top of page
Photo du rédacteurYanik Comeau

14 octobre

Dernière mise à jour : 14 oct. 2023

Des naissances, des décès, des créations: le théâtre québécois est un écosystème des plus passionnants.


1954: Naissance de Denis Marleau

Natif de Salaberry-de-Valleyfield, Denis Marleau est metteur en scène et fondateur du Théâtre UBU dont il assume seul la direction artistique à partir de 1982 et jusqu'à ce qu'il la partage avec Stéphanie Jasmin dans la deuxième décennie des années 2000. Dans les années 1980, il se fait connaître par ses spectacles-collages conçus à partir de textes dadaïstes, merz et oulipiens qui sont joués à Montréal au Musée d’art contemporain ou à Paris au Centre Georges Pompidou. Il est attiré par des matériaux littéraires récalcitrants au théâtre, débris de textes ou morceaux choisis qu’il réorchestre en partitions virtuoses ou dérapages verbaux, dira-t-on dans sa biographie du site Internet du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui où il montera Les Reines et Le Petit Köchel de Normand Chaurette et Catoblépas de Gaétan Soucy. Au début des années 1990, sa démarche théâtrale prend une nouvelle dimension avec des grandes formes scéniques comme Les UBS, Roberto Zucco, Woyzeck et Maîtres anciens. Parmi les autres grands spectacles qu'il a signés, balançant entre pièces à grands déploiements et textes plus intimistes et «explorateurs», mentionnons L'Histoire du roi Lear de Shakespeare au TNM, La Dernière Bande de Samuel Beckett, Les Femmes savantes de Molière au TNM et au Château de Grignan en France en plus d'une grande tournée des deux côtés de l'océan, La Fin de Casanova de Marina Tsvetaïeva, en plus de plusieurs des créations des pièces de Normand Chaurette avec lequel il a une nette affinité: Le Passage de l'Indiana, Ce qui meurt en dernier. Depuis quelques années, sa complicité avec Stéphanie Jasmin se reflète dans presque tous ses spectacles: avec elle, il conçoit et réalise un cycle de fantasmagories technologiques dont la première Les Aveugles de Maurice Maeterlinck était une fascinante production intimiste entre l’installation et le théâtre de masques avec les visages de Céline Bonnier et Paul Savoie projetés sur des masques en relief. Créée au Musée d'art contemporain, la production connaît un succès international. De 2000 à 2007, il est directeur artistique du Théâtre français au Centre national des Arts à Ottawa. Il ne cesse d'étonner avec des spectacles aussi diversifiés que Le Tigre bleu de l'Euphrate de Laurent Gaudé, Avant-garde de Marieluise Fleisser, La Ville de Martin Crimp et Soifs matériaux de Marie-Claire Blais, toujours en étroite collaboration avec Stéphanie Jasmin. Bonne fête, monsieur Marleau!


1960: Première représentation du Théâtre du Rideau Vert au Théâtre Stella

(Photo: Henri Paul)


Le Théâtre du Rideau Vert s'installe au Théâtre Stella de la rue Saint-Denis qui, cinq ans plus tard, en septembre 1965, prendra le nom de la compagnie qui s'y produit. Quelle était la première pièce présentée par la compagnie d'Yvette Brind'Amour et de Mercedes Palomino sur cette scène? Adorable Julia de Marc-Gilbert Sauvajon d'après Theatre de Somerset Maugham et Guy Bolton. Loïc Le Gouriadec, mari d'Yvette Brind'Amour (oui, nous sommes à une autre époque!), y dirigeait une imposante distribution de dix comédiens: Yvette Brind'Amour dans le rôle-titre, Jacques Galipeau, André Montmorency, Gérard Poirier, Françoise Faucher, Andrée Lachapelle, Yvon Leroux, Lucie de Vienne, André Fouché et André Cailloux.


