Naissances, créations et décès qui ont marqué la journée? C'est de ça que sont faites les éphémérides de Théâtralités!
1933: Naissance de Monique Miller
Née à Montréal en 1933, Monique Miller est une force de la nature dont on a pu apprécier le talent de comédienne à la radio, à la télévision et au théâtre. Elle commence à gagner sa vie à 11 ans à la radio grâce à son mentor Mme Audet. Autant elle a contribué à l'emergence de notre dramaturgie jouant des créations ou des reprises importantes de Gratien Gélinas (Tit-Coq au cinéma), Marcel Dubé (De l'autre côté du mur, Zone, Bilan, Florence...), Guy Dufresne (Les Traitants), André Langevin (Une Nuit d'amour), Françoise Loranger (Une Maison... Un Jour...), Michel Tremblay (En pièces détachées, Le Gars de Québec, Albertine en cinq temps) jusqu'à Michel Marc Bouchard (Les Manuscrits du déluge), Lise Vaillancourt (L'Affaire Dumouchon, La Corneille), Carole Fréchette (Baby Blues), Larry Tremblay (Le Génie de la rue Drolet), Olivier Choinière (Manifeste de la Jeune-Fille) et Catherine-Anne Toupin (À présent). autant elle a joué les classiques de partout dans le monde. Elle est de la toute première production du TNM (L'Avare de Molière en 1951) et jouera autant Claudel (Le Soulier de satin, L'Otage, Le Pain dur) que Shakespeare (Hamlet, La Nuit des rois), Tchekhov (Les Trois Soeurs, La Cerisaie, Je suis une mouette (non, ce n'est pas ça) de l'Opsis d'après Tchekhov) que Peter Shaffer (L'Oeil anonyme et Black Comedy) et Ionesco (Rhinocéros et Les Chaises, performance absolument remarquable au TNM). Ayant développé une relation toute particulière avec le metteur en scène Serge Denoncourt, elle triomphe dans Décadence de Steven Berkoff (Quat'Sous, Masque de la meilleure actrice) partageant la scène avec Jean-Louis Millette, La Grande Magia d'Eduardo de Filippo, L'Habilleur de Ronald Harwood et Le Diable rouge d'Antoine Rault chez Duceppe, Gertrude [Le Cri] de Howard Barker et Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce à Espace GO, entre autres. À la télé, les plus vieux se rappelleront d'elle dans Cap-aux-Sorciers et Septième Nord de Guy Dufresne alors que dans les années 90, elle était la tenancière Madame Félix dans Montréal P.Q. de Victor-Lévy Beaulieu. Plus récemment, elle a été d'un épisode de Mensonges en 2014 et incarnait Mamie dans Connection en cours. Au cinéma, elle a tourné avec Arthur Lamothe (La Neige a fondu sur la Manicouagan), Anne-Claire Poirier (Mourir à tue-tête), Claude Jutra (Pour le meilleur et pour le pire), Denys Arcand (Jésus de Montréal), Anh Minh Truong (Après la peine dans lequel elle retrouvait Jacques Godin à l'écran) et Robin Aubert (Saints-Martyrs-des-Damnés). Rappelons aussi qu'elle est la voix québécoise de Betty Rubble (Bertha Laroche) dans Les Pierrafeu et qu'elle était la soeur de la comédienne Louise Rémy décédée en 2016. En 2002, on la nomme officier de l'Ordre du Canada. Bonne fête, madame Miller!
1937: Naissance de Roger Blay
Né à Québec, le comédien Roger Blay a été formé à l'École Nationale de Théâtre du Canada et a fait ses débuts en 1960. On le voit au cinéma, à la télé et au théâtre où il crée plusieurs grands rôles de notre dramaturgie dont Ivirnig dans Les Oranges sont vertes de Claude Gauvreau, le père dans Le Temps d'une vie de Roland Lepage, Alcide 1er dans Vie et mort du roi boiteux de Jean-Pierre Ronfard, le rôle titre dans Pontiac de Pierre Goulet, le père dans Le Chien de Jean-Marc Dalpé et Jean dans La Compagnie des animaux de René Gingras. Il sera aussi de la création de Bois-brûlés de Jean-Louis Roux, Klondyke de Jacques Languirand, En attendant Trudot de Victor-Lévy Beaulieu, Garrochés en paradis d'Antonine Maillet, J'te parle mieux quand j'te l'écris de Suzanne Aubry, La Bouche du ciel de Suzanne Lantagne qu'il met aussi en scène et Le Titanic de Jean-Pierre Ronfard que met en scène Gilles Maheu avec Carbone 14. Il jouera beaucoup Michel Garneau et le mettra en scène également: Le Bonhomme 7 heures, sa célèbre tradaptation de Macbeth et Nasopodes et autres bêtes merveilleuses. Il participe à de grandes téléséries dont Duplessis de Denys Arcand, Race de monde et L'Héritage de Victor-Lévy Beaulieu dont il montera la pièce Bonheur total à Trois-Pistoles. Il retravaillera avec Denys Arcand dans Joyeux Calvaire et on le verra dans La Quarantaine d'Anne-Claire Poirier. En plus de faire beaucoup de doublage, il se consacrera à l'écriture à la fin de sa vie, publiant les romans Le Vol du condor et Elle a choisi de mourir ou Les Cratères du Kilimitu en plus de faire de la peinture. Il meurt à Montréal à 77 ans le 24 juillet 2014.
