Opéra: «La Bohème» de Giacomo Puccini: Splendeur et magnificence!
- Yanik Comeau
- 13 mai
- 3 min de lecture
par Yanik Comeau (Comunik Média/ZoneCulture)
L’Opéra de Montréal termine sa saison 2024-2025 avec un des opéras les plus célèbres du répertoire, l’œuvre la plus achevée de Puccini selon plusieurs, La Bohème, dans une mise en scène de François Racine et un décor formidable emprunté à Arizona Opera, n’en déplaise au Gourou Orange qui mène nos anciens amis au sud vers la catastrophe. Cette production de La Bohème est tout le contraire d’une catastrophe. Il s’agit plutôt d’une splendeur!

Souvent, on peut reprocher à l’opéra de laisser toute la place à l’interprétation vocale des chanteurs et négliger le jeu, l’interprétation théâtrale qui est aussi importante puisque l’opéra est en quelque sorte du théâtre chanté. Ici, François Racine dirige de véritables interprètes qui se meuvent habilement sur scène, semblent faire preuve de spontanéité dans leurs mouvements, créant un véritable ballet qui dynamise le spectacle et évite la statique. Efficace et vivifiant!

Pour sa part, Simon Rivard dirige – avec une fougue et une énergie qui suinte de passion – l’Orchestre Métropolitain pour la première fois à l’Opéra de Montréal et s’en sort avec un sans faute. Je ne m’avancerais pas à l’affirmer aussi fermement si je n’avais pas été accompagné à la première par une professeure du Conservatoire de Musique de Montréal dont La Bohème est l’opéra préféré et qui a été complètement enchantée.

Comme homme de théâtre, je ne peux pas juger de la technique vocale des interprètes mais comme spectateur et être humain, je suis en mesure de dire que j’ai été complètement ému et touché par l’interprétation généreuse et sentie de Lauren Margison en Mimi, sa voix transmettant si justement la vulnérabilité de cette jeune femme malade dont on connaît déjà le destin tragique, par la passion et la fougue de Frédéric Antoun en Rodolfo, par la désinvolture et la délicieuse légèreté de la Musetta d’Andrea Nuñez, par le charisme transcendant de John Brancy en Marcello.
Tout de cette production est un régal, jusqu’aux éclairages de Nicolas Descoteaux! La Bohème mérite ses lettres de noblesse et l’Opéra de Montréal lui offre une production qui lui rend justice.
La Bohème (en italien avec surtitres en français et en anglais) Compositeur: Giacomo Puccini Librettistes: Giuseppe Giacosa et Luigi Illiaca Mise en scène: François Racine Mise en scène originale de Henry Akina Chef d’orchestre: Simon Rivard dirigeant l’Orchestre Métropolitain et le Chœur de l’Opéra de Montréal Chef de chœur: Claude Webster Interprétation: Lauren Margison (Mimi), Frédéric Antoun (Rodolfo), John Brancy (Marcello), Andrea Nuñez (Musetta), Mikelis Rogers (Schaunard), Jean-Philippe Mc Clish (Colline), Valerian Ruminski (Alcindoro/Benoît), Angelo Moretti (Parpignol) et Jamal Al Titi (Sergent) Concepteur décors: Peter Dean Beck (pour Arizona Opera) Conception des costumes: Opéra de Montréal Conception d’éclairages: Nicolas Descôteaux Pianiste-répétiteur: Francis Perron Pianiste-répétiteur (chœur): Pierre McLean Une production de l’Opéra de MontréalLes 10, 13, 15, mai 2025 à 19h30 et le 18 mai 2025 à 14h (durée: 2h22 incluant un entracte de 25 minutes) *** Supplémentaire, mardi le 20 mai à 19h30 Salle Wilfrid-Pelletier, Place des Arts, Montréal Info: https://www.operademontreal.com/programmation/laboheme Photos: Vivien Gaumand
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