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Théâtre: «Faon» de Marie-Christine Lê-Huu: Cœur de mère, pied de biche

  • Photo du rédacteur: Yanik Comeau
    Yanik Comeau
  • 31 août
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 sept.

par Yanik Comeau (Comunik Média/ZoneCulture)


   Créée en 2023 en parallèle avec une pièce jeune public de la même autrice Bambi [hors champ], Faon est une fable grand public qui a été développée dans la plus pure tradition des 2 Mondes et de La Marmaille avant lui. Après des spectacles comme L’Histoire de l’oie qui traitait de violence faite aux enfants il y a plus de 30 ans jusqu’à Becoming Chelsea et Ma vie rouge Kubrick, le texte de la comédienne, metteure en scène et autrice Marie-Christine Lê-Huu, qui nous a donné des pièces aussi variées que Je cherche une maison qui vous ressemble, Jouliks et Une forêt dans la tête pour les enfants, est à la fois dense, labyrinthique et percutant.


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   C’est que tout en faisant des références au Bambi de Félix Salten (bien loin de ce que Disney en a fait, évidemment, comme tous les films du géant de l’animation états-unien), Marie-Christine Lê-Huu s’attaque autant à la violence conjugale qu’à la négligence parentale. Avec une poésie aussi glauque que fleurie par moments, l’autrice, le metteur en scène Eric Jean, le scénographe Pierre-Étienne Locas, le concepteur d’éclairage Cédric Delorme-Bouchard et la compositrice musicale Viviane Audet rament tous dans le même sens pour plonger le spectateur dans les abysses d’une famille dysfonctionnelle à toxicité variable.


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   Dans le rôle de la mère traquée, à fleur de peau, toujours au bord de la crise de nerfs ou de larmes, Marie-Ève Perron est magistrale grâce à sa subtilité et sa capacité à ne pas tomber dans l’excès. Incarnant le fils David, parfois en ne prêtant que sa voix à une poupée grandeur enfant qu’il réussit à rendre si humaine, si vraie, parfois en interprétant l’enfant devenu adulte, comédien et chanteur (sa voix est une des révélations à couper le souffle dans ce spectacle), Gabriel Favreau, tout aussi ravissant dans L’Éveil du printemps, Moi, Jeanne et Iphigénie pour ne nommer que ces performances récentes, prouve encore une fois son immense talent. Pour sa part, Agathe Lanctôt est fabuleuse dans le rôle de cette chasseuse ermite asociale, révoltée contre la bêtise de l’homme et de ses machines tueuses d’animaux sauvages. Bien que Sasha Samar ait une partition plus obscure à jouer ici et que son lourd accent vienne parfois étrangement brouiller les pistes, on sent néanmoins son investissement et sa complicité avec le metteur en scène Eric Jean avec lequel il multiplie les collaborations.


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   Avec Faon, la dernière saison de feu Claude Poissant qui nous a si brusquement quittés en juin dernier s’ouvre sur un spectacle tout désigné à la Salle Fred-Barry, une autre collaboration avec Eric Jean et Les Deux Mondes, ces mêmes Deux Mondes qui, lorsqu’ils étaient La Marmaille, avait inauguré le Théâtre Denise-Pelletier avec un p’tit spectacle qui s’appelait La Vie à trois étages.



Faon de Marie-Christine Lê-Huu Mise en scène: Eric Jean Assistance à la mise en scène: Thomas Lapointe Interprétation: Gabriel Favreau, Marie-Ève Perron, Sasha Samar et Agathe Lanctôt Scénographie et accessoires: Pierre-Étienne Locas Lumières: Cédric Delorme-Bouchard Costumes: Marie-Audrey Jacques Musique originale: Viviane Audet Vidéo: Julien Blais Conception sonore: Viviane Audet et Eric Jean Collaboration au mouvement: Danielle Lecourtois Coiffures et maquillages: Justine Denoncourt-Bélanger Régie: Guy Fortin Direction technique: Juliette Papineau-Holdrinet Direction de production à la création: Sandy Caron Direction technique à la création: Alexandre Brunet Une production Les 2 Mondes Du 27 août 13 septembre 2025 (1h20 sans entracte) *** Supplémentaire: Mardi, le 9 septembre Salle Fred-Barry (Théâtre Denise-Pelletier), 4353, rue Sainte-Catherine, Montréal Réservations : 514-253-8974 https://www.denise-pelletier.qc.ca/pieces/faon/ Photos: Éric Jean et Yanick MacDonald

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