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24 avril

  • Photo du rédacteur: Yanik Comeau
    Yanik Comeau
  • 24 avr. 2020
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 2 jours

On lève le rideau sur ce qui s'est passé un 24 avril au fil des années dans le monde du théâtre québécois. Suivez-nous !


1904: Naissance de Henri Norbert

Né à Bordeaux en France, Henri Norbert, né Northberg, décide de s'installer à Montréal lorsqu'il visite la métropole avec le Paris Théâtre Guild en 1949. La troupe vient jouer à L'Arcade et Norbert décidera de rester, stimulé par le renouveau du théâtre chez nous. Il fonde sa propre école de théâtre qui formera plusieurs de nos jeunes acteurs de l'époque dont Monique Lepage, Andrée Lachapelle et Edgar Fruitier. Il fondera un théâtre qu'il appellera Le Trait d'Union qui ne durera malheureusement pas très longtemps, peut-être parce qu'il ne propose pas une dramaturgie assez nichée. Il aura plus de succès à la tête du Théâtre de Sun Valley, un théâtre d'été qui propose des boulevards de 1965 à 1978. Il y signe plusieurs mises en scène, mais fera surtout carrière comme acteur, à la scène, à la télé et au cinéma. Au théâtre, il sera le Tartuffe de Jean Gascon au TNM en 1953, le Shylock du Marchand de Venise au Théâtre Club en 1963, le Volpone de Jules Romains que met en scène Georges Groulx au Gesù pour la NCT en 1968 et sera de quelques créations, notamment Les Bois-Brûlés de Jean-Louis Roux, L'Oeil du peuple d'André Langevin et Le Marquis qui perdit de Réjean Ducharme, toutes présentées par le TNM, la compagnie pour laquelle il joue le plus. À la télé, les plus vieux se souviendront de la série historique D'Iberville et de la série jeunesse Les Enquêtes Jobidon. En 1978, il retourne en France pour vivre sa retraite et meurt trois ans plus tard à 77 ans.


1975: Création d'Une brosse de Jean Barbeau dans une mise en scène de Jean-Pierre Ronfard, une production du Théâtre du Trident (Québec)


C'est au Palais Montcalm à Québec que le Théâtre du Trident crée cette pièce de Jean Barbeau dans une mise en scène de Ronfard. Les comédiens Jean Guy et Raymond Bouchard tiennent les rôles principaux entourés de Marie Cantin (la prostituée) et Pierre Legris (le policier). 11 ans plus tard, Daniel Roussel signe la mise en scène d'une nouvelle production de la pièce au Théâtre Denise-Pelletier avec Germain Houde et Ghyslain Tremblay et Claude Prégent dans le rôle du policier. Le rôle féminin avait été éliminé.


Dans la production montréalaise d'Une Brosse de Jean Barbeau au Théâtre Denise-Pelletier, Germain Houde et Ghyslain Tremblay incarnaient les personnages principaux.


1980: Création de Nasopodes et autres bêtes merveilleuses de Michel Garneau dans une mise en scène de Roger Blay au Théâtre d’Aujourd’hui, rue Papineau (Montréal)


Roger Blay signe la mise en scène de cette pièce de Michel Garneau dirigeant Guy Nadon, Jocelyne Goyette, Marcel Leboeuf, Julie Vincent et André Angelini à la musique.



1981 : Création de La Saga des poules mouillées de Jovette Marchessault dans une mise en scène de Michelle Rossignol au Théâtre du Nouveau Monde (Montréal)


Huit ans avant d'assumer la direction générale et artistique du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, Michelle Rossignol signait la mise en scène d'une nouvelle pièce d'une des voix importantes de la dramaturgie féministe québécoise sur la scène du Théâtre du Nouveau Monde, lieu de naissance des Fées ont soif de Denise Boucher et de La Nef des Sorcières collectif féministe. Quatre grandes comédiennes incarnaient quatre grandes écrivaines: Amulette Garneau était Germaine Guèvremont, Andrée Lachapelle incarnait Anne Hébert, Charlotte Boisjoli était Laure Conan et Monique Mercure incarnait Gabrielle Roy. J'ai relu cette oeuvre poétique et chaude dernièrement. Je rêverais d'une lecture publique ou d'une nouvelle exploration de ce texte fascinant.


Dans le sens des aiguilles d'une montre, Charlotte Boisjoli, Amulette Garneau, Andrée Lachapelle et Monique Mercure dans les costumes de Mérédith Caron. (Photo: André Le Coz)


2006: Création de La Hache de Larry Tremblay dans une mise en scène de l'auteur au Théâtre de Quat’Sous (Montréal)


Larry Tremblay dirigeait Jean-François Casabonne et Xavier Malo dans sa nouvelle pièce. On dit de la pièce qu'il s'agit d'un monologue avec le silence puisqu'il s'agit en effet du monologue d'un professeur troublé et ivre qui débarque chez un de ses étudiants et qui libère un flot de paroles. J'ai lu ce texte à haute voix pour en mesurer toute la poésie, toute la force. Il s'agit d'une oeuvre très dense et exigeante. J'aurais tant aimé voir Jean-François Casabonne l'interpréter. J'espère qu'un jour elle sera reprise.

