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Théâtre: «Cougar qui peut!» de Steve Bally: Deux sœurs en peinture!

  • Photo du rédacteur: Yanik Comeau
    Yanik Comeau
  • 15 août
  • 4 min de lecture

par Yanik Comeau (Comunik Média / ZoneCulture)

   Cette année, les Productions Jean-Bernard Hébert célèbrent leurs 40 ans d’existence après avoir fermé temporairement le Théâtre de Rougemont pour des rénovations devenues non seulement nécessaires mais surtout souhaitées pour le confort de tous. Au fil de ces 40 ans, Jean-Bernard a proposé des pièces aussi variées que L’Avare de Molière et Douze hommes en colère de Reginald Rose (dont il propose une nouvelle mouture cette année 25 ans après la première), que Thérèse et Pierrette à l’École des Saints-Anges de Michel Tremblay et Oleana de David Mamet. Cet été, celui qui a été une des figures de proue du théâtre en été par opposition au théâtre d’été s’est quand même laissé tenter à produire une pièce que voulait jouer Marie-Josée Longchamps (celle qui a créé Béatrice et Marie-Josée en mots dits post-pandémie avec Béatrice Picard) et qui s’est tournée vers son ami pour son expertise d’homme de théâtre qui fait des affaires d’or.


Marie-Josée Longchamps, Yan Rompré et Carmen Sylvestre comme on ne l'a jamais vue.
Marie-Josée Longchamps, Yan Rompré et Carmen Sylvestre comme on ne l'a jamais vue.

   On va se le dire: Cougar qui peut! de Steve Batty s’approche beaucoup plus de Garçon ! et Pédalo de Stéphane E. Roy que du succès de 2023 repris cette année, Le Placard de Francis Veber. Mais même si Jean-Bernard s’éloigne ici des textes de qualité comme il a l’habitude d’en servir à son public sur un plateau d’argent, il reste que le travail de l’équipe permet à cette pièce ordinaire de sortir du lot. Et la prémisse de base a néanmoins ses qualités: parler de la sexualité féminine après soixante ans (pour ne pas dire 70!) avec un odd couple des plus dépareillés (deux sœurs que tout oppose, une rangée, une olé-olé), c’est rafraîchissant et pas fréquent.


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   En toute franchise, Cougar qui peut! ne se cache pas d’être un véhicule pour Marie-Josée Longchamps qu’on n’avait pas vue depuis un moment sur scène et pour Carmen Sylvestre qu’on voit pour la première fois dans un rôle «principal» au théâtre. Au fil des années, on a souvent campé Carmen Sylvestre dans des rôles de madame dominante («C’est pas notre fille, ça! Raccroche!»), de vieille coquine haïssable (Les Détestables) ou des caméos comiques (entre autres dans LOL: Qui rira le dernier). Après avoir épaté dans un rôle dramatique touchant dans STAT, elle incarne maintenant cette Brigitte qui est la quintessence de la cougar. Une femme qui ne cache pas sa sexualité dans la chambre à coucher, qui se tape un mec qui a la moitié (le quart?) de son âge et qui ne se gêne pas pour dire les choses comme elles sont… pour ne pas dire crûment. Carmen est absolument délicieuse et le public achète totalement la proposition.


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    Dire qu’elle vole le show aurait quelque chose de péjoratif et d’injuste parce que jamais on a l’impression qu’elle tire la couverte, qu’elle tente de prendre toute la place. Au contraire! Elle est d’une générosité étonnante pour une fille qui a si peu d’expérience dans ce genre de situation. Aussi, elle ne vole pas le show parce qu’elle partage la scène avec un partenaire qui s’avère une des deux révélations de ce spectacle. D’abord, ceux et celles qui ont déjà vu le comédien Alexandre L’Heureux (qui a remplacé l’influenceur PL Cloutier à un mois de la première) sur scène connaissent déjà son immense talent pour la comédie et le jeu physique lui qui, avec son Théâtre du Frêt, a créé un spectacle de jeu masqué formidable (Les Trois Petits Vieux qui ne voulaient pas mourir) qu’il a présenté en tournée pendant quelques années, non seulement au Québec mais en Europe. Dans le rôle du flamboyant Steven, un personnage stéréotypé qui emprunte tous les codes du Christian Lalancette d’André Montmorency dans Chez Denise, il réussit néanmoins à transcender les clichés et à déclencher l’hilarité dans la salle. Deuxième surprise/révélation: le barman/vedette de téléréalité devenu acteur Kevin Lapierre qui incarne le jeune amant de Brigitte. Il est juste et étonnamment efficace. Mon tour de voir mes préjugés s’envoler!


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   Une partie de la cohérence et l’efficacité de ce spectacle revient sans doute à Fabien Dupuis qui signe la mise en scène. Le décor de Michael Gariépy est simple, typique des théâtres d’été traditionnels.


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   Après avoir été présentée pendant quelques semaines au Théâtre des Grands-Chênes à Kingsey Falls, Cougar qui peut! est maintenant installée à Rougemont jusqu’en septembre… à raison de trois représentations par semaine. Ne serait-ce que pour se bidonner devant les savoureuses performances de Carmen Sylvestre, Alexandre L’Heureux et Kevin Lapierre ou pour renouer avec Marie-Josée Longchamps (Rue des Pignons, Fanfreluche, Les Berger, L’Or du Temps et plus récemment Indéfendable) et Paul Dion (Le Temps d’une paix), pourquoi ne pas aller faire un tour au Théâtre de Rougemont avec ses sièges tout neufs et son hall d’entrée débordant de souvenirs de son riche héritage?

Cougar qui peut! de Steve Bally Adaptation québécoise par les comédiens et le metteur en scène Mise en scène: Fabien Dupuis Avec Paul Dion, Kevin Lapierre, Alexandre L’Heureux, Marie-Josée Longchamps, Yan Rompré et Carmen Sylvestre Décor: Michael Gariépy Les Productions Jean-Bernard Hébert Théâtre des Grands Chênes – Kingsey Falls Du 10 au 27 juillet 2025 Théâtre de Rougemont, 370 Rang de la Montagne, Rougemont, J0L 1M0 Du 1er août au 6 septembre 2025 Les jeudis et vendredis à 20h30 et samedis à 16h (2 heures + entracte) Information et billetterie: theatrerougemont.com ou 1.866.666.3006

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