par Yanik Comeau (ZoneCulture / Comunik Média)
Pour souligner ses 40 ans, son retour à des spectacles en salles et sa nouvelle direction artistique en la personne de Philippe Lambert, le Théâtre La Manufacture, la compagnie qui assure la programmation de La Licorne, offrira treize spectacles dans ses trois salles: trois productions de La Manufacture et dix codiffusions dont deux «5 à 7 de La Licorne» confiés cette année au Théâtre Bistouri.
La saison s'ouvrira d'abord le 7 septembre sur Fairfly de Joan Yago García dans une mise en scène de Ricard Soler Mallol, pièce qui avait été prévue pour la saison dernière mais qui avait dû se «contenter» d'une webdiffusion. Enfin présentée en salle, la pièce sera jouée par Mikhaïl Ahooja, Sonia Cordeau, Simon Labelle-Ouimet (en remplacement de Simon Lacroix) et Raphaëlle Lalande.
À partir du 27 septembre, Sarianne Cormier proposera son monologue «autofiction sur le legs et le destin féminin» Mythologie sur la scène de la Petite Licorne. D'abord révélé au public au Jamais lu hors série en janvier 2020, ce texte se déploira enfin dans un heureux «hybride entre théâtre et cinéma».
Toujours connectée sur la dramaturgie irlandaise et britannique, La Manufacture proposera Ulster American du Belfastois David Ireland qui sera mise en scène par Maxime Denommée, lui qui a déjà joué ou monté les Anglais Dennis Kelly (Orphelins, Après la fin) et Duncan Macmillan (Des Arbres), entre autres, et renouera avec l'écriture de François Archambault qui signe sa deuxième traduction d'Ireland après La Bienheureuse et dont Denommée avait monté la création d'Une Mort accidentelle (Ma dernière enquête). Celui qu'on a pu apprécier comme comédien dans Rumeurs, Aveux, Cerebrum, Survivre à ses enfants... dirigera Frédéric Blanchette, David Boutin et Lauren Hartley. Une comédie noire qui traite d'identité culturelle et d'ambition dévorante, et dont le résumé sur le site de La Licorne donne l'eau à la bouche!
À partir du 24 octobre, Charles Bender, Nicolas Desfossés, Nicolas Gendron, Marilyn Provost et Roger Wylde monteront sur la scène de la Petite Licorne pour défendre Nmihtaqs Sqotewamqol (La cendre de ses os), la nouvelle pièce de Dave Jenniss, actuel directeur artistique d'Ondinnok, compagnie productrice de la pièce. On se rappellera qu'Ondinnok avait inauguré le tout premier Festival de Théâtre des Amériques avec Le Porteur des peines du monde qui a été repris pour le dernier FTA de Martin Faucher cette année. Avec Ondinnok, première compagnie de théâtre autochtone francophone au pays, on plonge dans un monde que l'on gagne à connaître.
Du 23 novembre au 18 décembre, c'est Simoniaques Théâtre, la compagnie de Simon Boudreault (Soupers, Sauce brune, D pour Dieu?, Comment je suis devenu musulman), qui prendra d'assaut la scène de la Grande Licorne avec la création de Je suis un produit. Écrite et mise en scène par Boudreault, cette comédie «grinçante» sera jouée par Éric Bernier, Alexandre Daneau, Louis-Olivier Mauffette, Houda Rihani et Catherine Ruel. Puisant dans un vécu qui lui est familier... par alliance, Simon Boudreault semble ici renouer avec l'univers de sa dernière pièce Comment je suis devenu musulman créée à La Licorne en 2018 et reprise en tournée et au Rideau Vert par la suite. Dans Je suis un produit, «Jihane, immigrante marocaine dans la quarantaine, établie au Québec, peine à se trouver un emploi. Elle décroche finalement un poste dans une boîte de marketing, dirigée par Jeff, un président qui ne recule devant rien pour parvenir à ses fins - tant pour signer des contrats que pour reconquérir son ex, un entrepreneur dans le vent.» On a hâte!
