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«L’Amant de Samuel» de Denis-Martin Chabot: Sexe et amour à l’ère de Grindr

Dernière mise à jour : 28 févr. 2022

par Yanik Comeau (Comunik Média)


Après avoir connu un succès respectable à sa création l’été dernier, toujours dans le cadre de Fierté Montréal, le Théâtre en tous genres remet ça avec une version revue et corrigée de la première incursion du journaliste et auteur Denis-Martin Chabot dans l’univers de l’écriture théâtrale. Bien que - selon certaines sources - la pièce n’ait pas subi de changements majeurs, il semblerait néanmoins que la contribution du comédien et auteur Mario Laframboise ait aidé à adoucir certains angles qui manquaient de finesse, certaines maladresses facilement attribuables aux premiers balbutiements dramaturgiques d’un auteur qui a quand même un excellent sens du dialogue et de la répartie.

Jean-Benoît Archambault (debout), Jérémy Masson-Tremblay et Mario Laframboise


Même si la salle a changé – cette année, c’est à La Comédie de Montréal, boulevard Maisonneuve, là où était présentée X (DIX), la pièce sur l’orgasme de Syril Tiar l’an dernier (une salle qui n’est pas idéale pour accueillir du théâtre à cause d’une acoustique défaillante, ce qui cause des problèmes quand certains comédiens projettent un peu moins dans certaines scènes) –, la distribution de L’Amant de Samuel reste la même. Jean-Benoit Archambault endosse de belle façon le personnage de Samuel, celui autour duquel deux amants plutôt qu’un – et presque trois – tourneront, un homme dans la jeune trentaine qui cherche l’amour et la stabilité d’un couple dans un monde (le Village gai et les applications à la Grindr) où c’est rarement ce que l’on trouve. Son voisin d’en face et ami depuis 10 ans, Thomas (incarné avec aplomb et beaucoup de sensibilité par Mario Laframboise), un gars plus flyé et plus efféminé que Samuel, rappelle le Jack de Sean Hayes dans la sitcom américaine Will & Grace. Un personnage savoureux et coloré mais quand même nuancé. Alors que l’on croit qu’il ne servira qu’à lancer des liners comiques, il s’avère plus multidimensionnel que ce à quoi on s’attendait et c’est tout à l’honneur du comédien.

Jean Belzil-Gascon est Mike

Dans le rôle de l’amant, Michel/Mike, Jean Belzil-Gascon, qui assume aussi cette année la direction d’acteurs (une tâche difficile quand on est sur scène, même si l’on connaît très bien la pièce), est tout à fait crédible tout comme Jérémy Masson-Tremblay, incarnant l’amant #2, William, celui qui ne cherche qu’à s’amuser et qui ne veut rien savoir des relations à long terme pour le moment.


Et bien que l’on pourrait dire que le personnage d’Ambre, la mère de Samuel, ne soit pas exempt de clichés et de lieux communs (les clichés et les lieux communs existent surtout parce qu’ils sont ancrés dans la réalité, n’est-ce pas ?), Francine Lareau, qui lui prête vie, est absolument excellente et exploite à merveille son sens du timing comique et son expérience d’humoriste.

Jean-Benoît Archambault, Francine Lareau et (obscurcis) Jean-Belzil Gascon et Mario Laframboise


Pas de doute que certains passages du texte pourraient encore être améliorés, modifiés, peaufinés, mais la pièce de Denis-Martin Chabot offre un très bon divertissement servi comme une tranche de vie crédible. Dans sa nouvelle mouture, elle offre, selon le rédacteur en chef de ZoneCulture Mario Landerman (qui a vu la première mouture), une fin plus efficace, plus touchante, plus humaine. Il ne reste plus à dire que le public-cible est atteint et que la pièce montre clairement que la vie de célibataire – que l’on soit hétéro, gai ou n’importe où sur l’arc-en-ciel – n’est jamais facile à naviguer. Et que ce n’est pas parce qu’on est gai que l’on voit plus facilement ce qui se trouve parfois directement sous son nez… c’est parce qu’on a un chromosome Y !


L’Amant de Samuel Une pièce de Denis-Martin Chabot Mise en scène: Steve Bastien assisté de Jean Belzil-Gascon (direction d’acteurs) Avec Jean-Benoit Archambault, Jean Belzil-Gascon, Mario Laframboise, Francine Lareau, Jérémy Masson-Tremblay Production: Théâtre en tous genres Présentée dans le cadre du Festival Fierté Montréal Du 9 au 12 août 2018 à 20h00 (durée : 80 minutes) La Comédie de Montréal, 1113, boul. Maisonneuve Est, Montréal Photos : La Comédie de Montréal, Damian Siqueiros

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