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  • Photo du rédacteurYanik Comeau

1er décembre

Dernière mise à jour : 1 déc. 2023

Quatre grandes artistes, quatre grandes femmes de théâtre, chacune à sa manière, ont marqué le 1er décembre.


1948: Naissance de Josée Campanale

Native de Corato, en Italie, Josée Campanale fait ses études en arts visuels à l'École des Beaux-Arts de Grenoble avant de s'installer à Québec. C'est là que Guy Beaulne, alors directeur des affaires théâtrales au Ministère des Affaires culturelles du Québec, lui propose de contribuer aux productions des Marionnettes du Grand Théâtre de Québec. Avec cette compagnie, elle travaillera sur des pièces écrites pour acteurs qui seront adaptées pour marionnettes (des pièces d'André Cailloux, de Pierre Morency, entre autres, ainsi que des traductions d'oeuvres étrangères, notamment de Maria-Clara Machado, Jann Truss) avant que des auteurs de Québec se mettent à écrire spécifiquement pour la marionnette. Comme l'explique Hélène Beauchamp dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois, Josée Campanale «définit progressivement une esthétique qui subordonne les mots aux images et aux atmosphères. Fantaisistes ou oniriques, ses créations favorisent les silences qui mettent en valeur les formes, les jeux d'ombre et de lumière, les atmosphères musicales.» Des spectacles comme Tiptoupi, Jour de pluie, rêves de nuit, Histoires sorties du tiroir (Prix Jacques-Pelletier pour la conception visuelle) et Contes du temps qui passe de Gérard Bibeau seront significatifs. Avec Gérard Bibeau, son conjoint, le père de sa fille, la comédienne Émilie Bibeau, elle fonde ensuite le Théâtre de Sable en 1993, compagnie qui créera des spectacles inspirés de contes contemporains et des mythes et légendes. On se régalera de Le Rossignol et l'Empereur de Chine (Masque de la production jeunes publics), Le Rêve de Pinocchio, La Chevelure de Bérénice, Maïta (coproduction avec le Théâtre de la Vieille 17 à partir d'un conte d'Esther Beauchemin) et plusieurs autres qu'elle reprend et renouvelle au fil des années. En 1979, l'UNICEF soulignait son apport à l'enfance et, en 2002, l'Institut canadien de Québec lui remettait son prix pour «sa persévérance, sa polyvalence, sa créativité et sa capacité à renouveler sa pratique artistique.» Bonne fête, madame Campanale!


1951: Naissance de Silvy Grenier

Née à Trois-Rivières, Silvy Grenier est musicienne multi-instrumentiste, compositrice, chanteuse (soprano). Depuis plusieurs années, elle contribue à des productions théâtrales, cinématographiques, télévisuelles et de danse. Parmi les nombreux instruments qu'elle manie avec une aisance épatante, mentionnons la vielle à roue, le trombone, la harpe, la flûte, la viole de gambe, le violon et nombre de percussions. Cette polyvalence lui permet de jouer et de composer pour des pièces de tous les répertoires. Elle attire particulièrement l'attention avec sa contribution à la formidable Locandiera de Goldoni que Martine Beaulne pilote au TNM et qui remporte à Silvy Grenier le premier Prix Gascon-Roux pour la production sonore. Avec la même metteure en scène, elle multipliera les collaborations: Une Tache sur la lune de Marie-Line Laplante (Quat'Sous), Zoé perd son temps de Michelle Allen (Théâtre de l'Oeil), Jacques et son maître de Milan Kundera (Théâtre Les Gens d'en bas/CNA), Le Vrai Monde? de Michel Tremblay (Théâtre du Rideau Vert), Un Carré de ciel de Michèle Magny et Ogre de Larry Tremblay (Centre du Théâtre d'Aujourd'hui), Toutefemme de Péter Karpati (Espace GO), La Mégère apprivoisée de Shakespeare, Dom Juan de Molière et La Savetière prodigieuse de Federico Garcia Lorca (TNM), Le Déni d'Arnold Wesker et Le Doute de John Patrick Shanley (Duceppe) et L'État de Normand Canac-Marquis (Théâtre La Rubrique). Elle travaille aussi avec Paul Buissonneau (Les Chaises d'Ionesco au Rideau Vert, Cabaret des mots de Tardieu à Espace GO et au CNA, Les Précieuses ridicules de Molière et L'Oiseau vert de Carlo Gozzi au TNM), Jean Asselin (La Mort des Rois de Robert Claing et Célestine là-bas près des tanneries au bord de la rivière de Michel Garneau d'après Fernando de Rojas pour Omnibus), Lorraine Pintal (Les Femmes savantes de Molière à la NCT) et Denise Guilbault (L'Abdication de Ruth Wolff au Quat'Sous, La Reine morte de Montherlant à la NCT) en plus de ses collaborations avec Le Pool (Rue des violettes de Louise Lantagne et Suzanne Lantagne et La Bouche du ciel de Suzanne Lantagne, Festin chez la Comtesse Fritouille) et avec le Théâtre Les Deux Mondes (Rosemonde de Louis-Dominique Lavigne) et le Théâtre de l'Oeil (Un Autre Monde de Réjane Charpentier). Bonne fête, Silvy!