En janvier, l'auteure Catherine Léger (Baby-Sitter, Filles en liberté...) propose son adaptation moderne de la comédie cinématographique érotique de Claude Fournier et Marie-José Raymond Deux femmes en or, elle qui a récemment adapté la série française Appelez mon agent (Dix pour cent) pour TVA (la très réussie Les Invisibles) et le troisième tome des Filles de Caleb pour le cinéma. On est en droit de croire que ce projet, qui peut sembler bizarre à première vue, ne sera ni banal ni superficiel. Philippe Lambert signera la mise en scène et y dirigera Charlotte Aubin, Sophie Desmarais, Mathieu Quesnel, Steve Laplante et Isabelle Brouillette (ces deux derniers qui avaient joué dans Baby-Sitter).
À partir du 14 février, la scène de la Petite Licorne accueillera Le Noeud de Johnna Adams dans une mise en scène de Guillermina Kerwin. Ce duel d'actrices sera joué par Marie-Joanne Boucher et Édith Paquet. On nous parle ici d'un huis clos entre la mère d'un garçon de 11 ans et l'enseignante de ce dernier. Écoumène Théâtre avait présenté J't'aime encore en 2019. J'ai vraiment hâte de découvrir cette pièce.
À partir du 8 mars, journée internationale du droit des femmes, La Messe Basse, une jeune compagnie de théâtre que j'adore (La Femme la plus dangereuse du Québec, (e), Corps célestes...), présentera Les Murailles d'Erika Soucy dans une mise en scène de Maxime Carbonneau avec Philippe Cousineau, Gabriel Cloutier Tremblay, Éva Daigle, Jacques Girard et l'auteure. On nous dit qu'il s'agit ici d'un mélange entre pèlerinage et documentaire. Le résumé? «Erika, jeune poète ayant grandi sur la Côte-Nord, se rend dans un campement du barrage La Romaine, où travaille son père. Déterminée à comprendre la réalité de cet homme qui lui a manqué toute son enfance et qu’elle désire connaître davantage, elle s’introduit, ouverte et curieuse, dans le quotidien bouillonnant de ces ouvriers qui ne retrouvent leurs foyers que pour les vacances. Elle y découvre un monde à part, rude et nordique, mais également animé et chaleureux, surprenant d’humanité.» Rafraîchissant.
À partir du 21 mars, la Petite Licorne accueillera une des productions que Le Trident a pu se permettre pendant les percées de soleil de la pandémie. Ce qu'on respire sur Tatouine de Jean-Christophe Réhel, dans une mise en scène d'Olivier Arteau (Doggy dans Gravel, Antigone, Made in Beautiful (La Belle Province), La Pudeur des urinoirs), met en vedette Stéphanelle Auger, Olivier Forest et Marc-Antoine Marceau.
Du 12 au 13 avril, la Grande Licorne accueillera le Black Theatre Workshop avec Pipeline de Dominique Morisseau, d'abord en anglais, puis en français du 26 avril au 8 mai. Traduite par Mishka Lavigne et mise en scène par ahdri zhina mandiela, la pièce sera jouée par Jean Bernard, Jenny Brizard, Gloria Mampuya, Anie Pascale, Schubert Pierre-Louis, Grégory Yves.
Enfin, sur la scène de la Petite Licorne, La Marée Haute (une autre jeune compagnie que j'affectionne et à qui l'on doit Centre d'achats et Cri#%# d'oiseau cave) proposera Vermine radieuse de Philip Ridley dans une traduction de Marie-Claude Verdier (Seeker bientôt à la Salle Jean-Claude-Germain), mise en scène de David Strasbourg, avec Anne-Marie Binette, Michel-Maxime Legault et Sylvie Moreau.
Et ces 5 à 7 de La Licorne? Le Théâtre Bistouri de Marc-André Thibault nous proposera d'abord Manipuler avec soin de Carolanne Foucher du 16 novembre au 17 décembre avec, sur scène, l'auteure entourée de Simon Landry-Désy et Simon Lacroix. Pascale Renaud-Hébert assurera la mise en scène. Puis, du 3 au 20 mai, on terminera la saison dans la salle de répétition avec Fondant de Pascale Marineau dans une mise en scène de Rose-Anne Déry. Marc-André Thibault sera accompagné d'une autre comédienne sur scène.
Pour plus d'infos sur toutes ces pièces, on consulte le site de La Licorne au theatrelalicorne.com .
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