1951: Naissance de Louison Danis
Native d'Ottawa, la comédienne, metteure en scène et traductrice Louison Danis fait carrière depuis plus de 50 ans. Pour le grand public, elle sera toujours l'impayable maman Bougon de la série du même nom, mais elle aura aussi et surtout joué au théâtre, enseigné, traduit (Névrose à la carte (Beyond Therapy) de Christopher Durang et Le Bélier (Battering Ram, entre autres) et mis en scène des créations québécoises tout autant que des pièces américaines. «Elle prend ses premiers cours de théâtre à 11 ans, en anglais, et fait ses débuts sur scène à 13 ans avec la compagnie Lake Side Theatre Productions, à Ottawa,» nous apprend Raymond Bertin dans l'Encyclopédie Canadienne. «Deux ans plus tard, elle joue deux spectacles en tournée avec cette troupe, puis quitte l'école, à 16 ans, pour se consacrer au théâtre. Après avoir suivi des ateliers avec Jacques Zouvi, elle travaille en français au théâtre L'Atelier (à ne pas confondre avec The Atelier), qu'elle codirige avec Pierre Collin pendant plusieurs années. Elle y fait de la mise en scène, de la régie, de la direction de production, de la conception de costumes, etc. Établie à Montréal au début des années 1980, elle demeure attachée à ses racines franco-ontariennes et revient travailler dans sa région d'origine, où elle dirigera le Théâtre de la Grande Chapelle.» Elle assumera aussi la direction artistique du Théâtre de Quat'Sous à Montréal (1986-1988). Parmi ses rôles marquants au théâtre, soulignons Claire dans 24 poses (portraits) et Excuse-moi de Serge Boucher, Marie-Anne dans Aurore l'enfant martyre d'Henri Rollin et Léon Petitjean, Tony dans Avec Norm de Serge Boucher, Germaine dans Les Belles-Soeurs de Michel Tremblay (2003), Francine dans Bonne fête, maman d'Elizabeth Bourget, la grand-mère dans Dimanche Napalm de Sébastien David, Nana dans Encore une fois, si vous permettez de Michel Tremblay, Pauline dans L'Hôtel des Horizons de Reynald Robinson et Mariette dans La Nuit des p'tits couteaux de Suzanne Aubry. En plus de participer au 3e Festival de créations de femmes du Théâtre Expérimental des Femmes et à deux éditions des Contes urbains, elle a joué Goldoni, Corneille, Molière, Eduardo de Filippo, Thornton Wilder, Hedwige Herbiet, Agota Kristof, Marcel Dubé, Gilbert Turp... en plus de contribuer à des créations collectives. Bonne fête, Louison!
1954: Naissance de Luc Prairie
Concepteur d'éclairage et assistant à la mise en scène né à Montréal et formé à l'Option-théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe, Luc Prairie a fait ses débuts professionnels chez Duceppe et au Théâtre des Prairies à Joliette, fondé aussi par Jean Duceppe. Il fera, pour ainsi dire, partie de la famille, alternant pendant quelques années avec Monique Duceppe l'assistance à la mise en scène des productions au Théâtre Port-Royal qu'il connaît déjà bien pour y avoir oeuvré tant comme concepteur d'éclairage, que régisseur et accessoiriste. Il y travaillera régulièrement jusqu'à la dernière production de la direction artistique de Michel Dumont, Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit de Simon Stephens, et sous la nouvelle direction du tandem Jean-Simon Traversy et David Laurin sur Héritage (A Raisin in the Sun de Lorraine Hansberry), mettant en lumières autant des classiques américains (Désir sous les ormes et Le Long Voyage vers la nuit d'Eugene O'Neill, Des Souris et des Hommes de Steinbeck, Vu du pont, Les Sorcières de Salem et Mort d'un commis voyageur d'Arthur Miller, La Ménagerie de verre et La Descente d'Orphée de Tennessee Williams) que des créations québécoises (Le Faucon de Marie Laberge, Mambo Italiano et Les Chroniques de Saint-Léonard de Steve Galluccio, La Maison suspendue de Michel Tremblay, le collectif Broue et Les Noces de tôle de Claude Meunier) que des classiques québécois (Bousille et les Justes de Gratien Gélinas, Les Voisins et Appelez-moi Stéphane de Claude Meunier et Louis Saia, Évangéline Deusse d'Antonine Maillet). Il travaille également à La Licorne, à Espace Go, au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, au Théâtre Denise-Pelletier, au Théâtre du Rideau Vert (2009 et 2010 revue et corrigée) et même en théâtre jeunes publics avec le Théâtre Bouches Décousues, le Théâtre Le Clou!, Dynamo Théâtre. Aussi à l'aise avec les grosses compagnies (auxquelles on pourrait ajouter le Théâtre du Nouveau Monde et l'Opéra de Montréal) que les petites (L'Opsis, Tess Imaginaire, Carré-Théâtre du Vieux-Longueuil, Porte Parole...), francophones ou anglophones (Centaur, Opéra McGill, Centre Saidye Bronfman et maintenant, Centre Segal), il partage aussi son expertise avec les étudiants de l'École Nationale de Théâtre du Canada et de l'Option-Théâtre du Cégep Lionel-Groulx. Couronné de prix pour ses éclairages, il serait impossible de nommer les plus de 200 productions sur lesquelles il a travaillé jusqu'à maintenant. Bonne fête, Luc!
