Yanik Comeau
28 novembre
Dernière mise à jour : 13 févr. 2022
Aujourd'hui, dans les éphémérides du théâtre québécois, nous soulignons la création de Les Larmes volées de Jacqueline Barrette et le décès du grand Jean-Louis Roux.
1986: Création sur scène de Les Larmes volées de Jacqueline Barrette
Présenté d'abord comme une dramatique télé en deux épisodes à Radio-Québec le printemps précédent, Les Larmes volées est une pièce sur l'obésité et la solitude. Elle a aussi été publiée chez Leméac dans la collection Théâtre. Francine et Claudette étaient jouées, tant à la télé que lors de la reprise sur scène, par Jacqueline Barrette et Mireille Thibault respectivement alors que le docteur Marcoux était interprété par Paul Hébert.
2013: Décès de Jean-Louis Roux

Né le 18 mai 1923 à Montréal, Jean-Louis Roux s'est éteint à 90 ans après avoir connu une carrière prodigieuse qui s'est étalée sur sept décennies. Comédien, metteur en scène, auteur, traducteur, cofondateur et directeur artistique du Théâtre du Nouveau Monde, il a joué plus de 200 rôles au théâtre, à la télé et au cinéma... mais surtout au théâtre... parfois télévisé! Après trois ans d'études en médecine (il était destiné à suivre les traces de son père et de son grand-père), il accepte la piqûre que le théâtre lui a donnée au collège et travaille avec Ludmilla Pitoëff chez Les Compagnons de saint Laurent. La comédienne française d'origine russe le fera ensuite jouer dans L'Échange de Claudel, puis avec Jean Gascon dans Le Pain Dur du même auteur et dans Phèdre de Racine. Il ira ensuite parfaire son art en France avec l'ami Gascon pendant trois ans. Sur le chemin du retour avec Janine Sutto, qui revient aussi d'un séjour de formation à Paris, les premiers balbutiements du TNM prennent forme. Mais avant le TNM, c'est le Théâtre d'Essai que Jean-Louis Roux fonde avec Éloi de Grandmont, une sorte de préambule, une petite compagnie qui montera entre autres son Rose Latulipe. Avec la fondation du Théâtre du Nouveau Monde et sa première production, L'Avare de Molière, en 1951, c'est un regain d'énergie que reçoit le théâtre montréalais. Il y joue avec Janine Sutto et Jean Gascon qui signe aussi la mise en scène. Jean-Louis Roux assumera le titre de Secrétaire général de la jeune compagnie de 1953 à 1963 et la direction artistique au départ de Gascon en 1966 et jusqu'en 1982. Il traduit Shakespeare et d'autres auteurs anglais et américains, adapte d'autres oeuvres, monte plus de cinquante pièces. Comme directeur artistique, il ouvre la porte au théâtre québécois, aux voix audacieuses (Dario Fo, Claude Gauvreau, Roch Carrier, Jean Barbeau, Jean Daigle, Marc F. Gélinas, Réjean Ducharme, la troupe de La Nef des Sorcières, Denise Boucher avec ses Fées ont soif, spectacle qu'il défendra avec véhémence malgré les menaces de coupures de subventions et les hésitations du conseil d'administration). Au fil des années, il jouera beaucoup Molière, Shakespeare, Claudel... mais participera aussi à nombre de créations: L'Oeil du peuple d'André Langevin dont il signe aussi la mise en scène, Anaïs dans la queue de la comète de Jovette Marchessault, Fragments d'une lettre d'adieu lus par des géologues de Normand Chaurette, Aurore, l'enfant martyre montée par René-Richard Cyr au Quat'Sous, Saganash de Jean-François Caron, Le Temps des Lilas de Marcel Dubé qu'il jouera aussi en anglais, William S d'Antonine Maillet. Son idée de monter L'Ouvre-boîte de Victor Lanoux et de jouer avec Yvon Deschamps s'avérera un coup de génie: ils donneront plus de 100 représentations au Théâtre du Nouveau Monde, au Théâtre du Trident et en tournée. Au fil des années, il accumule les honneurs: Prix Victor-Morin en 1969, prix Molson, World Theatre Award, prix Denise-Pelletier, il est nommé membre de l'Ordre du Canada et membre de l'Ordre national du Québec. En 1994, il est nommé au Sénat puis lieutenant-gouverneur du Québec par le Premier Ministre Chrétien l'année suivante, ce qui cause tout un émoi. Il démissionne rapidement de ce poste mais est nommé président du Conseil des Arts du Canada, fonction qui lui sied beaucoup mieux et qui est beaucoup moins controversée. Il y sera pendant 6 ans. En 1997, il publie Nous sommes tous des acteurs, un essai autobiographique bourré de souvenirs fascinants. En 2004, il reçoit non seulement le Prix du Gouverneur Général, mais l'École Nationale de Théâtre du Canada lui remet le Prix Gascon-Thomas en même temps qu'à Christopher Plummer (comme c'est la tradition, ce prix est remis simultanément à un artiste francophone et à un artiste anglophone). En fin de carrière, il sera dirigé par François Girard dans Le Procès de Kafka, il jouera dans Antigone de Sophocle et incarnera Don Louis dans Don Juan de Molière, deux mises en scène de Lorraine Pintal au TNM, sera dirigé par Denise Filiatrault au Rideau Vert dans La Visite de la Vieille Dame de Dürrenmatt avec Andrée Lachapelle et Ghyslain Tremblay, entre autres, et sera de la coproduction d'UBU et du TNM de L'Histoire du roi Lear de Shakespeare, mise en scène de Denis Marleau en mars 2012. Il s'éteint à l'âge de 90 ans en 2013.
2016: Décès de Jean Salvy

metteur en scène