top of page
  • Photo du rédacteurYanik Comeau

Théâtre musical: «Design intérieur» de Brigitte Saint-Aubin: Se réinventer de l’intérieur?

Dernière mise à jour : 3 juil. 2021

par Yanik Comeau (Comunik Média / ZoneCulture)


Pour clore leur saison alternative 2020-2021, Jean-Simon Traversy et David Laurin invitent l’auteure-compositeure-interprète et comédienne Brigitte Saint-Aubin à investir la scène du Théâtre Duceppe pour présenter son théâtre musical solo Design intérieur, une œuvre profondément personnelle, humaine, criante de vérité.



Graduée de l’Option-Théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe en interprétation, Brigitte Saint-Aubin, comme bien des comédiens, a toujours eu à se remettre en question entre deux contrats. Formation continue, perfectionnements, cours de ci, cours de ça, consolidation de la carrière et de la vie de famille, elle en vient un moment donné à décider de se réorienter ou – au minimum – à rajouter une corde à son arc en s’inscrivant au Cégep en design intérieur alors qu’elle est déjà à mi-chemin dans la quarantaine. Tout ce qu’elle vit autour de cette période de remise en question – le diagnostic de cancer de sa mère, le retour à l’école,… – lui inspire treize chansons qui deviendront un album, après Glamour, en 2012, un très joli opus qui aurait mérité plus de visibilité, une plus grande diffusion. Les chansons qui deviendront les bases, les ancres de Design intérieur – le spectacle seront bien accueillies par la critique et confirmeront son sens de la poésie et des mots, sa finesse, sa sensibilité et sa facilité à fignoler des histoires au cœur de ses chansons. Difficile de ne pas penser à L’Origine de mes espèces de Michel Rivard présenté aussi chez Duceppe en hors-série avant la pandémie.


Entre ces très jolies chansons par moments très touchantes, Brigitte Saint-Aubin nous emmène voir ses parents à Québec, nous entraîne dans les dernières heures de sa mère, nous permet de rencontrer un ami de son fils jeune adulte qu’elle croise au Cégep, nous présente quelques-uns de ses professeurs. Le Cégep, les cours, le design intérieur deviennent le subtil filon qui tisse ensemble tous les éléments de cette période de vie.

Parsemé d’humour et de scènes poignantes, le spectacle prend un moment à prendre son envol, à saisir le spectateur, mais l’habileté de l’auteure-interprète finit par nous gagner et nous séduire par l’universalité du propos, par la profonde humanité de cette histoire qui ne peut laisser personne indifférent, particulièrement en cette période de questionnement, de repositionnement, de remise en question, d’insécurité à tous les niveaux.



Il faut souhaiter que des spectacles comme celui-ci puissent être vus par une plus grande clientèle. Bien sûr, en période de pandémie, on réduit le nombre de spectateurs dans les salles et le nombre de représentations. C’est peut-être ce qui permet à une gigantesque salle comme celle de Duceppe de revenir un tel spectacle. Souhaitons qu’il soit largement diffusé pour que le public puisse découvrir l’éventail du talent de Brigitte Saint-Aubin, comédienne et chanteuse.


La saison alternative de Duceppe se termine sur un troisième solo après la reprise de Toutes les choses parfaites, la nouvelle mouture de King Dave et la reprise d’une autre pièce intime à trois comédiens (L’Amour est un dumpling). Il y a eu aussi les balados, les captations, les labos… tant de vivacité malgré cette période difficile. Comme quoi les artistes et les compagnies ne cessent de se réinventer et de répondre à leur public.





Décor intérieur de Brigitte Saint-Aubin

Mise en scène : Eric Jean

Avec Brigitte Saint-Aubin

Musiciens : Guido Del Fabbro, Bernard Falaise, Vincent Carré

Production LA-be (Saison alternative Duceppe 2020-2021)

Du 16 au 20 juin 2021 (durée : 1h20 sans entracte)

Théâtre Jean-Duceppe, Place des Arts, Montréal. Photos: Le Petit Russe

24 vues0 commentaire
bottom of page