Théâtralités présente Éphémérides du Théâtre québécois. Que s'est-il passé dans le monde du théâtre québécois un 13 janvier... ?
1963: Naissance de Daniel Brière
On a découvert Daniel Brière dans le rôle du jeune belâtre naïf qui devenait le boy toy de Dominique Michel dans Le Déclin de l'Empire Américain de Denys Arcand, un de ses premiers rôles à sa sortie du Conservatoire d'art dramatique de Montréal en 1985. Natif de Montréal, Daniel est rapidement devenu une figure incontournable du théâtre expérimental à Montréal, assumant la codirection artistique du NTE avec Alexis Martin après la triste disparition de Robert Gravel et de Jean-Pierre Ronfard. Auteur, metteur en scène, comédien et conjoint d'Évelyne de la Chenelière avec qui il a créé Henri & Margaux, Nicht retour, mademoiselle, Le Plan américain et Ronfard nu devant son miroir, entre autres, Daniel Brière est aussi le papa dans la série à succès Les Parent qui a connu une carrière extraordinaire sur les ondes de Radio-Canada. Avec Alexis Martin, il a écrit et mis en scène bon nombre de spectacles également dont Grid, La Marche de Râma et Une conjuration dont la production a été temporairement interrompue par la pandémie de #COVID19. Parmi les mises en scène qu'il a signées, mentionnons Alpha et Omega de Christian Vanasse, Animaux, Tavernes, Oreille, Tigre et Bruit, Le Pain et le Vin, L'Histoire révélée du Canada français 1608-1998, Invention du chauffage en Nouvelle-France et La Fin d'Alexis Martin, Bashir Lazhar, Au bout du fil, Culpa et Septembre d'Evelyne de la Chenelière. En 2019, il signait la mise en scène de Bébés d'Alexis Martin et Emmanuelle Jimenez pour le NTE et de Knock ou Le Triomphe de la médecine de Jules Romains pour le TNM. Non seulement a-t-on pu le voir dans plusieurs des spectacles qu'il a coécrits ou cocréés en création collective, on a aussi pu apprécier son talent de comédien dans des oeuvres de Dario Fo (Les Archanges), Claude Gauvreau (Les Oranges sont vertes), Ionesco (Rhinocéros), Molière (Don Juan, Le Malade imaginaire, Le Misanthrope), Marivaux (Le Jeu de l'amour et du hasard), Jean-Pierre Ronfard (Autour de Phèdre, Précis d'histoire générale du théâtre en 114 minutes) et Robert Gravel (Il n'y a plus rien). En 2022, il cosignait la mise en scène de L'Enclos de Wabush de Louis-Karl Picard-Sioui. Bonne fête, Daniel!
1972: Création de Les Oranges sont vertes de Claude Gauvreau, mise en scène de Jean-Pierre Ronfard, par le Théâtre du Nouveau Monde (Montréal)
Une pièce marquante du théâtre québécois, toutes les oeuvres de Gauvreau sont arrivées dans le paysage comme un bulldozer. Les Oranges sont vertes n'ont pas fait exception. C'est tout à l'honneur du regretté Jean-Louis Roux, cofondateur et directeur artistique du TNM à l'époque, que cette oeuvre ait vu le jour dans une si grande salle, si prestigieuse. Rappelons que Roux avait lutté contre la joualisation du théâtre et pourtant, il aura pistonné la création de cette oeuvre de Gauvreau ainsi que celles de La Nef des sorcières et de Les Fées ont soif, entre autres. À la création, le TNM n'était pas encore installé à la Comédie Canadienne alors Les Oranges sont vertes était présentée au Théâtre Port-Royal de la Place des Arts (maintenant le Théâtre Jean-Duceppe). La mise en scène était signée Jean-Pierre Ronfard et la distribution était impressionnante: Robert Gravel, Roger Blay, Robert Lalonde, Luce Guilbault, Michelle Rossignol, Marcel Sabourin, Andrée Saint-Laurent, Ronald France, Jean-Pierre Ronfard et Katerine Mousseau dont le papa (Mousseau), célèbre artiste visuel, signait la scénographie. De jeunes comédiens comme Pierre Curzi, Marie-Lou Dion, Paul Savoie et Jean-Guy Viau faisaient leurs débuts dans les rôles de compagnons de Batlam. En 1998, Lorraine Pintal remontait la pièce avec Pierre Lebeau, Marie-France Marcotte, Pascale Montpetit, Pierre Collin, Daniel Brière, Andrée Lachapelle, Catherine Archambault, Daniel Parent, Marc Béland et une nouvelle brochette de jeunes débutants dont Catherine Allard, Julie Le Breton, Sébastien Rajotte, Sébastien Ricard et Antoine Toupin dans un décor signé Danièle Lévesque. Un classique de notre dramaturgie.