2008: Décès d’Hélène Pedneault

Écrivaine, journaliste, parolière et dramaturge, Hélène Pedneault meurt à Montréal des suites d'un cancer à l'âge de 56 ans. Native de Jonquière, en plus d'écrire la pièce La Déposition présentée au Théâtre Expérimental des Femmes, la première mise en scène confiée à un homme par cette compagnie (Claude Poissant), Hélène Pedneault a aussi grandement contribué à la survie d'Espace GO dans une période charnière de son existence. Elle a mobilisé ses contacts autour d'une levée de fonds qui a en quelques sortes sauvé le Théâtre Expérimental des Femmes de l'extinction. Elle a aussi, bien sûr, été une militante féministe importante, signataire du Manifeste pour un Québec solidaire publié en 2005. Sa participation au magazine La Vie en rose («Chronique Délinquante») était aussi très appréciée. Rappelons que c'est elle qui a écrit le texte pour la mobilisation de la nation québécoise, La Force du désir, et les paroles de la chanson Du pain et des roses pour la marche mondiale des femmes organisée en 1995. Elle était déclarée Patriote de l'année 2009 par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal à titre posthume. En 2015, la même Société Saint-Jean-Baptiste créait le Prix Hélène-Pedneault pour rendre hommage annuellement à une femme qui contribue «de manière exceptionnelle à l’avancement et à l’affirmation de la société québécoise par son engagement dans la lutte pour l’amélioration de la situation des femmes, et ce, dans une perspective de justice sociale et de respect de l’environnement.» En janvier 2019, le conseil municipal de Saguenay décidait enfin, après plus de cinq ans d'entêtement, de renommer la bibliothèque municipale de Jonquière Bibliothèque Hélène-Pedneault.


2020: Décès de France Arbour


Née le 21 janvier 1937 à Granby, France Arbour était connue du grand public pour le rôle de la grand-mère dans le film Bach et Bottine d'André Melançon. Toujours partagée entre sa carrière de comédienne et celle de professeure, elle a aussi fait de la mise en scène, notamment La Poche parmentier de Georges Perec qu'elle a montée pour le Théâtre de la Nouvelle Lune en 1987. Dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois, Claire Dé nous rappelle que France était polyglotte, capable de jouer non seulement dans les deux langues officielles du Canada, mais également en portugais, en russe, en serbo-croate et en italien! Au fil des années, elle a enseigné la diction et la phonétique autant au Conservatoire Lassalle (où elle a reçu sa formation, du diplôme académique au brevet d'enseignement décerné par l'Université de Montréal), qu'au département de théâtre du Collège Lionel-Groulx (où j'ai eu la chance de l'avoir comme prof) et à l'Université de Montréal. Elle a tout joué, du vaudeville aux rôles dramatiques, travaillant autant avec Gilles Latulippe que Serge Denoncourt (qu'elle a aussi eu comme élève), Jacques Rossi, Lorraine Pintal, Philippe Lambert (maintenant directeur de La Licorne), Jean-Pierre Ronfard et Pierre Gobeil qui l'a dirigée dans À toi, pour toujours, ta Marie-Lou de Michel Tremblay et Fin de partie de Beckett au Théâtre de l'Atelier de Sherbrooke. En 1982, elle était de la création de Les Trois Grâces de Francine Ruel et, plus récemment, elle défendait des textes d'Yvan Bienvenue dans les spectacles Contes urbains. Elle s'est éteinte à l'Hôpital de Granby à l'âge de 83 ans.

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