par Yanik Comeau (Comunik Média / ZoneCulture)
Artiste italien associé aux mondes de la danse et de la performance, Marco D’Agostin propose un spectacle qui se veut dans la lignée de ses thèmes de prédilection: la mémoire, l’extinction, le divertissement. Sa performeuse Marta Ciappina, avec quelques accessoires et éléments de décor, évoque nostalgie et mémoire, oui mais étonnamment, ne bouge pas beaucoup.

Et contrairement à ce qu’affirme l’argumentaire de l’Agora de la danse, le spectacle n’est pas «sans mots» puisque l’interprète parle français et italien avec des surtitres. C’est un univers inspiré des œuvres de Virginie Woolf et Annie Ernaux, rien de moins, qu’a créé le chorégraphe. On entend aussi des dialogues pré-enregistrés qui viennent ponctuer le spectacle. La musique de Luca Scapellato est intéressante, un mélange de genres, mais on se questionne sur son utilisation.
Le spectacle se termine sur une belle occasion manquée. Dans les cinq dernières minutes, l’interprète s’adresse au public et demande qu'on lui nomme un titre de chanson. Quelques secondes plus tard, la chanson suggérée (Lay Your Love on Me d’ABBA le soir de la première) se met à jouer et on penserait que cette chanson empreinte de nostalgie entraînerait l’interprète dans une improvisation dansée inspirée par la pièce, mais l’exercice est à peine esquissé. Après une minute (environ) de cette chanson - et très peu de mouvement, Marta Ciappina lance un cri et la musique change. S’ensuivra une série de courts extraits de tubes überpopulaires des années 80 et 90, mais l’interprète bouge à peine, parfois plus inspirée (en fait, on se demande si les extraits jouent vraiment de façon aléatoire ou sont-ce toujours les mêmes?) mais bien rarement et on a l’impression qu’elle reprend les mêmes mouvements – ou presque – peu importe la chanson. Dommage. Ça aurait pu être vraiment intéressant.
Au final, on reste sur sa faim avec ce spectacle qui a pourtant fait bien des kilomètres pour venir nous voir. Peut-être est-ce juste moi? J’étais pourtant dans de bonnes dispositions et je suis généralement bon public, mais pour une des rares fois à l’Agora de la danse, je n’ai pas eu l’impression que les bottines suivaient les babines.
Gli Anni (Les Années) de Marco D’Agostin Chorégraphie: Marco D’Agostin Interprète: Marta Ciappina Musique: Luca Scapellato Scénographie: Piccolo Teatro di Milano – Teatro d’Europa Conversations: Lisa Ferlazzo Natoli, Paolo Ruffini, Claudio Cirri Éclairages, direction technique et régie son: Paolo Tizianel Diffusion, développement: Damien Modolo Administration, organisation: Eleonora Cavallo, Federica Giuliano, Irene Maiolin Production: Associazione culturale VAN Coproduction: Centro Nazionale di Produzione della Danza Virgilio Sieni e Fondazione CR Firenze; Piccolo Teatro di Milano – Teatro d’Europa; Emilia Romagna Teatro ERT / Teatro Nazionale; Festival Aperto – Fondazione I Teatri; Tanzhaus nrw, Düsseldorf; Snaporazverein Avec le soutien de l’Institut culturel italien de Montréal Agora de la danse, Édifice Wilder, 1435, rue de Bleury, Montréal Du 12 au 14 mars 2025 à 19h (durée: 50 minutes sans entracte) Information: https://agoradanse.com/evenement/gli-anni/
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