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  • Photo du rédacteurYanik Comeau

19 juillet

Dernière mise à jour : 11 déc. 2023

Qu'est-ce qui a marqué le théâtre québécois pour un 19 juillet au fil des années? C'est ici que vous l'apprendrez!


1866: Naissance de Julien Daoust


Natif de Saint-Polycarpe en Montérégie, le comédien, metteur en scène et dramaturge Julien Daoust était reconnu pour sa polyvalence. Il commence sa carrière d'acteur auprès de Blanche de la Sablonnière dans Marie Tudor de Victor Hugo en 1883. Il joue aussi sous la direction d'Edmond Templé avant de se joindre au Kate Claxton Company, une troupe américaine. Lorsqu'il revient à Montréal, il reprend sa carrière de comédien, metteur en scène et auteur de théâtre. C'est lui qui fait construire le Théâtre National au coin des rues Beaudry et Sainte-Catherine. Il le dirige pendant quelques temps et souhaite qu'il devienne le lieu où pourra se développer le théâtre canadien-français. Il sera un peu trop avant-gardiste, malheureusement, mais connaîtra un énorme succès avec la pièce La Passion qu'il coécrit avec Germain Beaulieu et dans laquelle il tient le rôle du Christ. Selon le regretté historien du théâtre Jean-Cléo Godin dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois, Julien Daoust «aurait écrit plus d'une vingtaine de pièces, dont plusieurs sont perdues; le fonds déposé aux Archives de la Bibliothèque Nationale du Québec conserve 13 textes dramatiques.» Les trois autres grands succès de sa carrière, comme dramaturge et comédien, ont été Le Triomphe de la croix (1903, publiée vingt-cinq ans plus tard), Le Chemin des larmes (1915) et La Conscience d'un prêtre qui aurait inspiré Alfred Hitchcock pour I Confess. Le Chemin des larmes a connu un tel succès qu'elle a été reprise plusieurs fois entre 1915 et 1936 et, selon Henry Deyglun, elle a été si rentable qu'on l'appelait parfois Le Chemin des piastres. Jean-Cléo Godin nous apprend aussi que Daoust ne s'est pas limité au drame religieux et au mélodrame. Il a aussi fait dans la revue musicale. Son spectacle La Belle Montréalaise (1913) - qui sera aussi joué à Québec sous le titre Allo Québécoise - «présentait un couple de jeunes campagnards dont les noms deviendront célèbres: Tit-Coq Sansette et La Poune. Daoust joindra la troupe de Fred Barry et Albert Duquesne à partir de 1920, mais Jean-Cléo Godin nous dit que sa popularité diminuera à partir de 1930, à un point tel que, même si Gratien Gélinas organise une fête en son honneur en 1941, lorsqu'il meurt deux ans plus tard, il est déjà un peu oublié. Nous espérons remédier à ce triste fait en parlant de lui ici, en lui redonnant sa place dans le monde du théâtre québécois.


