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  • Photo du rédacteurYanik Comeau

16 janvier

Dernière mise à jour : 28 janv.

Théâtralités vous présente ses Éphémérides du théâtre québécois. Que s'est-il passé dans le monde du théâtre québécois un 16 janvier? Bonne lecture!


1901 : Naissance de Jacques (Oscar) Auger

Comme bien des comédiens de sa génération, Jacques Auger, né à Hull, apprend d'abord sur le tas. Hélène Beauchamp, dans Le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois, nous raconte qu'il avait une voix profonde et musicale et qu'il s'est distingué par la puissance de son jeu. Dès l'âge de 13 ans, il fait ses débuts dans sa ville natale auprès de Léonard Beaulne (père de Guy Beaulne et grand-père de Martine!) et joue sur toutes les scènes des deux côtés du Canal Rideau. Il fondera le Cercle académique avec Laurette Larocque en 1929 mais partira étudier à Paris l'année suivante grâce à une bourse du gouvernement du Québec. À son retour, il s'installe à Montréal où il jouera partout: le Stella, la Comédie de Montréal, pour les Compagnons de saint Laurent, le TNM, le Théâtre-Club et même la NCT en 1972. Tout au long de sa carrière, il jouera régulièrement à Ottawa aussi, proposera des adaptations de pièces classiques pour la radio, «contribuant ainsi à la formation des comédiens» selon Hélène Beauchamp, lui qui joue aussi dans des séries radiophoniques et des radioromans. Il sera également de la distribution de quelques téléromans, notamment 14, rue de Galais, Les Belles Histoires des pays d'en haut et Rue des Pignons. Pour éviter qu'il sombre dans l'oubli, «la Ville de Gatineau a donné son nom à son centre culturel». Il nous a quittés en 1977, à quelques semaines de son 77e anniversaire.


1952: Naissance de Jean-Pierre Bergeron



Je n'oublierai jamais la prestation de Jean-Pierre Bergeron dans Glengarry Glen Ross de David Mamet à La Licorne en 1989 dans une mise en scène de Fernand Rainville ni dans Névrose à la carte (Beyond Therapy) qui m'a fait découvrir et adorer le théâtre de Christopher Durang. Je garde un souvenir tendre de sa prestation dans Vendredi soir, la comédie musicale qu'il a coécrite avec Ghyslain Tremblay et qui connaîtra de nombreuses reprises au fil des années. Né à Jonquière et diplômé de l'École Nationale de Théâtre du Canada en 1971, il participe à des productions mémorables avant même que je sois assez grand pour aller au théâtre des grands, dont la reprise (qui était en réalité la véritable création) de La Charge de l'orignal épormyable de Claude Gauvreau au TNM dans une mise en scène de Jean-Pierre Ronfard, Zone de Marcel Dubé à la NCT dans une mise en scène de Paul Blouin, et la création de Le Procès de Jean-Baptiste M. de Robert Gurik. Comme auteur, on lui doit le solo Macho Man que Germain Houde a joué au Quat'Sous et comme metteur en scène, Le Théâtre de la Maintenance de Jean Barbeau au Théâtre Denise-Pelletier en 1988. À la télé, il se démarque dans Montréal, P.Q., Omertà, Le Dernier Chapitre.., multipliant les rôles de composition. On le verra aussi dans Trauma (ah, ce chirurgien bourru!), Mensonges, Vertige, Escouade 99 et Faits divers dans lequel il joue l'innoubliable Yvan-Gilles Savard. Au cinéma, il tourne avec Francis Mankiewicz dans Les Bons Débarras, Éric Tessier dans Sur le seuil et Ken Scott dans Les Doigts croches, Mathusalem, L'Assassin jouait du trombone, Les 4 Soldats, entre autres. Il tourne aussi en anglais, on entend sa voix dans des pubs radio et télé (il a été la voix de Hyundai pendant de nombreuses années) et il donne des ateliers de jeu et de voix très courus aux Ateliers qui portent son nom. Pas le genre à attendre que le téléphone sonne, il scénarise et réalise le court-métrage Alone with Mr. Carter (2011) et son premier long-métrage Old Guys in Bed (2023). Bonne fête, Jean-Pierre!


