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  • Photo du rédacteurYanik Comeau

3 janvier

Dernière mise à jour : 28 déc. 2022

Théâtralités présente Éphémérides du Théâtre québécois. Que s'est-il passé dans le monde du théâtre québécois un 3 janvier... ?


1930 : Naissance de Marcel Dubé

Le dramaturge prolifique est considéré par plusieurs comme le père du théâtre québécois. Né à Montréal, il fondera la troupe La Jeune Scène avec des amis en 1950, un an avant la fondation du Théâtre du Nouveau Monde. Sa pièce Le Bal triste sera présentée à L'Ermitage en 1951 mais celles qui suivront deviendront des classiques et marqueront la dramaturgie québécoise des années 50 et 60. Mentionnons Zone (1953), Un Simple Soldat (1957), Le Temps des lilas (1958), Florence (1960) Au retour des oies blanches (1966) et Bilan (1968). Dubé sera également scénariste pour l'Office National du Film et Radio-Canada (plusieurs de ses pièces et téléromans y seront présentés), journaliste et réalisateur. Tout au long de sa carrière, il receva plusieurs bourses et se méritera plusieurs prix: le prix Morin de la Société Saint-Jean-Baptiste (1966), le prix David (1973) pour l'ensemble de son oeuvre, le prix Molson pour sa contribution au monde des arts au Canada (1984) et la médaille de l'Académie canadienne-française (1987). En 2005, il reçoit le Prix du Gouverneur Général pour les arts de la scène. Sa dernière pièce, L'Amérique à sec, un retour à l'écriture théâtrale après une longue absence, sera malheureusement un échec. Sa santé étant déjà très fragile, il choisira de ne plus écrire. Heureusement, ses classiques suscitent encore de l'intérêt aujourd'hui, Il meurt à 86 ans en 2016. Récemment, Benoit Vermeulen montait Bilan au TNM alors que Christian Lapointe montait une version complètement éclatée de Les Beaux Dimanches avec des finissants de l'École Nationale de Théâtre à La Chapelle, Scènes Contemporaines.


1952: Décès de Muriel Guilbault

Muriel Guilbault avec Fred Barry (photo imdb)


Dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois, Philip Wickham nous apprend que Muriel Guilbault, comédienne de grand talent, «étoile filante du mouvement automatiste québécois» et muse du poète Claude Gauvreau, s'est suicidée après avoir combattu la dépression. Elle était adulée du public, tant à la scène qu'à la radio et, à cause de son destin tragique, plusieurs la comparent à Marilyn Monroe. Après avoir étudié la diction chez Mme Audet, elle sera de la section française du Montreal Repertory Theatre et de l'Équipe de Pierre Dagenais où elle jouera avec Janine Sutto, Huguette Oligny, Yvette Brind'Amour, Gisèle Schmidt... C'est pour elle que Gratien Gélinas écrira le rôle de Marie-Ange dans Tit-Coq après l'avoir embauchée dans Les Fridolinades. Les réflexions que la comédienne saskatchewanaise aurait partagées avec Claude Gauvreau quelques mois avant son suicide auraient même été la source d'inspiration première de son roman Beauté baroque qui a fait l'objet d'une fascinante transposition théâtrale par Jean Salvy en 1992, quarante ans plus tard. Née à Duck Lake, en Saskatchewan, elle n'avait que 29 ans au moment de son décès.


1958: Naissance d’Yves Desgagnés

Un de nos plus grands metteurs en scène, Yves Desgagnés est né à Les Éboulements et a reçu sa formation d'acteur à l'École Nationale de Théâtre du Canada où il a par la suite enseigné, été directeur adjoint de la section française d'interprétation et assumé la direction du programme d'écriture dramatique dans les années 80. En plus de jouer dans une trentaine de productions théâtrales, principalement chez Duceppe (mentionnons la création de La Maison suspendue de Michel Tremblay, Ils étaient tous mes fils d'Arthur Miller et La Descente d'Orphée de Tennessee Williams), il a été de la création de Vie et mort du roi boiteux de Jean-Pierre Ronfard. Comme metteur en scène, il a signé près d'une quarantaine de productions dont des Shakespeare mémorables au TNM, des Tchekhov tout aussi admirables (des productions de Oncle Vania chez Duceppe et La Mouette au TNM avec une même troupe sur deux saisons, entre autres), mais a aussi été de la création de plusieurs pièces québécoises, notamment Syncope de René Gingras et la reprise de La Passion de Juliette de Michelle Allen au TNM dans les années 1980. Il a aussi écrit du théâtre (Le Nombril du Monde chez Duceppe), joué à la télé (son mémorable Junior Galarneau dans L'Héritage de Victor-Lévy Beaulieu a marqué l'univers télévisuel québécois) et réalisé des films (Idole instantanée, Roméo et Juliette dans lequel il a dirigé Jeanne Moreau!)... En 2021, si la pandémie ne l'avait pas freiné, il aurait fait un retour attendu à la mise en scène montant Long Voyage vers la nuit d'Eugene O'Neill dans une traduction de René Gingras au Théâtre du Rideau Vert. Espérons que ce rêve qu'il caresse depuis des années puisse se réaliser un jour. Bonne fête, Yves!

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