1971: Création d'Un Bateau que Dieu sait qui avait monté et qui flottait comme il pouvait c’est-à-dire mal d’Alain Pontaut au Théâtre Port-Royal de la Place des Arts (Montréal), une production du Théâtre du Nouveau Monde


Dans le cadre de son 20e anniversaire, le Théâtre du Nouveau Monde créait Un Bateau que Dieu sait qui avait monté et qui flottait comme il pouvait, c'est à dire mal d'Alain Pontaut dans une mise en scène de son directeur artistique, Jean-Louis Roux. Toujours pas installé à la Comédie-Canadienne l'autre côté de la rue Sainte-Catherine, les représentations étaient données au Théâtre Port-Royal de la Place des Arts, futur Théâtre Jean-Duceppe. Jacques Galipeau, Jacques Godin et Nathalie Naubert foulaient les planches. La pièce était publiée dans la collection Théâtre Leméac.



1977: Ouverture officielle du Théâtre Denise-Pelletier


La Nouvelle Compagnie Théâtrale, fondée par Gilles Pelletier, Françoise Graton et Georges Groulx, fait l'acquisition du Théâtre Granada, un cinéma de 1600 places inauguré en 1930. La NCT a déjà 13 ans à l'époque. Elle rénove le cinéma pour en faire une salle de théâtre de 850 places. Le théâtre rénové changera de nom pour prendre celui de Denise Pelletier, grande comédienne, soeur de Gilles, décédée l'année précédente, le 24 mai 1976. Le spectacle d'ouverture du Théâtre Denise-Pelletier sera La Vie à trois étages, une pièce collective créée par le Théâtre de la Marmaille (maintenant Les Deux Mondes), présenté à partir du 18 octobre. La Nouvelle Compagnie Théâtrale a désormais son domicile fixe et laissera tomber le nom de NCT à partir de 1997. En 2008, de nouvelles rénovations majeures s'échelonneront sur deux ans et permettront aux architectes Saïa-Barbarese-Topouzanov de remporter le 1er Prix du jury, catégorie Conservation et restauration, de l’Ordre des architectes du Québec.



1982 : Naissance de Christine Beaulieu


Née à Pointe-du-Lac, près de Trois-Rivières, Christine Beaulieu a fait ses études en théâtre au Cégep de Saint-Hyacinthe. Dès sa sortie en 2003, elle épate par sa grande versatilité. Au cinéma, elle a tourné avec Simon Galiero dans La Mise à l’aveugle, avec Patrick Boivin dans Enfin l’automne, avec Jean-François Richet dans L’instinct de mort, avec Patrick Gazé dans Ceci n’est pas un polar, avec Ricardo Trogi dans Le Mirage, film qui lui mérite deux nominations (Canadian Screen Awards et Gala du cinéma québécois), avec André Forcier (Embrasse-moi comme tu m'aimes et Les Fleurs oubliées), avec Martin Laroche (Le Rire), Louis Godbout (Les Tricheurs), Maxime Giroux (Norbourg) et Miryam Bouchard (23 décembre), entre autres. À la télé, elle joue aussi des rôles très variés ce qui fait qu'on ne se lasse pas de la voir: CA, Les Pêcheurs, Mon ex à moi, La Théorie du K.O., Web thérapie, Lâcher prise, Délateurs, Ruptures, District 31, Hubert et Fanny, Les SImone, Cérébrum, L'Oeil du cyclone... Au théâtre, elle se démarque également, multipliant les créations comme Au moment de sa disparition de Jean-Frédéric Messier avec le Théâtre Le Clou et le metteur en scène Benoît Vermeulen qu'elle retrouvera pour sa reprise de Bilan de Marcel Dubé au TNM, L'Amour à trois de Larry Tremblay avec Omnibus, L'Effet du temps sur Matèvina d'Annie Ranger et Roche, papier, couteau... de Marilyn Perreault avec le Théâtre I.N.K., La Fureur de ce que je pense d'après Nelly Arcan à Espace Go, le collectif Selfie et Nyotaimori de Sarah Berthiaume au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui et, bien sûr, son phénoménal tour de force, J’aime Hydro, un théâtre documentaire portant sur la relation entre les Québécois et Hydro-Québec, présenté au FTA, à La Licorne, à Usine C, chez Duceppe et en tournée partout au Québec pendant plus de quatre ans. On la voit aussi dans Sang de Lars Norén que dirige Brigitte Haentjens avec Sybillines, Le Médecin malgré lui de Molière au TNM, La Vie utile d'Evelyne de la Chenelière à Espace GO, Ce moment-là de Deirdre Kinahan et Les Points tournants de Stephen Greenhorn à La Licorne, Grain(s) d'Anabel Soutar (avec Porte-Parole en 2012 avant J'aime Hydro) et dans la reprise de Vie et mort du roi boiteux de Jean-Pierre Ronfard par Frédéric Dubois à Espace Libre. En 2022, elle retrouvait Philippe Cyr, son metteur en scène pour J'aime Hydro, qui la dirigeait dans Insoutenables longues étreintes d'Ivan Viripaev au Prospero, pièce qui a connu un tel succès qu'elle sera reprise en 2023. Quand je vous disais qu'elle n'était pas cantonnée dans un type de rôle! Bonne fête, Christine!


