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Théâtre de Quat’Sous: Saison 2018-2019: Pouvoir – verbe d’action

Dernière mise à jour : 9 mars 2021

par Yanik Comeau (Comunik Média)


Lorsque j’ai vu le thème que se donnait le Théâtre de Quat’Sous pour sa 63e saison – POUVOIR –, comme plusieurs, surtout par les temps qui courent, j’ai pensé au nom commun plutôt qu’au verbe. POUVOIR dans le sens de «soif de…», «abus de…», «être dans une position de…». Pas de doute qu’Olivier Kemeid, qui en est à sa deuxième saison à la direction artistique du théâtre de l’Avenue des Pins, a pensé lui aussi à cette connotation, mais… il élabore sa pensée en ces mots : «Mais ce serait oublier que le mot «pouvoir» est également un verbe, et qu’il appelle à la liberté, ou du moins à l’élargissement de l’horizon : pouvoir, c’est être capable, détenir la faculté, exprimer une possibilité, avoir la permission, entrevoir une éventualité.»



Dans la programmation de sa deuxième saison, la cinquante-troisième en ce lieu, la dixième dans le théâtre rénové, Kemeid n’évacue pas pour autant le nom commun qui «peut faire trembler». Pouvoir se conjuguera et se déclinera sous plusieurs aspects et convergera vers une alléchante brochette de productions qu’il fera bon découvrir.


Les Barbelés



La prochaine saison s’ouvrira donc sur une pièce d’Annick Lefebvre dont le «chiâlage» très médiatisé il y a quelques mois («où sont les voix féminines dans les programmations des théâtres?») a pas mal été étouffé par une avalanche de pièces d’auteures, cette année, notamment la reprise de son propre méga succès J’accuse, à Montréal, Québec et en tournée. Cette nouvelle pièce, commandée par l’ancien directeur du Quat’Sous Wajdi Mouawad pour La Colline à Paris dont il tient maintenant les rennes, Les Barbelés, sera présentée du 4 au 26 septembre avec Marie-Eve Milot qui l’avait créée dans la Ville Lumière. Au lancement de la saison, l’auteure a raconté une anecdote formidable faisant foi de la transformation de Milot sur scène dans ce monologue saisissant. Après le succès que remporte présentement un autre monologue, la dernière production de la présente saison du Quat’Sous, Le Tigre Bleu de l’Euphrate avec Emmanuel Schwartz, la barre sera haute, mais semble-t-il qu’on sera soufflé. Et ce n’est pas seulement l’auteure qui le dit, mais les médias européens qui ont vu le spectacle.


Chapitres de la chute – La Saga des Lehman Brothers


Suivra du 16 octobre au 3 novembre une adaptation par Catherine Vidal (qui vient de faire un malheur avec sa mise en scène de l’adaptation de L’Idiot selon Dostoïevski au TNM) et Marc Beaupré (qui a déjà épaté avec ses adaptations de L’Iliade, Don Juan, Caligula, Hamlet et dont la mise en scène de La Meute de Catherine-Anne Toupin a aussi reçu des éloges) d’un texte de l’Italien Stefano Massini qui s’attaque à l’incroyable histoire d’immigration vers les États-Unis des frères Lehman, Juifs de Bavière, les mêmes qui ont fondé la grosse banque américaine qui s’est effondrée dans la crise des subprimes en 2008. Olivier Kemeid a plus ou moins admis qu’il réalisait un rêve en mettant de l’avant ce projet qu’il confie à deux artistes dignes d’en faire un énorme succès. Sur scène, on trouvera la grande Louise Cardinal (formidable dans La Nuit du 4 au 5 de Rachel Graton et dans Chiennes de Marie-Ève Milot (hé oui, encore elle !) et Marie-Claude Saint-Laurent, toutes deux présentées à la salle Jean-Claude-Germain), Vincent Côté, Catherine Larochelle, Didier Lucien (qui jouait le Premier Ministre dans Jean dit… d’Olivier Choinière il y a quelques mois !), Igor Ovadis et Olivia Palacci. Le pouvoir de l’argent… et comment il est facile d’en abuser.


Souveraines



Du 20 novembre au 8 décembre, le Théâtre de la Banquette arrière, qui présente ces jours-ci Amour et information de Caryl Churchill à La Licorne, prendra d’assault la scène du Quat’Sous avec une première pièce de Rose-Maïté Erkoreka, codirectrice artistique de la compagnie aux côtés d’Éric Paulhus. Cette intrigante proposition explorera le pouvoir au féminin et nous plongera dans les règnes de reines puissantes – Isabelle de Castille, Victoria…-- ainsi que ceux de mandats de femmes politiques contemporaines comme Hilary Clinton et Pauline Marois. Le pouvoir féminin est-il nécessairement condamné à devenir masculin ? C’est Marie-Josée Bastien qui signera la mise en scène de cette pièce, dirigeant une partie de la gang qui joue présentement à La Licorne, soient Amélie Bonenfant, Sébastien Dodge, Anne-Marie Levasseur, Lise Martin, Éric Paulhus et Simon Rousseau.


Noir


Du 22 janvier au 9 février, le chorégraphe/danseur/metteur en scène-bref-artiste-multidisciplinaire Jérémie Niel (dont le Elle respire encore à l’Agora de la danse m’avait laissé plutôt froid plus tôt cette saison) s’attaquera à un projet fascinant, dirigeant un collectif d’artistes qui comprendra Évelyne de la Chenelière, Christian Bégin et Justin Laramée. Sous le thème du pouvoir de la peur et de la culpabilité. Une production de Pétrus qui a été présentée sur scène par Jérémie Niel et Évelyne de la Chenelière et qui promet d’être des plus intéressants.


Première neige/First Snow



Compagnie en résidence au Quat’Sous depuis le printemps, alors qu’il nous présentait La Déesse des mouches à feu, le Théâtre PàP s’associera aux productions Hôtel-Motel et au National Theater of Scotland pour produire un spectacle multilingue qui sera créé sur le vieux continent tout autant que sur le nouveau. Des acteurs québécois côtoieront sur scène des comédiens écossais dans ce spectacle pensé par Frédéric Dubois, Philippe Ducros, directeurs du PàP et de Hôtel-Motel respectivement, ainsi que des auteurs écossais. Sur scène, on retrouvera François Bernier, Marilyn Castonguay, Guillermina Kerwin, Thierry Mabonga, Fletcher Mathers, Harry Standjofski et Isabelle Vincent. Comment ne pas avoir hâte ? Du 26 février au 23 mars 2019.


Scènes de la vie conjugale


La saison se terminera par une production qui est née d’une lecture publique – par Évelyne de la Chenelière et James Hyndman – de Scènes de la vie conjugale d’Ingmar Bergman. S’étant avoué tous deux passionnés par cette œuvre et rêvant de la jouer, ils avaient commencé par la présenter dans le cadre de la série de lectures proposée par Hyndman et Stéphane Lépine. Suite à cette expérience concluante, le duo en venait à proposer une relecture – voire réécriture modernisée – de la plus célèbre entre toutes des études de couples. Un duel qui devrait être mémorable. Et quel bonheur de voir qu’Évelyne de la Chenelière semble recommencer à multiplier les projets d’interprétation, elle qui joue présentement dans sa Vie utile au nouvellement ré-ouvert Espace Go. Du 9 avril au 8 mai 2019.


Théâtre de Quat’Sous – Saison 2018-2019

100, avenue des Pins Est, Montréal

Billeterie et abonnements: 514-845-7277

Photo du Quat'Sous: Jean Gagnon

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