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  • Photo du rédacteurYanik Comeau

28 octobre

Dernière mise à jour : 29 oct. 2023

Juliette Béliveau et Fred Barry ont partagé des scènes... et leur anniversaire. Le 28 octobre a aussi été une journée faste en créations dans mes éphémérides du théâtre québécois. Levons le rideau!


1887: Naissance de Fred Barry

Pour la plus jeune génération, Fred Barry est le nom de la petite salle voisine du Théâtre Denise-Pelletier, la salle plus intime et plus «expérimentale» de la Nouvelle Compagnie Théâtrale. Mais Fred Barry était un comédien et directeur de troupe qui a vu le jour à Montréal le 28 octobre 1887 et qui est décédé dans sa ville natale à l'âge de 76 ans. Formé à l'Académie Saint-Jean-Baptiste, il joue d'abord des rôles d'enfants avec le Cercle de la Garde Napoléon avant d'entamer sa carrière d'adulte avec le Cercle National Canadien-Français. Il fera ses débuts professionnels au Théâtre National en 1911 et jouera aussi au Chanteclerc et au Théâtre Canadien dont il sera une des vedettes. Il y rencontre Albert Duquesne avec qui il quittera le Canadien parce qu'il considère que les comédiens n'ont pas de bonnes conditions de travail. Il fondera deux compagnies: la Troupe Bella Ouellette-Jeanne Demons (il épousera la première), qui jouera en alternance à Montréal et à Québec (au Chanteclerc, au Family et à l'Impérial dans la Vieille Capitale) puis la Troupe Barry-Duquesne qui se produit au National, au Canadien, au Saint-Denis et à L'Arcade avant de prendre possession du Théâtre Chanteclerc qu'ils renommeront le Stella (l'actuel Théâtre du Rideau Vert), nous apprend Lucie Robert dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois. En 1925, Barry et Duquesne se rendent à Paris pour se familiariser avec ce qui se fait chez nos cousins français. En 1937, ils seront les premiers Canadiens à faire une tournée en France, présentant la pièce Vers la terre canadienne d'Henry Deyglun. Comme comédien, Barry jouera avec les Comédiens de L'Arcade, la Comédie de Montréal et L'Équipe. C'est lui qui assumera la direction de tournée des Fridolinades de Gratien Gélinas. Il créera le rôle du père Désilets dans Tit-Coq en plus de le jouer dans l'adaptation pour le cinéma. Il jouera aussi à la radio et à la télévision. En plus de la salle Fred-Barry, la Place Barry-Duquesne, à l'est de la Place-des-Arts, rend hommage à ce duo qui a tant fait pour le Québec pré-Révolution Tranquille. Il existe aussi une rue Fred-Barry à Laval.


1889: Naissance de Juliette Béliveau


Née à Nicolet, Juliette Béliveau a connu une carrière de comédienne et d'artiste de variétés remarquable. Jean-Marc Larrue, grand historien du théâtre, nous raconte qu'on la surnommait «la petite Sarah» à cause de sa ressemblance avec Sarah Bernhardt et à cause de sa petite taille. Enfant, elle fera les cours d'élocution d'Elzéar Roy au Monument National et commencera sa carrière avant le tournant du siècle en participant aux «Soirées de famille» du Monument National en 1899 à l'age de 10 ans. L'année suivante, elle joue dans Deux Orphelines d'Adolphe d'Ennery au premier Théâtre des Variétés donnant la réplique à la légendaire Blanche de la Sablonnière, celle que Louis Fréchette avait surnommée «la Sarah Bernhardt canadienne» (hé oui, encore elle!). En novembre 1901, c'est au Théâtre National que Paul Cazeneuve la dirige dans La Case de l'Oncle Tom d'après le roman de Harriet Beecher Stowe. Le public des salles de théâtre l'adopte rapidement et en fait une vedette. Tellement qu'elle enregistrera des chansons fantaisistes et plus d'une centaine de sketches humoristiques qui seront vendus sur disque. Elle jouera plusieurs formes de comédie (boulevard, burlesque...), du drame et du mélodrame. De 1939 à 1948, elle participera régulièrement aux revues Fridolinons de Gratien Gélinas dont plusieurs sketches qui sont écrits spécifiquement pour elle. Quand Gratien Gélinas créera Tit-Coq, c'est à Juliette Béliveau qu'il confiera le rôle de la Tante Clara qu'elle jouera plus de 500 fois et qu'elle interprétera dans l'adaptation cinématographique (elle remporte le Castor de la meilleure actrice de soutien en 1953). Toujours au théâtre, elle joue beaucoup avec le Rideau Vert, participant à ses revues, Henni soit qui joual y pense de Louis-Martin Tard et Albert Brie (la toute première), Ne perdez pas la tête de Gina Bausson et André Montmorency, Qui s'y frotte s'y pique de Jean Rafa et Roger Joubert et Un p'tit coup d'rouge au Rideau Vert, à la création de Sonnez les matines de Félix Leclerc et reprenant le rôle de Germaine à la reprise trois ans plus tard (mises en scène de l'auteur à la création, d'Yvette Brind'Amour à la reprise) et à d'autres pièces de Barillet et Gredy (Les Choutes), Somerset Maugham (Constance), François Campaux (Des Enfants de coeur!), Georges Bernanos (Dialogues des Carmélites), Sasha Guitry (N'écoutez pas, mesdames!) et Les Portes claquent! de Michel Fermaud. Avant l'arrivée de la télévision, elle triomphe à la radio dans Le Curé du Village (1935-1938) et Rue principale (1937-1959) à CKAC et dans Un Homme et son péché à la SRC (1939-1957). Quand arrive la télé, elle participe à presque tous les téléromans: La Famille Plouffe, La Pension Velder, Les Belles Histoires de pays d'en haut, Rue des pignons... Elle meurt à l'âge de 85 ans le 26 août 1975 à Montréal. Des rues portent son nom à Saint-Bruno-de-Montarville et Montréal.


