Nous célébrons aujourd'hui l'anniversaire du comédien Luc Senay, de la metteure en scène Monique Duceppe et la création au coeur du théâtre québécois. Que le rideau se lève!
1953: Naissance de Monique Duceppe
Monique Duceppe est une enfant de la balle. Dès son plus jeune âge, elle est passionnée de tout ce qui se déroule sur une scène. Déjà à l’adolescence, au Théâtre des Prairies, fondé par son père, Jean Duceppe, elle est une touche-à-tout infatigable. «La meilleure école», dira-t-elle. À la Compagnie Jean Duceppe aussi, elle multipliera les tâches et travaillera pendant plusieurs années comme assistante à la mise en scène et régisseure en alternance avec Luc Prairie. Puis, son père lui confiera sa première mise en scène, celle de l'adaptation par Suzanne Aubry de la comédie Isn't It Romantic de l'Américaine Wendy Wasserstein, État civil: célibataire, qui remportera un grand succès malgré les nombreux problèmes en coulisses liés à l'attitude de l'autrice (ou peut-être juste de son agent...). Le Québec n'aura tristement plus accès aux mots savoureux de Wasserstein (si bien comprise, pourtant, par Suzanne Aubry) mais la carrière de metteure en scène de Monique Duceppe sera lancée. Ses réussites sont nombreuses et plusieurs des pièces dont elle a signé la mise en scène figurent au palmarès des productions les plus courues et qui ont accueilli plus de 20 000 spectateurs, comme le souligne le site internet de Duceppe. On n'a qu'à penser à Fleurs d’acier (Steel Magnolias), Petit déjeuner compris, Haute Fidélité (Run For Your Wife), Vice et Versa (Two into One), Folle à lier (Nuts), Chapitre deux (Chapter Two), Mambo Italiano et L’Esprit de famille, entre autres. Le succès foudroyant de Mambo Italiano donnera naissance à une amitié et à une complicité avec Steve Galluccio qui voudra ensuite cosigné avec elle la traduction de The Saint Leonard Chronicles. Elle signera enfin la mise en scène de Les Secrets de la Petite Italie du même auteur. Au fil des années, elle aura monté C’était avant la guerre à L’Anse-à-Gilles de Marie Laberge, Yonkers de Neil Simon, Le Vent et la Tempête de Jerome Lawrence et Robert E. Lee, La Preuve de David Auburn, Billy l’éclopé de Martin McDonagh, Les Amants terribles de Noel Coward, La Mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller (Masque du public Loto-Québec en 2000), La Casta Flore de Peter Quilter, Halpern et Johnson de Lionel Goldstein, Une Maison face au nord de Jean-Rock Gaudreault, Elling d’Axel Hellstenius et Petter Næss, Un Village de fous de Neil Simon et Les Héros de Gérald Sibleyras avec Michel Dumont, Marc Legault et Guy Mignault. Monique Duceppe aura aussi fait sa marque au Théâtre d’Aujourd’hui, au Théâtre du Chenal-du-Moine, au Théâtre Le Patriote, au Théâtre de Rougemont, au Théâtre Sainte-Adèle et au Théâtre Beaumont St-Michel, sans oublier l’Opéra de Québec qui lui a confié la mise en scène de Don Pasquale de Donizetti, sous la direction de Bernard Labadie. «Respectueuse des auteurs et de ses interprètes, sensible et instinctive,» Monique Duceppe a eu une carrière de plus de quarante ans pendant laquelle elle a aussi siégé au conseil d'administration de Duceppe avec sa soeur Louise qui assumait la direction générale et dirigé le comité de lecture de la compagnie pendant de nombreuses années, épaulant Michel Dumont lorsqu'il a succédé à Jean Duceppe à la direction artistique. Bon anniversaire, Monique!
