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Le Théâtre du Rideau Vert propose une 74e saison dans la continuité

par Yanik Comeau (Comunik Média / ZoneCulture)

À l’aube de ses 91 ans, la directrice artistique du Théâtre du Rideau Vert Denise Filiatrault dévoilait ce matin la 74e saison de l’institution fondée par Yvette Brind’Amour et Mercedes Palomino. Six spectacles dont cinq pièces offertes en abonnement «régulier» composeront cette saison qui s’inscrit dans la continuité du plus vieux de nos théâtres montréalais. Une saison qui se veut «complète» comme le disait madame Filiatrault ce matin avec un brin de dépit de la voix puisqu’on se souviendra que la saison en cours a encoré été amputée d’une production (Le Long Voyage vers la nuit d’Eugene O’Neill que montait Yves Desgagnés et qui semble tristement avoir fait un long voyage vers le néant).


Avant que ne s’ouvre la saison officielle, le Rideau Vert accueillera l’opéra que l’auteure-compositrice-interprète Catherine Major et le Collectif de la Lune Rouge ont tiré du chef d’œuvre de Michel Tremblay, Albertine, en cinq temps, pièce créée conjointement par le Rideau Vert et le Centre National des Arts en 1984. Cette création des Productions du 10 avril permettra au Rideau Vert, théâtre qui a vu naître Les Belles-Sœurs et les créations montréalaises d’Albertine, Le Vrai Monde ? et Bonbons assortis, entre autres, de célébrer à sa façon les 80 ans de Michel Tremblay. Du 7 au 10 septembre seulement.


La saison s’ouvrira donc le 27 septembre un peu comme la dernière puisqu’un auteur français en vogue, Florian Zeller, verra sa pièce Le Fils, troisième d’une trilogie familiale après La Mère et Le Père (cette dernière ayant été portée au cinéma par l’auteur, en anglais, avec Olivia Colman et Anthony Hopkins), fouler les planches du Rideau Vert après le succès de son compatriote Jean-Philippe Daguerre et son Adieu, monsieur Haffmann cette saison. Cette pièce marquera le retour sur scène de Vincent-Guillaume Otis qui ne s’est permis qu’une petite pause de quelques mois (pour mettre en scène Des Souris et des hommes pour Duceppe en 2018) au cours de ses six années de tournage sur la quotidienne District 31. René Richard Cyr le dirigera pour une cinquième fois, près de neuf ans après leur dernière collaboration sur Le Balcon de Jean Genet au TNM. C’est Émile Ouellette, finissant de l’École Nationale de Théâtre que je viens de voir en Borkine dans Ivanov de Tchekhov sur la scène du Monument-National, qui donnera la réplique à Vincent-Guillaume Otis. Ça promet !

À partir du 22 novembre, Benoit Rousseau et Marc St-Martin seront dirigés pour une quatrième fois par Natalie Lecompte dans Revue et corrigée mouture 2022. Bien qu’on se désole de ne pas revoir Joëlle Lanctôt, Véronique Claveau, Julie Ringuette, France Parent ou Suzanne Champagne, on se console de voir qu’une relève se dessine avec Monika Pilon et Marie-Ève Sansfaçon. Comme la distribution reste à compléter, on peut peut-être encore souhaiter le retour d’une des comédiennes/ chanteuses/imitatrices susmentionnées. Le spectacle est déjà confirmé jusqu’au 7 janvier 2023 ce qui n’étonne pas puisqu’il s’était étiré en supplémentaires cette saison.





Dès le 24 janvier, Montréal pourra enfin voir en français A Doll’s House, Part 2 de Lucas Hnath, jeune auteur américain qui a eu le culot de donner une suite à Une Maison de poupée d’Ibsen près de 150 ans après l’originale. Culot qui s’est avéré fort justifié puisque c’est la pièce qui a marqué l’arrivée de Hnath sur Broadway. Cette pièce débute par des coups à la porte, la même porte que Nora a claquée quinze ans plus tôt dans la pièce d’Ibsen. Rappelons qu’il y a quelques années, la Salle Fred-Barry avait présenté une excellente production de l’original d’Ibsen avec Marie-Pier Labrecque en Nora et que le Segal Centre avait présenté Part 2 en anglais. Traduite par Maryse Warda, la pièce de Hnath sera mise en scène par Marie-France Lambert qui signe sa deuxième au Rideau Vert après Art de Yasmina Reza en 2019. Elle dirigera Macha Limonchik qui foulera les planches de l’ancien Stella pour la première fois. Les deux femmes avaient joué ensemble dans Je disparais d’Arne Lygre au Prospero en 2017. Macha Limonchik sera accompagnée sur scène par Paul Ahmarani, Muriel Dutil et Rebecca Vachon. Distribution impressionnante! On a hâte!


Du 14 mars au 15 avril, on pourra se régaler de Pif-luisant, la nouvelle pièce du comédien Gabriel Sabourin qui, rappelons-le, s’était inspiré de la vie et l’œuvre de Feydeau pour écrire Le Prince des jouisseurs présentée au Rideau Vert en 2014. Cette fois, il s’inspire de la vie d’Edmond Rostand et nous le met sur scène avant le succès de Cyrano de Bergerac. Intéressant de dire que Rostand a déjà inspiré une pièce intitulée Edmond au Français Alexis Michalik, présentée au TNM dans le cadre de Juste pour rire et qui racontait les coulisses de la création de Cyrano. Ici, on sera ailleurs, bien sûr, mais on ne peut que se réjouir de la proposition quand on pense que c’est Olivier Morin (Théâtre du Futur) qui incarnera Edmond et que c’est Stéphane Brulotte, qui a lui-même écrit des pièces de fiction inspirées de personnages réels (Dans l’ombre d’Hemingway inspirée de l’écrivain américain et Une Partie avec l’empereur sur Napoléon, chez Duceppe, entre autres), qui signera la mise en scène. Gabriel Sabourin sera sur scène aussi avec Élodie Grenier, Jean-François Pronovost (le nouveau Passe-Montagne de Passe-Partout !), Roger LaRue et Marie-Hélène Thibault. Ça aussi, ça promet !


Enfin, la saison se terminera sur une nouvelle production, plus de trente ans plus tard, de Traces d’étoiles de Cindy Lou Johnson qui avait été un des nombreux succès de Pierre Bernard à la barre de la direction artistique du Quat’Sous. D’ailleurs, ça avait été une de ses premières mises en scène, lui qui avait dirigé de jeunes Sylvie Drapeau et Luc Picard à l’époque. Travaillant plutôt comme conseiller artistique ces dernières années, Pierre Bernard reprendra du service comme metteur en scène, dirigeant cette fois Mylène Mackay et Émile Schneider. Bien que cette distribution m’inquiète un peu… j’ai confiance au flair de Pierre Bernard alors… allons-y !


Notons aussi que non seulement Le Vrai Monde? est toujours disponible en webdiffusion sur le site du Rideau Vert mais une captation a aussi été faite de Mademoiselle Julie. Celle-ci sera disponible pendant toute la saison. Le Vrai Monde? partira aussi en tournée à travers le Québec. Le Rideau Vert innovera aussi en 2022-2023 en proposant des représentations en language des signes québécois (LSQ) et des représentations avec surtitres en anglais et en français. Tout cela s'inscrit dans un désir d'ouverture vers les communautés trop souvent marginalisées.


Pour plus d’information sur la saison ou les abonnements, on peut visiter le site du Rideau Vert au rideauvert.qc.ca .

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