1982: Création de Les Trois Grâces de Francine Ruel dans une mise en scène de Lorraine Pintal au Théâtre de Quat’Sous
En 1982, alors que Paul Buissonneau est toujours à la barre de la direction artistique du Quat'Sous, la comédienne et auteure Francine Ruel, forte de sa participation aux textes de Broue, voyait sa pièce Les Trois Grâces être créée dans une mise en scène de... Lorraine Pintal. Hé oui, encore elle. :) France Arbour, Mireille Thibault et Manon Gauthier (qui a eu l'idée de la pièce et qui a été la célèbre Laura Cadieux de Michel Tremblay au théâtre bien avant que celle-ci soit jouée à l'écran par Ginette Reno et Lise Dion) tenaient les trois rôles.
2000: Création de L'Odyssée de Dominic Champagne et Alexis Martin d'après l'oeuvre d'Homère, mise en scène de Dominic Champagne, au Centre National des Arts (Ottawa), une production du Théâtre du Nouveau Monde en coproduction avec le CNA et le Théâtre Il va sans dire (Montréal)
Alexis Martin et Dominic Champagne ont lu plusieurs traductions françaises de la fresque d'Homère pour en faire un spectacle devenu mythique et repris en 2003 pour une captation télé en direct du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. La pièce a aussi été publiée chez Dramaturges Éditeur. Lors de la création, la pièce mettait en vedette François Papineau, Pierre Lebeau, Dominique Quesnel, Guillaume Chouinard, Henri Chassé, Claude Despins, Jacinthe Laguë, Julie Castonguay, Michel-André Cardin, Norman Helms, Sylvie Moreau, Éric Forget, Jean-Robert Bourdage et les musiciens André Barnard, Pierre Benoît et Ludovic Bonnier. Au printemps 2012, Martin Genest s'y attaquait à son tour sur la scène du Trident à Québec.
2004: Création d'Un Carré de ciel de Michèle Magny inspirée de l'oeuvre de Jacques Ferron, mise en scène de Martine Beaulne, au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui (Montréal)
Avec une distribution éclatante, Muriel Dutil, Marie-Ève Bertrand, Anne-Marie Provencher, Jean-François Casabonne, Christiane Proulx, Catherine Sénart et Jean Marchand dans le rôle de Ferron, Martine Beaulne fait naître ce beau texte de Michèle Magny sur la scène principale du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui 25 ans après la création de La Tête de monsieur Ferron ou les Chians de Victor-Lévy Beaulieu, aussi inspiré de Jacques Ferron. Bien que le texte de Magny soit un peu hermétique par moments, on se plait à baigner dans l'univers de Ferron et Martine Beaulne, entourée de créateurs formidables (Richard Lacroix, Mérédith Caron, André Rioux, Sylvi Grenier, la chanteuse Claire Gignac et la chorégraphe Jocelyne Montpetit), livre un spectacle dans lequel la beauté transcende tout.
Photo: Yves Renaud
2009: Première de Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans de Normand Chaurette, mise en scène de Carole Nadeau, une production Le Pont Bridge, au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal)
Photo: Jean-Sébastien Baillat
27 ans après sa création, Marie-Thérèse Fortin, alors à la direction artistique du Théâtre d'Aujourd'hui, programmait cette nouvelle mouture de la pièce de Normand Chaurette dans une mise en scène de Carole Nadeau, une production de Le Pont Bridge. La distribution comprenait Martin Bélanger, Christian Brisson-Dargis, Benoît Drouin-Germain, Xavier Malo et Éric Forget.
2009: Première de Pur Chaos du désir de Gilbert Turp, mise en scène de l'auteur, au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal)
«L’action commence à Montréal le 6 décembre 1989, la nuit du massacre à Polytechnique, et se termine un an plus tard. On y suit l’histoire d’un couple pour qui les événements de Polytechnique déclenchent une remise en question de leurs idéaux et de leur vie amoureuse. Benoît et Rose sont tous deux dans la jeune trentaine. Ils sont scolarisés et pleins d’avenir, mais leur présent est incertain, précaire. Ils sont parents d’un bébé, une petite fille nommée Aurore. La pièce témoigne d’un malaise identitaire masculin face à une violence identifiée aux hommes. La pièce réfléchit aussi au chaos que nos désirs (et nos manques) mettent dans notre vie, parfois pour le meilleur, mais parfois pour le pire.» Guillaume Champoux et Catherine Florent incarnaient ce couple qui se remettait en question.
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