1970: Création de Médium Saignant de Françoise Loranger dans une mise en scène d’Yvan Canuel à la Comédie-Canadienne (Montréal)

Peu de temps avant la fondation de la Compagnie Jean Duceppe, la Comédie-Canadienne crée cette pièce marquante de Françoise Loranger qui sera reprise par Duceppe en 1976-1977. Dans la distribution, dirigée par Yvan Canuel, on trouve justement Jean Duceppe entouré d'Hélène Loiselle, Carmen Tremblay, Jean Brousseau, Roger Garand, Rolland D'Amour, Madeleine Langlois et un jeune Gabriel Arcand, entre autres. Une pièce puissante à saveur politique, créée à une époque où les valeurs s'opposent et se confrontent, à quelques mois de la Crise d'octobre.






1971: Inauguration du Grand Théâtre de Québec


«Le Grand Théâtre de Québec est né d’une décision commune des gouvernements du Québec et du Canada de construire un édifice pour commémorer le centenaire de la Confédération à Québec,» apprend-t-on sur le site de Bibliothèque et Archives Nationales du Québec (BAnQ). «Le Montréalais Victor Prus remporte le concours d’architecture en novembre 1964. Les travaux commencent en 1967, et le Grand Théâtre est finalement inauguré le 16 janvier 1971. Érigé à l’angle de la rue Claire-Fontaine et du boulevard René-Lévesque Est, le bâtiment comprend une grande salle d’environ 1800 sièges (salle Louis-Fréchette), une petite salle polyvalente d’environ 500 sièges (salle Octave-Crémazie, résidence du Théâtre du Trident) et un conservatoire de musique. Le comédien, metteur en scène et critique dramaturgique Guy Beaulne en est le premier directeur général. Le coût total de la construction s’élève à 14 millions de dollars.»


«Le public apprécie ce nouveau haut-lieu culturel, mais une polémique s’envenime par rapport à la murale en béton de l’artiste Jordi Bonet, poème en triptyque intitulé Mort, espace, liberté et pièce maîtresse de la décoration. Les détracteurs dénoncent essentiellement l’impertinence d’un extrait d’un poème de Claude Péloquin : «Vous êtes pas écœurés de mourir, bande de caves?». Le maintien de l’œuvre dans son intégralité sera décidé à la suite d’une pétition citoyenne rassemblant 8500 noms en faveur du maintien de l’œuvre, contre 7000 en défaveur.»


1975: Création de Colette et Pérusse de Robert Claing dans une mise en scène de Jean-Pierre Ronfard au Théâtre de Quat’Sous (Montréal)


Le futur cofondateur du Nouveau Théâtre Expérimental voyait Jean-Pierre Ronfard signer la toute première mise en scène de sa pièce Colette et Pérusse au Théâtre de Quat'Sous. Sur scène, on retrouvait Pol Pelletier, Carmen Tremblay, Pierre Curzi, Robert Gravel et Emmanuelle Senez.


1979: Création de De force, je déchire ma camisole (collectif de la Cellule des femmes de l’Organisation Ô) présentée à la Salle Fred-Barry de la Nouvelle Compagnie Théâtrale (Montréal)


2001: Création de Monsieur Bovary de Robert Lalonde dans une mise en scène de Lorraine Pintal au Théâtre du Nouveau Monde (Montréal), coproduction avec le Théâtre du Trident (Québec) et le Théâtre français du Centre National des Arts (Ottawa)

15 ans presque jour pour jour après avoir signé la mise en scène de la création de J't'aime mais c'est pas grave de Robert Lalonde pour La Rallonge, Lorraine Pintal accueillait l'auteur sur la scène du TNM avec sa nouvelle pièce, Monsieur Bovary, inspirée de la vie et de l'oeuvre de Gustave Flaubert. Gilles Renaud, Marie Tifo, Jean-Jacqui Boutet, Jacques Leblanc, Patricia Nolin, Lorraine Côté, Hugues Frenette, Gabriel Sabourin, Lou Babin (accordéoniste) et Édith Paquet (violoniste) composaient la distribution.


