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25 mars

Dernière mise à jour : 25 mars

Qu'est-ce qui a marqué le 25 mars dans le monde du théâtre québécois au fil des années? Bien des choses comme vous pourrez le constater!


1899: Naissance de François Rozet

François Rozet dans un de ses rôles les plus mémorables, Krapp dans

La dernière bande de Samuel Beckett au TNM. (Photo: André Le Coz)


Né à Villars-les-Dombes en France, François Rozet connaît déjà une carrière incroyable sur scène en France bien avant de venir s'établir à Montréal. Il joue Corneille et Racine, tout particulièrement à L'Odéon où il passe 7 des 20 ans de sa carrière parisienne aux côtés des Dullin, Copeau et même Sarah Bernhardt. Puis, pendant une tournée en Amérique du Sud pour la propagande française, comme nous l'explique Michel Vaïs dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois, il est invité à venir à Montréal pour jouer à L'Arcade où il donnera 13 représentations par semaine d'une nouvelle pièce chaque semaine. Par la suite, il jouera sur toutes les scènes avec toutes les compagnies: le Théâtre du Nouveau Monde, la Nouvelle Compagnie Théâtrale, le Théâtre du Rideau Vert excellant dans les classiques, bien sûr - Racine, Marivaux, Rostand, Shakespeare - mais également des auteurs plus contemporains comme Claudel, Montherlant, Ionesco et Guitry (il donnera 100 représentations de Mon père avait raison au TNM!). Quand Jean-Louis Roux le dirige dans le solo de Beckett, La Dernière Bande, c'est le triomphe en 1969. Il sera aussi un grand pédagogue et plusieurs de nos grands comédiens le citaient comme un incontournable dans leur formation: Hélène Loiselle, Gilles Pelletier, Denise Pelletier, Gilles Latulippe, Yvon Deschamps... En 1971, il était nommé officier de l'Ordre du Canada et vingt ans plus tard, l'Association québécoise des critiques de théâtre lui remettait son prix Hommage. Rozet nous a quittés en 1994 à l'âge de 95 ans.


1935: Naissance de Marcel Sabourin

Comédien, auteur, scénariste, metteur en scène, Marcel Sabourin est très connu pour ses grands rôles au cinéma, notamment dans J.A. Martin photographe, La Maudite Galette, Le Temps d'une chasse, La Mort d'un bûcheron et Le Martien de Noël mais aussi pour sa participation aux émissions jeunesse La Boîte à surprise, Les Croquignoles et La Ribouldingue, résultats en quelques sortes de ses débuts à La Roulette de Paul Buissonneau après avoir multiplié les formations auprès de grands comme Jean Valcourt, Tania Balachova, Jacques Lecoq. Ses nombreux voyages en France, aux États-Unis, en Pologne, en Russie lui permettront de peaufiner son art et de jouer, jouer, jouer. De retour au Canada, il jouera à Stratford dans Henry VI et Henry V de Shakespeare avant d'être un Ubu roi inoubliable au TNM sous la direction de Jean-Pierre Ronfard. Il jouera autant des classiques que des pièces contemporaines et des créations. De La Fausse Suivante de Marivaux dirigé par André Brassard au Centre National des Arts à Duplessis dans Charbonneau et le Chef chez Duceppe en 2004, du Marquis qui perdit de Réjean Ducharme au Dr. Purgon dans Le Malade imaginaire de Molière, tous deux au TNM, en passant par les répertoires de Gauvreau, Brecht, Billetdoux et Ghelderode. Comme auteur, il écrit le mémorable Pleurer pour rire qui fera rayonner le Théâtre de la Marmaille aux quatre coins de la planète et qui lui méritera le Prix Chalmers en 1983. En plus d'être entraîneur pendant plusieurs saisons à la Ligue Nationale d'Improvisation, il enseigne l'interprétation, la mise en scène, l'histoire du théâtre et la scénarisation. Infatigable touche-à-tout, il est toujours aussi énergique et toujours aussi revendicateur et passionné. Bonne fête, monsieur Sabourin!