1987: Création d’Oublier de Marie Laberge dans une mise en scène de l’auteure au Théâtre Port-Royal de la Place des Arts (Montréal), une production de la Compagnie Jean Duceppe


Paule Baillargeon, Rita Lafontaine, Hélène Mercier, André Poulin et Louise Turcot donnaient 40 représentations de la nouvelle pièce de Marie Laberge que l'auteure mettait elle-même en scène. Trois ans plus tard, Denise Gagnon montait la pièce au Théâtre La Bordée, dirigeant Micheline Bernard, Denise Verville, Joanne Doucet, Guy-Daniel Tremblay et Marie Laberge! Tant de personnes oublient qu'elle était d'abord comédienne! En novembre 1997, dix ans après sa création, le Théâtre du Trident en faisait une nouvelle production que dirigeait Lise Castonguay. La distribution comprenait Marie-Ginette Guay, Léa-Marie Cantin, Sylvie Cantin, Marie L'Arrivée et Normand Poirier.


2008: Création de Regards-9, neuf courtes pièces de Marie Brassard, Jean-Marc Dalpé, Robert Lepage, Koffi Kwahulé, Michel Nadeau, Alexis Martin, François Létourneau, Anne-Marie Olivier et Marc Prescott dans une mise en scène de Michel Nadeau au Théâtre La Bordée (Québec), une coproduction du Théâtre Niveau Parking et du Théâtre La Bordée


Michel Nadeau et son Théâtre Niveau Parking s'associent au Théâtre La Bordée pour créer cette ambitieuse production. Il y dirige toute une brochette de comédiens: Marie-Josée Bastien, Vincent Champoux, Jean-Michel Déry, Véronika Makdissi-Warren, Catherine Larochelle, Réjean Vallée et Jacques Leblanc qui agit comme maître de cérémonies. Le musicien Marc Vallée assure la musique en direct.


2008: Création de Bob de René-Daniel Dubois dans une mise en scène de René Richard Cyr, une création du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal)


Prix de la Critique - Production Montréal de l'Assocation québécoise des critiques de théâtre, la nouvelle pièce de René-Daniel Dubois est arrivée dans le paysage théâtral montréalais comme un délicieux OVNI. René Richard Cyr dirigeait Michelle Rossignol, Étienne Pilon, Benoît McGinnis, Marc Beaupré, Christiane Proulx et Robert Lalonde (qui n'en était pas à son premier Dubois - on l'avait vu dans la création de Le Printemps, monsieur Deslauriers chez Duceppe 30 ans plus tôt!) avec un choeur de jeunes comédiens formé d'Agathe Lanctôt, Mathieu Gosselin, Jean-Moïse Martin, Milène Leclerc, Charles Dauphinais, Frédéric Blanchette et Véronic Rodrigue. Je me souviens d'une pièce très longue qui a passé très vite. Je me promets bien de lire le texte bientôt question de replonger dans cette pièce qui était quelque part entre Panique à Longueuil et Le Printemps, monsieur Deslauriers, justement.


2009: Création d’Une Maison face au nord de Jean-Rock Gaudreault dans une mise en scène de Monique Duceppe au Théâtre Jean Duceppe (Montréal)


Une belle pièce touchante et charmante. J'aime l'écriture de Jean-Rock Gaudreault, tant dans son écriture pour la jeunesse que pour les adultes. Pas étonnant que Michel Dumont ait été séduit à la lecture aussi et ait eu envie de jouer ces mots savoureux. Monique Duceppe dirigeait monsieur Dumont, Pauline Martin, Marcelo Arroyo, Geneviève Bilodeau, Jean-Sébastien Lavoie, Harry Standjofski et Laurent Duceppe-Deschênes.



2017 : Création de La Femme la plus dangereuse du Québec de Dany Boudreault, Maxime Carbonneau et Sophie Cadieux, une production La Messe Basse, présentée à la Salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier (Montréal)


À partir des poèmes et textes des poètes Josée Yvon et Denis Vanier, Sophie Cadieux et Dany Boudreault écrivaient ce spectacle éclaté présenté à la salle Fred-Barry dans une mise en scène de Maxime Carbonneau. Ève Presseault, Nathalie Claude et Philippe Cousineau évoluaient dans le décor et les costumes d'Odile Gamache, les éclairages de Julie Basse et la musique de Navet Confit. J'en garde un excellent souvenir qui m'a permis de mieux connaître ces artistes hors-normes.

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