2007: Création de Du vent entre les dents d’Emmanuelle Jimenez au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal)

Au coeur de Montréal, Emmanuelle Jimenez nous proposait une famille bien particulière, affectée par les feux de forêts qui brulent dans le Nord. Martin Faucher signait une mise en scène toute en nuance, dirigeant avec doigté une distribution formidable: Muriel Dutil, Hélène Mercier, Macha Limonchik, Jean Maheux, Julie McClemens, Émilie Bibeau, Gary Boudreault et Olivier Morin. Emmanuelle Jimenez a une plume singulière qu'on a continué à découvrir avec Cendres, Bébés coécrite avec Alexis Martin et Centre d'achats, entre autres.


2007: Création de Bashir Lazhar d’Évelyne de la Chenelière à la Salle Jean-Claude-Germain au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal)

Photo: Valérie Remise


Hé oui, c'est dans la toute petite Salle Jean-Claude-Germain que l'on a rencontré Bashir Lazhar pour la première fois. Incarné par un Denis Gravereaux absolument fantastique, dirigé par Daniel Brière, conjoint de l'auteure. Bashir Lazhar allait bien sûr devenir un film de Philippe Falardeau, Monsieur Lazhar, qui a connu une carrière internationale, mais la pièce aussi a rayonné de façon impressionnante. Plus récemment, Sylvain Bélanger, nouvellement arrivé à la barre de la direction artistique du Centre du Théâtre d'aujourd'hui, choisissait d'ouvrir la saison 2017-2018 en signant lui-même une nouvelle mise en scène de la pièce, présentée cette fois dans la Salle Principale devenue depuis Salle Michelle-Rossignol.


2018: Création de La Meute de Catherine-Anne Toupin dans une mise en scène de Marc Beaupré au Théâtre La Licorne (Montréal), une production du Théâtre de La Manufacture

Un des grands succès de la saison 2017-2018, La Meute, troisième pièce de Catherine-Anne Toupin, ne cesse de multiplier les séries de reprises et a même été choisie comme une des productions hors série de la Compagnie Jean Duceppe pour la saison 2020-2021 avant que ne frappe la #covid19. Mettant en vedette Lise Roy, Guillaume Cyr et Catherine-Anne Toupin, la pièce a aussi été traduite en anglais et présentée sous le titre MOB au Centaur à Montréal jusqu'à ce que sévisse la #covid19. Parions qu'elle sera reprise encore et sera traduite dans d'autres langues également.


2018: Création de Nyotaimori de Sarah Berthiaume dans une mise en scène de Sébastien David au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal)

Photo: Valérie Remise


Avec Nyotaimori, Sarah Berthiaume, une des voix les plus singulières de la jeune génération, faisait son entrée dans la grande salle du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui. Cette pièce fascinante sur la gestion du travail et le stress des travailleurs autonomes était mise en scène par Sébastien David et mettait en vedette Christine Beaulieu, Macha Limonchik et Philippe Racine, ces deux derniers multipliant les rôles de façon vertigineuse. Un beau souvenir.


2021: Décès de Vincent Davy


Né à Enghien-les-Bains en France le 24 septembre 1940, le comédien Vincent Davy est surtout connu pour sa voix comme acteur de doublage (il a aussi été directeur de plateau dans ce domaine), mais il a pourtant joué aussi à la télé, au cinéma et au théâtre. En plus d'être la voix française de Michael Caine, Hugo Weaving, Anthony Hopkins et Robert Wagner entre autres, tant au cinéma qu'à la télé (plus de 500 productions!), il a prêté sa voix à des personnages de jeux vidéo (Jupiter dans Assassin's Creed: Revelations et Chrétien Lafrenière dans Assassin's Creed: Unity). Au cinéma, il a tourné avec Xavier Dolan dans Lawrence Anyways avec qui il a beaucoup travaillé en doublage, et Jean-Claude Labrecque (il était la voix du Père Louage dans Le Frère André). Au théâtre, il a joué presque exclusivement au Théâtre du Rideau Vert, foulant les planches dans des pièces de Molière (Monsieur de Pourceaugnac, L'Impromptu de Versailles, Les Femmes Savantes) tont autant que des pièces de Giraudoux (Siegfried), Anouilh (Becket ou L'Honneur de Dieu), Francis Veber (Le Contrat), Tchekhov (La Mouette), Pirandello (Chacun sa vérité) ou Alexandre Dumas fils (La Dame aux camélias), entre autres. Il a 80 ans au moment de son décès.

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