1952: Naissance de Martine Beaulne

Diplômée en interprétation du Conservatoire d’art dramatique de Montréal en 1975, Martine Beaulne est la petite fille de Léopold Beaulne et la fille de Guy Beaulne qui a lui-même été directeur de l'institution par la suite. Elle poursuit sa formation aux quatre coins de la terre, s'abreuvant du génie de Giovanni Poli, d'Eugenio Barba, de Guy Freixe, de Shogu Otah et du groupe Dairakudakan, approfondissant ainsi ses connaissances de la commedia dell’arte, du Nô moderne (théâtre japonais) et de la comédie classique. Rapidement, elle s'imposera comme une de nos plus grandes metteures en scène, multipliant les contrats dans tous nos théâtres, des plus petits aux plus grands. Elle connaît autant de succès à monter des classiques anciens (La Mégère apprivoisée, Roméo et Juliette de Shakespeare, Dom Juan de Molière), que des classiques contemporains (américains, Désir sous les ormes d'Eugène O'Neill, American Buffalo et Race de David Mamet, québécois, Le Vrai Monde? et Albertine, en cinq temps de Michel Tremblay, Les Muses orphelines et Le Chemin des Passes-Dangereuses de Michel Marc Bouchard) et une multitude de créations d'auteurs avec lesquels elle a clairement des affinités (Larry Tremblay de qui elle monte Ogre et Cantate de guerre, Michèle Magny de qui elle signe les créations de Le Dernier Rose aux joues et Un Carré de ciel, Yukio Mishima de qui elle monte L'Arbre des tropiques, Les Cinq Nô Modernes et Madame de Sade, Caryl Churchill dont elle monte Top Girls et Blue Heart et Isabelle Vincent et Sylvie Drapeau dont elle signe la mise en scène des deux créations, Avaler la mer et les poissons et Les Saisons). Nommer toutes ses mises en scène serait une folie, d'autant plus qu'elle a aussi travaillé à l'opéra et en art lyrique. Juste chez Duceppe, elle a monté L’Ouvre-boîte de Victor Lanoux en 2003 (dans laquelle Rémy Girard et Normand Chouinard jouaient l'un ou l'autre des rôles par tirage au sort, soir après soir), Le Doute de John Patrick Shanley, Le Déni d’Arnold Wesker, Août – Un repas à la campagne de Jean Marc Dalpé, Race de David Mamet et les deux pièces de Michel Marc Bouchard citées plus haut ! En 2004, elle présentait un essai fascinant sur la mise en scène, Le Passeur d’âmes, publié chez Leméac. Elle publiait aussi, en 2012, Voir de l’intérieur avec Sylvie Drapeau, un échange épistolaire entre les deux femmes sur leur passion et leur vision du théâtre. Plusieurs fois boursière du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec, elle a enseigné à l’École Supérieure de Théâtre de l’UQAM pendant plus de vingt ans et recevait en 2012 le prix d’excellence en enseignement, volet carrière. Plus récemment encore, elle signait la mise en scène de la nouvelle création de Normand Canac-Marquis, L'État, une production du Théâtre de la Rubrique de Jonquière reprise à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier. Bonne fête, Martine!


1976: Création de Un Pays dont la devise est je m’oublie, texte et mise en scène de Jean-Claude Germain au Théâtre d’Aujourd’hui, rue Papineau (Montréal)

À quelques mois de l'élection historique du Parti Québécois à l'Assemblée Nationale, Jean-Claude Germain porte sa «grande gigue épique» Un Pays dont la devise est je m'oublie à la scène. C'est «son» Théâtre d'Aujourd'hui, toujours le petit local de la rue Papineau, qui accueillera cette pièce qui met en scène «deux comédiens ambulants [jouant] l'histoire à leur façon, c'est-à-dire en déjouant notre Histoire officielle. Sur un ton ironique, avec la verve du conteur épique, les comédiens retracent, du coureur des bois à Maurice Richard, les marques d'une liberté qui parait cruellement manquer au pays réel.» Marc Legault et Guy L'Écuyer défendront le texte et, lorsque la pièce sera reprise la saison suivante, ayant connu un vif succès, c'est Jean Perraud qui prendra la relève de Marc Legault. Cette pièce, comme la majorité des oeuvres de Jean-Claude Germain, est publiée chez VLB Éditeur.