1945: Naissance de Paule Baillargeon


Originaire de Val d'Or et Rouyn-Noranda, Paule Baillargeon est une artiste multidisciplinaire jusqu'au bout des ongles. Elle entre à l'École Nationale de Théâtre du Canada en 1966 et fait partie des contestataires qui claqueront la porte après deux ans, refusant de poursuivre une formation auprès d'une direction qui leur refuse de travailler avec des auteurs québécois, qui refuse d'explorer la création collective. Avec sa cohorte réfractaire, elle crée Pot-TV qui sera présentée au Quat'Sous en 1969. Ce spectacle sera un précurseur du Grand Cirque Ordinaire qu'elle fonde avec Raymond Cloutier, Jocelyn Bérubé, Suzanne Garceau, Claude Laroche et Guy Thauvette et auquel se joindront, entre autres, Pierre Curzi et Gilbert Sicotte. Cette troupe axée sur la création collective créera une révolution avec son théâtre qui se veut ancré dans son époque et «qui veut porter l'imagination au pouvoir,» comme l'indique Lise Gagnon dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois. Paule Baillargeon sera de T'es pas tannée, Jeanne d'Arc, La Famille transparente, L'Opéra des pauvres et Un prince, mon jour viendra qu'elle écrit, met en scène et interprète avec Luce Guilbeault et Suzanne Garceau, un spectacle qui sera une bougie d'allumage pour toute une dramaturgie féminine à venir. Avec le Grand Cirque Ordinaire, elle sera aussi de La Tragédie américaine de l'enfant prodigue et Avec Lorenzo à mes côtés. Comédienne, metteure en scène, scénariste et réalisatrice, on la verra éventuellement au théâtre institutionnel, mais presque toujours dans des créations, incarnant des rôles de femmes qui la branchent, l'allument. Jean-Luc Bastien la dirigera dans Victor ou Les Enfants au pouvoir de Roger Vitrac au TNM et dans Salut Galarneau! de Jacques Godbout au Trident, Daniel Simard la mettra en scène dans Chute libre de Laura Harrington au Café-théâtre La Licorne, Marie Laberge la recrutera pour la création de sa pièce Oublier qu'elle met en scène chez Duceppe, Brigitte Haentjens la dirigera dans Un Oiseau vivant dans la gueule de Jeanne-Mance Delisle au Quat'Sous et dans Tout comme elle de Louise Dupré, une pièce qui met en scène cinquante comédiennes. Après avoir elle-même mis en scène Portrait d'une imposteure de Dominick Parenteau-Lebeuf pour le Théâtre Français de Toronto et le Centre National des Arts en 2004, elle joue dans Filles de guerres lasses de la même auteure à la Salle Jean-Claude-Germain du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui l'année suivante. Au cinéma, elle joue dans plus de 30 films dont La Dame en couleurs de Claude Jutra, La Femme de l'hôtel de Léa Pool, Le Chant des sirènes de Patricia Rozéma, Les Voisins de Claude Meunier et Louis Saïa (adaptation pour la télé), Jésus de Montréal et L'Âge des ténèbres de Denys Arcand, Le Secret de ma mère de Ghyslaine Côté et Trois temps après la mort d'Anna de Catherine Martin. Elle coscénarise, réalise et joue dans Sonia, réalise Le Sexe des étoiles d'après le roman de Monique Proulx, coréalise avec Frédérique Collin La Cuisine rouge et fait aussi dans le documentaire, créant entre autres des films sur Claude Jutra (Portrait sur film) et sur le danseur et chorégraphe Jean-Pierre Perreault Le Petit Jean-Pierre, le grand Perreault. À la télé, elle est du téléroman L'Héritage de Victor-Lévy Beaulieu, de la première quotidienne de Radio-Canada Marilyn de Lise Payette et du téléroman Destinées de Michelle Allen à TVA. Bonne fête, Paule!