1974: Création de La Sagouine II d’Antonine Maillet dans une mise en scène d'Eugène Vaillant au Théâtre français du Centre National des Arts (Ottawa), une production du Théâtre du Rideau Vert (Montréal)
Au fil des années, dès sa toute première apparition jusqu'à la retraite de Viola Léger en 2016 après une dernière série de représentations au Pays de la Sagouine à Bouctouche, les monologues du personnage ont été présentés dans quelques moutures différentes. La Sagouine II réunissait les tableaux suivants: La boune ânnée; La guerre; La déportâtion; La loterie; Le printemps des pauvres; La rusurrection. Cette mouture a ensuite été présentée au Rideau Vert à Montréal du 19 décembre 1974 au 22 janvier 1975 avant de se déplacer vers le Grand Théâtre de Québec du 4 au 14 février 1975. Puis, pendant deux mois, du 20 septembre au 20 novembre 1976, la pièce a fait l'objet d'une tournée européenne en France, en Belgique et en Suisse. Les tournées étaient présentées sous l'égide des Productions Mercedes Palomino. Rappelons que Viola Léger a joué la Sagouine en français et en anglais dans le cadre de plus de 3000 représentations.
1977: Décès de Jacques Auger
À quelques semaines de son 77e anniversaire de naissance (16 janvier), le comédien Jacques Auger s'éteint à Montréal. Comme bien des acteurs de sa génération, il apprend d'abord sur le tas. Hélène Beauchamp, dans Le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois, nous raconte qu'il avait une voix profonde et musicale et qu'il s'est distingué par la puissance de son jeu. Né à Hull, il fait ses débuts dans sa ville natale dès l'âge de 13 ans auprès de Léonard Beaulne (père de Guy Beaulne et grand-père de Martine!) et joue sur toutes les scènes des deux côtés du Canal Rideau. Il fondera le Cercle académique avec Laurette Larocque en 1929 mais partira étudier à Paris l'année suivante grâce à une bourse du gouvernement du Québec. À son retour, il s'installe à Montréal où il jouera partout: le Stella, la Comédie de Montréal, pour les Compagnons de Saint-Laurent, le TNM, le Théâtre-Club et même la NCT en 1972. Tout au long de sa carrière, il jouera régulièrement à Ottawa aussi, proposera des adaptations de pièces classiques pour la radio, «contribuant ainsi à la formation des comédiens» selon Hélène Beauchamp, lui qui joue aussi dans des séries radiophoniques et des radioromans. Il sera également de la distribution de quelques téléromans, notamment 14, rue de Galais, Les Belles Histoires des pays d'en haut et Rue des Pignons. Pour éviter qu'il sombre dans l'oubli, «la Ville de Gatineau a donné son nom à son centre culturel».
1982 : Création de La Joyeuse Criée d’Antonine Maillet dans une mise en scène d'Yvette Brind'Amour au Théâtre du Rideau Vert (Montréal)
Viola Léger et Alain Lamontagne (musicien) se partageaient la scène du Rideau Vert pour ce spectacle dans lequel Viola Léger incarnait sept personnages comme l'explique le résumé de la pièce. «Dans une série de monologues, des femmes du Nouveau-Brunswick viennent tour à tour critiquer leur univers de laissées-pour-compte. La première, dans une criée endiablée, veut nous vendre de tout. La seconde, la défunte Barbe, passe ses commentaires colorés sur les gens qui viennent lui rendre un dernier hommage. La Piroune, prostituée du village, se soulage le cœur dans une chanson. Vient le tour de Marichette de nous livrer ses récriminations durant le bingo de l'année. Une autre trouve le temps de guerre bien avantageux pour les pauvres. La Sainte peste contre le gouvernement et surtout contre la Sagouine, qui prend sa place à l'église. Patience termine la pièce par un récit sur l'encan des vieux et des orphelins en bas de la butte des Cordes-de-bois.» Le spectacle était ensuite présenté en juin 1983 au Théâtre Français du Centre National des Arts à Ottawa qui agissait en tant que coproducteur puis à Moncton au Nouveau-Brunswick et Lennoxville au Québec en juillet,
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