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Théâtre: «Providencia» de Mariana Tayler: Familia lo es todo

Dernière mise à jour : 29 sept. 2023

par Yanik Comeau (Comunik Média/ZoneCulture)

Full disclosure : Avant que la pandémie vienne tout gâcher, j’ai eu le grand plaisir de jouer avec la comédienne et autrice de Providencia Mariana Tayler et son conjoint Braulio Elicer, comédien dans la pièce. J’avais eu la chance, grâce à nos spectacles de L’Abécédaire: soirées comédie, de découvrir l’écriture de Mariana et d’apprécier son jeu, son humour, son talent pour les dialogues et la richesse de ses personnages même dans de courtes pièces à thème imposé.



Je suis donc allé voir la fresque familiale Providencia, première «longue» pièce de Mariana à être produite sur nos scènes, avec beaucoup d’anticipation. Bien que la prémisse de la famille qui se réunit en un lieu sur fond de funérailles de la matriarche familiale soit éculée, tout est dans la forme. Ici, il ne s’agit pas de sœurs québécoises en froid (Oublier de Marie Laberge), d’une famille dysfonctionnelle réunie après le décès d’un père âgé en Oklahoma (August Osage County de Tracy Letts), des femmes de toutes les générations d’une famille égyptienne élargie qui veillent un vieux patriarche (Mama de Nathalie Doummar) mais bien d’une familia colombienne réunie autour du cercueil de la grand-tante d’Adriana, décédée à quelques jours de ses 80 ans et exposée dans sa maison de Boston.



En plantant son histoire en Nouvelle-Angleterre, la quadrilingue Mariana Tayler (qui joue à la fois la fille de la défunte et une des livreuses de cercueil!) se régale visiblement à écrire une comédie trilingue où la langue maternelle des personnages est clairement l’espagnol (de la majorité des comédiennes et comédiens aussi!) mais qui s’expriment également en anglais et en français. Rafraîchissant et amusant à la fois, bien que dans certains moments, on aurait peut-être apprécié des surtitres. Ce que je recommanderais d’ailleurs si la pièce est reprise ailleurs, ce qui serait souhaitable.



Parce que malgré quelques maladresses dans l’écriture (même si on a droit à une grosse distribution, beaucoup de personnages, je me demande si certaines répliques de présentation n’auraient pas pu être évitées, mais c’est un détail), comme Michel Tremblay, Nathalie Doummar, le défunt David Fennario (Balconville), Mariana Tayler touche à l’universel en nous plongeant dans l’intime de cette famille colombienne qui aurait pu être marocaine, irlandaise, albertaine ou australienne. Elle écrit ce qu’elle connaît avec humour et affection, dessinant des personnages riches et colorés auxquels on s’attache.



Difficile de ne pas être sous le charme d’Emmanuelle Lussier Martinez (une comédienne que j’adore même quand elle joue des personnages un peu moins sympathiques au premier abord), Jorge Martinez Colorado qui joue l’oncle efféminé flamboyant ou l’excellente Ximena Ferrer, codirectrice de la compagnie Singulier-Pluriel avec Julie Vincent. Bien que le niveau de jeu soit parfois inégal, il faut applaudir cette distribution toute hispanophone, plusieurs que je découvrais pour la première fois.



La famille, c’est tout. Et Providencia de Mariana Tayler le prouve une fois de plus.


Providencia de Mariana Tayler Mise en scène: Marie Farsi Assistante à la mise en scène: Catherine Alepin Distribution: Emmanuelle Lussier Martinez, Luz Tercero, Leo Argüello, Ximena Ferrer, Jorge Martinez Colorado, Mariana Tayler, Braulio Elicer et Patricia Pérez Robles Directrice de production: Myriam Poirier-Dumaine Directeur technique: Bruce Lambie Conception du décor et des accessoires: Nadine Jafaar Musique originale et conception sonore: Roberto López Conception des costumes: Georges Michael Fanfan Conception lumières: Renaud Pettigrew Du 19 au 30 septembre 2023 – mardi, mercredi 19h – jeudi, vendredi 20h – samedi 15h (durée: 1h45 sans entracte) Production Théâtre La Parcera Théâtre Aux Écuries, 7285, rue Chabot, Montréal Billeterie: 514-844-1811 https://auxecuries.tuxedobillet.com/main/providencia

Photos: Myriam Frenette

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