1958: Naissance de Jean Maheux


Comédien et chanteur au talent à couper le souffle, Jean Maheux est né à Saint-Georges-de-Beauce et s'est en venu à Montréal pour étudier à l'École Nationale de Théâtre du Canada. Avant de partir pour Paris pour parfaire sa formation chez Alain Knapp, il jouera Feste dans La Nuit des rois de Shakespeare pour le Théâtre Populaire du Québec (TPQ), jouera et chantera dans la création d'Avant la nuit... Offenbach de Michel Garneau au Rideau Vert, sera de la création de Bluff de François Camirand et Claude Poissant au Café-théâtre La Licorne (mise en scène René Richard Cyr), incarnera Cyrano au Centre National des Arts à Ottawa, jouera dans L'Opéra de Quat'Sous de Brecht au TNM et il sera le Capitaine Bordure dans Ubu Roi de Jarry à la NCT. À son retour de Paris, il multipliera autant les créations que les spectacles chantés: Destination Dragon d'Isabelle Cauchy et Michel F. Côté et Quand les vautours dansent d'Abla Farhoud au Théâtre d'Aujourd'hui, Sophie et Léon de Victor-Lévy Beaulieu à Trois-Pistoles, Le Lion de Bangor de Jovette Marchessault au Théâtre La Chapelle, Gala de Jean-Pierre Ferland et Paul Baillargeon à la Place des Arts et à l'Opéra de Québec, Demain matin, Montréal m'attend de Michel Tremblay et François Dompierre (mise en scène de Denise Filiatrault) sans oublier son Don Quichotte dans L'Homme de la Mancha qu'il jouera en 2003 et reprendra au Rideau Vert en 2019. En plus de participer à des créations du Nouveau Théâtre Expérimental (Transit - section no. 20 d'Alexis Martin), du Prospero (Les Têtes baissées de Michael Lamoureux) ou du Théâtre de la Nouvelle Lune (Élyse II et Élyse III de Diane Dubeau), il participe aux énormes aventures de L'Illiade d'Alexis Martin d'après Homère au TNM, Chante avec moi d'Olivier Choinière avec L'Activité et se mesure à nouveau à Brecht avec La Bonne Âme du Se-Tchouan au TNM, à Shakespeare en Marc-Antoine dans Antoine et Cléopâtre et à Martin McDonagh (d'abord à La Licorne - La Reine de beauté de Leenane - puis chez Duceppe - Billy L'Éclopé). Il est aussi de Du vent entre les dents d'Emmanuelle Jimenez, Les Exilés de la lumière de Lise Vaillancourt, La Carnivore pourpre de Maryse Pelletier, La Reprise de Claude Gauvreau et du théâtre musical Une Vie presque normale de Brian Yorkey que met en scène Denise Filiatrault au Rideau Vert. Parlant de théâtre musical, Jean est aussi une locomotive dans la création de nouvelles oeuvres de chez nous. Il a notamment participé à la création de La Corriveau - La Soif des Corbeaux avec le Théâtre de l'Oeil Ouvert à l'été 2022 et à celle de Newton et les Corps célestes au Théâtre La Marjolaine à l'été 2023. À la télé, on le voit dans Cornemuse pour les enfants, dans les deux séries sur Michel et Simonne Chartrand, dans le téléroman L'Auberge du Chien Noir de Sylvie Lussier et Pierre Poirier, dans Les Pays d'en haut et dans le rôle de Ti-Bill, le père de Léo, dans la quotidienne Indéfendable. Tout un parcours! Bonne fête, Jean!


2008 : Décès de Paul Bussières


Né à Sillery le 15 mai 1942, le scénographe Paul Bussières a été des premiers balbutiements du renouveau théâtral de la Vieille Capitale. Après des études au Collège des Jésuites et à l'École des Beaux-Arts, où il s'intéresse à l'architecture et à la décoration intérieure, nouvelle discipline à l'époque, il devient décorateur - on ne dit pas scénographe à l'époque - et comédien avec le Théâtre de L'Estoc, l'ancêtre du Théâtre du Trident. Il participera à une quarantaine de spectacles pour cette compagnie, concevant les décors, les costumes, les affiches et les programmes, travaillant étroitement avec André Ricard et Jean-Louis Tremblay. Il participe à la fondation du Théâtre pour Enfants de Québec et crée des décors pour le Théâtre du Vieux-Québec et le Festival d'été de Québec. Il apprend auprès de Robert Prévost et Jean-Claude Rinfret, deux scénographes aux pratiques bien différentes. Lorsque naît le Théâtre du Trident, c'est lui qui signe le décor de la pièce inaugurale, la création de O-71 de Jean Barbeau. Il créera ensuite des scénographies pour des pièces de tous les répertoires: Charbonneau et le Chef de McDonough, Mort d'un commis-voyageur de Miller, L'Opéra de Quat'Sous de Brecht, Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux, La Vie exemplaire d'Alcide 1er, le pharamineux et de sa proche descendance d'André Ricard et Pygmalion de George Bernard Shaw. Il multiplie les collaborations avec des metteurs en scène de toutes les écoles: Paul Hébert, Guillermo de Andrea, Jacques Lessard. En 1968, il commence à enseigner la scénographie au Conservatoire d'art dramatique de Québec et devient directeur de sa section scénographie dès sa fondation en 1969. Il deviendra un mentor pour des centaines d'étudiants au fil des années. En juin 2013, PUL, Les Presses de l'Université Laval, lui consacrait un ouvrage très fouillé auquel contribuaient entre autres l'auteur André Ricard, le scénographe Denis Denoncourt et le metteur en scène et comédien Jack Robitaille. Il a 66 ans au moment de son décès.



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