Photo: Yanick MacDonald


2012: Création de D pour Dieu? de Simon Boudreault à la Salle Jean-Claude-Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, une production Simoniaques Théâtre (Montréal)


Pendant la dernière saison de Marie-Thérèse Fortin à la direction artistique du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, le prolifique Simon Boudreault et sa compagnie Simoniaques Théâtre, en résidence de création, proposaient le fascinant D pour Dieu? à la Salle Jean-Claude-Germain. Boudreault se dirigeait lui-même assisté de Judith Saint-Pierre dans ce quasi-solo (il est accompagné de la marionnettiste Karine St-Arnaud). «D pour Dieu? est une comédie existentielle, ludique et imagée, qui traite de la désillusion sous toutes ses formes, à travers l’évolution d’un homme qui, bébé, se prend pour Dieu. Confronté aux règles imposées par ses parents, il se prend pour le fils des dieux. Découvrant les limites de ses propres parents, il en viendra à se prendre pour un génie. Découvrant les génies de l’humanité, tel que Mozart, il décidera qu’il est le meilleur dans ses compétences… Jusqu’à ne plus croire en rien, jusqu’à ne plus croire à l’idée de croire. Un récit comme on en fait autour d’un feu, une quête de sens, un musicien, des marionnettes, de l’espoir, du doute, du cynisme, de la naïveté pure, du burlesque existentiel, du trouble troublant, du rêve, mais aussi de la froide réalité.»


2025: Décès de Jean-Claude Germain

   Montréalais de naissance, l'auteur, metteur en scène, journaliste, comédien Jean-Claude Germain est venu au monde le 18 juin 1939 et fonde, dans les années 60, le Théâtre du Même Nom (TMN) qui se veut une compagnie de théâtre expérimental qui s'oppose aux idées conservatrices des TNMs et autres théâtres «conventionnels». Avec Nicole Leblanc, Monique Rioux et compagnie, il développera une approche particulière de la création, basée sur l'improvisation ou la création collective. Très politisé dans ses opinions, il écrira aussi pour dénoncer, satiriser, provoquer. Son TMN et les troupes qui formeront le Centre du Théâtre d'Aujourd'hui auront un impact majeur sur la dramaturgie québécoise naissante.

   Tout en dirigeant le Théâtre d'Aujourd'hui de 1972 à 1982, Jean-Claude Germain enseigne à l’École Nationale de Théâtre et sera une importante bougie d'allumage pour la création de son programme d'écriture dramatique. Quand le Centre du Théâtre d'Aujourd'hui déménagera enfin sur la rue Saint-Denis sous la direction de Michelle Rossignol, sa deuxième salle (d'abord aussi local de répétition avant l'agrandissement) sera baptisée Salle Jean-Claude-Germain.

   Auteur de plus d'une vingtaine de pièces presque toutes produites au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui sauf quelques exceptions (Le Miroir aux Tartuffes qu'il a lui-même mise en scène chez Duceppe), Jean-Claude Germain a aussi partagé ses connaissances historiques dans le cadre de dizaines de chroniques radiophoniques et télévisuelles. Il a joué au cinéma (Joyeux Calvaire de Denys Arcand, Station Nord de Jean-Claude Lord) et à la télévision (L'Héritage de Victor-Lévy Beaulieu, Réseaux de Réjean Tremblay), a publié des livres et a été président d’honneur du Salon du livre de Montréal pendant de nombreuses années.

   En 1977, la Société Saint-Jean-Baptiste lui décernait le prestigieux prix Victor-Morin «pour son importante contribution au théâtre québécois» et en 1993, elle le nommait Patriote de l'année. Il a aussi été directeur et rédacteur en chef de la revue Le Québec littéraire. Jean-Claude Germain a été membre du conseil d'administration du Conseil des Arts du Canada de 1990 à 1993 et vice-président du Conseil des arts et des lettres du Québec de 1993 à 1997.

   Pendant la saison 1993-1994, seul en scène au Théâtre d'Aujourd'hui, il reprenait son histoire de Montréal racontée d'abord à la radio de Radio-Canada. Le spectacle s'intitulait Le Feuilleton de Montréal et paraissait par la suite en trois tomes chez Stanké. Encore aujourd'hui, il est perçu comme un pionnier, un catalyseur, un aidant naturel pour plusieurs des courants de notre dramaturgie.

Jean-Claude Germain s'est éteint à quelques semaines de ses 86 ans.

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