplessis, Les Berger, Terre humaine, Le Temps d'une paix, Lance et Compte, Super sans plomb, Montréal, ville ouverte, 10-07: L'Affaire Kafka, Réseaux, 2 frères, Si la tendance se maintient..., Mémoires vives et Les Beaux Malaises 2.0 à la toute fin de sa vie. Au cinéma, on le voit dans Bingo et Parlez-nous d'amour de Jean-Claude Lord, Les Ordres de Michel Brault, Les Plouffe et Maria Chapdelaine de Gilles Carle, La Florida de George Mihalka et Columbarium de Steve Kerr, entre autres. Au théâtre, il joue au Quat'Sous en début de carrière dans La Bande à Bonnot d'Henri François Rey, Les Oiseaux de lune de Marcel Aymé et La Grande Roue de Guillaume Hanoteau puis dans une multitude de théâtres d'été. Lorsqu'il élit domicile à Granby, il forme avec Luc Senay, France Arbour, sa conjointe Diane Saint-Jacques, Martin Gougeon et Mélissa Dion Des Landes la Joyeuse Bande des six qui montera plusieurs spectacles au fil des années.

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