1986: Création de Circuit fermé d’Alain Fournier dans une mise en scène de l’auteur au Centre culturel Roussin (Montréal), une production du Théâtre de l’Atrium


Avant une série de représentations à la Salle Fred-Barry, c'est au Centre culturel Roussin qu'Alain Fournier créait sa pièce Circuit fermé avec le Théâtre de l'Atrium. Nathalie Dupont, Jean Maheux, Sylvie Guillot et Bruno Viens composaient la distribution.


1996: Décès de Jean Grimaldi


C'est à l'Hôtel-Dieu de Montréal à 98 ans que le papa de la vadrouilleuse Francine Grimaldi s'éteint. Le directeur de troupe, auteur, chanteur, comédien nait en Corse et combat sous le maréchal Pétain pendant la Première Guerre Mondiale avant de s'installer à Marseille en France avec son frère jumeau François en 1919. À Marseille, il fera mille métiers et goûtera aux arts de la scène pour la première fois, chantant et tenant de petits rôles au Théâtre Alcazar. Il arrive à Montréal en 1926 et s'installe dans le quartier Centre-Sud. Il débute sa carrière montréalaise à la Société Canadienne d'Opéra puis est engagé dans les productions musicales d’Hector Pellerin au Théâtre National. Il travaille entre autres avec Juliette Béliveau et Olivier Guimond père. En 1931, La Bolduc lui demande de devenir en quelque sorte son agent, son metteur en scène, son producteur. Il gère également les tournées de la chanteuse ce qui l'amènera à visiter les quatre coins du Québec pendant quelques années. C'est un accident de voiture de la troupe et une longue convalescence de La Bolduc qui provoquera le destin: Jean Grimaldi deviendra directeur de sa propre troupe. Pendant quelque quarante ans, il organise des tournées de spectacles de variétés au Québec, au Nouveau-Brunswick et même aux États-Unis en plus de produire plusieurs spectacles dans des théâtres montréalais. Il travaille alors avec les plus grands artistes de variétés de sa génération.


2004: Création de L’Envie de Catherine-Anne Toupin dans une mise en scène de Frédéric Blanchette à la Salle Jean-Claude-Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal), une production du Théâtre ni plus ni moins


Première pièce de la comédienne Catherine-Anne Toupin, L'Envie était la septième production du Théâtre ni plus ni moins, compagnie fondée en novembre 2000 par Frédéric Blanchette, François Létourneau et Catherine-Anne Toupin. La production a connu un tel succès qu'elle a été reprise deux ans et demi plus tard, soit du 10 au 28 avril 2007. «Reposant sur des échanges verbaux musclés, rythmés et cinglants, passant des déboires professionnels de l’un aux échecs personnels de l’autre, en s’arrêtant particulièrement sur la tension sexuelle sous-jacente à n’importe quelle relation, L’Envie présente le vide existentiel de quatre amis de longue date, qui forment deux jeunes couples. Deux d’entre eux deviendront amants et chercheront à se déculpabiliser de cette liaison. Les choses, inévitablement, se corseront.» Catherine-Anne Toupin jouait aux côtés de Guillaume Champoux, Catherine Proulx-Lemay et Steve Laplante.

Posts récents

Voir tout

12 octobre

13 octobre

15 octobre

Comments


bottom of page