1958: Naissance de Luc Senay
Originaire de Granby, Luc Senay a fait ses études en théâtre à l'UQAM où il a ensuite enseigné l'improvisation, lui qui a été champion compteur de la LNI en 1991. Il partage aussi son savoir à l'École Nationale de l'Humour en plus de donner des stages depuis 1986 en France, Italie, Belgique, en milieu carcéral au Québec et à Ikaluit en terre de Baffin. Au fil de sa carrière, il a pris part à plus d'une centaine de projets en tant qu’acteur (théâtre, cinéma, télévision), improvisateur (LNI), animateur (L'Intrigue, Déclic, La Guerre des clans, Le Mondial d'impro), metteur en scène, directeur artistique et scénariste. Il a joué dans une quinzaine de films (Joyeux Calvaire, Idole instantanée, Le Sens de l'humour, Dédé à travers les brumes, Chorus, Saint-Martyr-des-Damnés, Côteau-Rouge, Cheech, Aurore, La Bolduc, Menteur...), une trentaine de productions théâtrales (notamment avec le Nouveau Théâtre Expérimental où il a travaillé étroitement avec le regretté Robert Gravel pendant 9 ans) et dans une vingtaine de séries télé (Réseaux, Gypsies, Rivière-des-Jérémie, 30 Vies, Boomrang, Madame Lebrun, L'Oeil du cyclone, Victor Lessard, Les Pays d'en haut, 5e Rang et dans les très mémorables Faits divers et Mégantic). Il a aussi mis en scène des grands noms de l’humour et assuré la direction artistique de soirées d’envergure. Bonne fête, Luc!
1961: Naissance de Maryse Warda
Native du Caire, en Egypte, Maryse Warda arrive à Montréal à 9 ans et apprend l'anglais en regardant la sitcom américaine Happy Days sans savoir que ça lui sera très pratique plus tard puisqu'elle gagnera éventuellement sa vie à traduire des oeuvres de la langue de Shakespeare à celle de Molière... ou plus justement de la langue de Garry Marshall à celle de Michel Tremblay! C'est le directeur artistique du Théâtre de Quat'Sous de l'époque qui, le premier, aura l'instinct de confier une traduction à Maryse Warda. Celle-ci traduira Traces d'étoiles de l'Américaine Cindy Lou Johnson. Dès sa première présence au bâton, elle frappe un circuit. Traces d'étoiles sera même portée à l'écran par Claude Desrosiers, publiée chez Lux Éditeur, aura droit à une nouvelle production à La Bordée à Québec et sera reprise plus de 30 ans plus tard quand Denise Filiatrault demandera à Pierre Bernard de revenir à la mise en scène pour la recréer, toujours dans la même traduction qui n'a pas pris une ride. Entre temps, Maryse Warda aura non seulement revisité Cindy Lou Johnson en traduisant Les Années pour Martine Beaulne au Quat'Sous mais aussi signé près de soixante traductions tout en annonçant aucun signe de ralentissement. Elle permettra au public francophone de plonger dans les univers de David Mamet (Le Cryptogramme, Race), George F. Walker (Les Débuts de Loretta, L'Enfant-problème, La Fin de la civilisation, Le Génie du crime), Willy Russell (Frères de sang, L'Éducation de Rita), Brad Fraser (L'Homme laid), Simon Stephens (Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit), Harold Pinter (Comme en Alaska, Trahison), Paula Vogel (Comment j'ai appris à conduire), Margaret Edson (W!t), David Ives (Variations sur un thème, La Vénus au vison/La Vénus à la fourrure), Christopher Durang (Vania et Sonia et Macha et Spike) Lucy Kirkwood (Les Enfants, Chimerica), Douglas Maxwell (Des Promesses, des promesses, Une Veuve respectacle s'initie à la vulgarité), Lucas Hnath (Une Maison de poupée, 2e partie), John Logan (Peter et Alice, Rouge), Clare Barron (Génération danse), Erin Shields (Si les oiseaux, Local B-1717) et, plus près de chez nous encore, Import/Export d'Annabel Soutar pour Porte Parole. Elle a aussi participation à l'écriture de la pièce La Maison avec trois autres autrices et adapté le roman de Grégoire Dalacourt, La Liste de mes envies. En 2011, elle recevait le prix du Gouverneur général pour sa traduction de la pièce The Toxic Bus Incident (Toxique ou L'Incident dans l'autobus) de Greg MacArthur. Bonne fête, Maryse! (Photo: J.-S. Dénommé)
1969: Création de Diguidi, diguidi, ha! ha! ha! de Jean-Claude Germain, une production des P'tits Enfants Laliberté et Les Enfants de Chénier en coproduction avec le Centre du Théâtre d'Aujourd'hui (Montréal)
Nicole LeBlanc, Gilles Renaud et Jean-Luc Bastien sont dirigés par l'auteur et metteur en scène Jean-Claude Germain lors de la création de ce «méli-mélodrame» présenté sur la scène du tout petit Théâtre d'Aujourd'hui de la rue Papineau. La pièce connaîtra un succès et sera reprise trois ans plus tard (16 novembre au 9 décembre 1972 et après les fêtes, du 11 janvier au 17 février 1973). Muriel Dutil, Gilbert Lepage et Claude Maher reprendront les rôles pour la reprise.
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