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Théâtre: «Les Murailles» d’Érika Soucy: Plan Nord

par Yanik Comeau (Comunik Média/ZoneCulture)

Après s’être méritée le Prix de la création littéraire au Salon du Livre de Québec et de la Bibliothèque de Québec avec son roman Les Murailles, c’était juste naturel que la comédienne, auteure et poète Érika Soucy ait été portée à l’adapter pour la scène. La pièce aura été créée au Périscope en avril 2019 et est maintenant présentée à La Licorne avant de faire une petite tournée au printemps (on annonce pour le moment Baie-Comeau, Sept-Îles, Saint-Jérôme). Et on saurait en être plus ravis !



Cette production de La Messe Basse, une compagnie que j’affectionne depuis (e) de Dany Boudreault à la Salle Jean-Claude-Germain du Théâtre d’Aujourd’hui (pour avoir ensuite vu La Femme la plus dangereuse du Québec et Corps célestes), est mise en scène par Maxime Carbonneau, codirecteur artistique de la compagnie, qui, avec une table de cafétéria, quelques accessoires, quelques costumes et des éclairages efficaces de la toujours ingénieuse Julie Basse, sur une scène nue, théâtralise tout simplement and tout efficacement la quête de la jeune Érika souhaitant renouer avec son père qui lui a été ravi année après année par les barrages du Grand Nord, lui qui y a travaillé toute sa vie.



À mi-chemin entre le documentaire et le journal intime, Érika Soucy auteure, comédienne et personnage principal donne le ton dès la première réplique en brisant le quatrième mur dans une narration qui ne sera jamais monotone, plaquée ou «gadget paresseux» mais donnera le rythme et permettra au spectateur d’être guidé vers et à travers le chantier de La Romaine.



On part donc avec la jeune auteure, nouvellement maman qui culpabilisera de rater le premier anniversaire de naissance de son fils, pour aller à la rencontre de son père (Jacques Girard à la création, Claude Despins pour cette reprise), un homme de peu de mots et de peu d’émotions (du moins, en apparence)… et de son environnement qu’on découvre et qui se déploie sous nos yeux, même sans projections, sans une seule image d’archives. Le spectacle laisse toute la place au texte (d’une belle poésie pas du tout hermétique et délicieusement parsemé d’humour fin), aux personnages colorés, à cet environnement que si peu d’entre nous connaissent.



Autour d’Érika Soucy (naturelle, drôle, en pleine maîtrise de son texte) et de Claude Despins (casting ingénieux, habile acteur tout désigné pour jouer les «rugueux nuancés»), un trio d’acteurs redoutables, Gabriel Cloutier Tremblay, Philippe Cousineau et Marie-Eve Pelletier (en remplacement d’Eva Daigle) qui composent trois, quatre, cinq personnages respectivement. Répéter le qualificatif «coloré» à défaut d’un meilleur peut sembler redondant mais ça fait le travail. Ils sont à la fois drôles (Mme Hydro, Ken, Gérard), touchants (Ti-Cœur, Conrad, Martin), humains en évitant de tomber dans les clichés auxquels on s’attendrait, nous, incultes des barrages.




Les Murailles est une pièce sensible, comique, passionnante proposée par une voix singulière que l’on gagne à découvrir et une compagnie qui a le vent dans les voiles.


Les Murailles d’Erika Soucy

Mise en scène: Maxime Charbonneau

Assistance à la mise en scène: Chloé Ekker

Avec Erika Soucy, Philippe Cousineau, Marie-Eve Pelletier, Claude Despins et Gabriel Cloutier Tremblay

Costumes: Cynthia St-Gelais

Éclairages: Julie Basse

Musique: Josué Beaucage

Accessoires: Étienne René-Contant

Une production de La Messe Basse en codiffusion avec La Manufacture

Du 8 mars au 2 avril 2022 – mardi au jeudi 19h, vendredi 20h, samedi 16h (1h35 sans entracte)

Tête à tête: jeudi le 17 mars 2022

Théâtre La Licorne, 4559, avenue Papineau, Montréal

Billetterie: 514-523-2246 – theatrelalicorne.com

Photos: Maxim Paré-Fortin

Dates de tournée : 20 avril 2022 (Baie-Comeau), 22 avril 2022 (Sept-Îles), 21 mai 2022 (Saint-Jérôme)

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