1980: Naissance d'Annick Lefebvre



Diplômée en critique et dramaturgie de l’UQÀM en 2004, Annick Lefebvre a écrit, entre autres, les pièces Ce samedi il pleuvait (finaliste du prix Michel-Tremblay, 2013), La machine à révolte (finaliste du prix Louise-LaHaye, 2015), J’accuse (finaliste du prix Michel-Tremblay, du prix de la critique de l’AQCT et des Prix littéraires du Gouverneur général, 2015), Les Barbelés (finaliste du prix de la critique de l’AQCT, 2019) et ColoniséEs (lauréate du Prix Michel-Tremblay et finaliste des Prix littéraires du Gouverneur général, 2019), ainsi que de très nombreux courts textes écrits pour des événements collectifs. Ces derniers ont été rassemblés dans les recueils Périphéries (2016) et Polysémies (2022), illustrés par Vincent Partel. Elle a récrit deux fois J’accuse: pour la Belgique (2017), puis pour la France (2022). En plus d'avoir collaboré à l'écriture de Les Filles du Saint-Laurent avec Rébecca Déraspe, Annick a écrit En crise + Les fantômes (Talia Hallmona / Théâtre Fêlé), Je suis un supercontinent (Marc-André Charron / Satellite Théâtre) et, avec l’autrice Johanna Nutter, une adaptation franco-canadienne bilingue du Tartuffe de Molière (Gérald Garutti / Productions Up). Récemment (2024), elle participait à une résidence d'écriture en théâtre pour la jeunesse. Rappelons qu'Annick a été la protégée de l’auteur Olivier Choinière au Prix Siminovitch 2014 et finaliste de ce prix prestigieux en 2020. Son théâtre est publié chez Dramaturges Éditeurs. (Texte emprunté du site du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, remanié, revu et augmenté)


2008: Création de Construction de Pier-Luc Lasalle, dans une mise en scène de Daniel Roussel, au Théâtre du Rideau Vert (Montréal)


Hélène Bourgeois-Leclerc, Vincent-Guillaume Otis, Caroline Bouchard, Jean-Moïse Martin, Danièle Panneton et Roger La Rue composaient la distribution de cette création de Pier-Luc Lasalle.


2017: Décès de Benoit Girard

Après avoir connu une carrière qui s'est étalée sur plus de soixante ans, Benoit Girard s'éteignait à l'âge de 85 ans. Pendant des années, il avait été le jeune premier tant à la télé qu'au théâtre. Il a reçu sa formation au Collège Lassalle puis au Conservatoire d'art dramatique de Montréal. Après avoir fait ses débuts en Sire André dans La Nuit des rois de Shakespeare, il multipliera les rôles tant dramatiques que comiques sur toutes les scènes. Il sera de pas moins de trois productions de Des Souris et des Hommes (le téléthéâtre de Paul Blouin en 1971 dans lequel il incarne un Curley mémorable, chez Duceppe en 1987 où il jouait le vieux Candy, rôle qu'il a repris en remplacement de Louis de Santis dans la production du Théâtre Denise-Pelletier, dnas une nouvelle traduction d'Yvan Bienvenue en 1999). Il jouera des classiques tout autant que des pièces contemporaines, des reprises autant que des créations. Parmi ses rôles les plus marquants au théâtre, soulignons ses performances chez Duceppe dans P'pa de Hugh Leonard, Harvey de Mary Chase (dans laquelle il jouait le rôle principal rendu célèbre par Jimmy Stewart au cinéma) et Le Clan de George Sibbald dans laquelle il a remplacé Pierre Gobeil à quelques jours de la première (il avait joué les premières représentations avec le texte en main - je n'oublierai jamais ce moment!). Toujours chez Duceppe, où il a siégé au conseil d'administration jusqu'à la fin de sa vie, il a aussi participé à de nombreuses créations, notamment la trilogie des Désarrois amoureux de Pierre-Yves Lemieux. On l'a applaudi autant dans Les Chaises d'Ionesco au Quat'Sous que dans Pinter et Tchekhov au Rideau Vert. Il aura été des créations de Bilan, Pauvre amour et Avant de t'en aller de Marcel Dubé, d'Hamlet, prince du Québec de Robert Gurik, de Syncope de René Gingras en plus de traduire et adapter près d'une trentaine de pièces - d'abord pour Duceppe avant que plusieurs soient reprises dans des théâtres d'été et partout - d'auteurs comme Neil Simon (notamment la trilogie Souvenirs de Brighton Beach, Biloxi Blues, Bonjour, Broadway!), Ray Cooney (Vice versa, Haute fidélité...), Peter Shaffer (Comédie dans le noir), Edward Albee (Delicate Balance) et Dale Wasserman (Vol au-dessus d'un nid de coucou). À la télé, on n'oubliera jamais son Armand Lebeau dans Le Retour ou le rôle du grand-père dans Les Rescapés.

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